Jeudi 5 décembre 2024, 20h. La Couleur des jours, numéro 53, hiver 2024-2025. Culture ou nature ? Lumières, couleurs, formes, dessinées et nommées ; ou bien le temps qui passe.
Catégorie : Circonstances
Vie courante de l’heure exacte
Significations du puits
Vendredi 8 mars 2014, 16h, École d’art et de design, Orléans. Ici c’est un élément pratique d’exposition, on ne sait pas laquelle. Mais dans notre esprit c’est d’abord le # (croisillon, hashtag), motif présent dans la céramique, en Chine, au Japon, et que nous avons pris comme emblème de notre affaire Soba Choko. Dans l’écriture, ce signe veut dire le puits. Il semble que le symbole est tragique en Chine, pour dire jeter, ou se jeter, dans le puits. Au Japon, on entend d’abord les bienfaits de l’eau, des rencontres, et c’est d’abord l’architecture de la margelle. Dans Les contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu, 1953), de Mizoguchi, c’est un travelling fugitif qui assemble les deux significations. Le trait redoublé signifie la bienveillance et la chance.
Jardin des plantes le 4 novembre
Lundi 4 novembre 2024, 16h, Jardin des plantes, Paris, 5e. Pendant vingt ans, c’était souvent mon chemin. Avec parfois une photo le 4 novembre. 2009 : https://jlggb.net/blog/?p=6049
Des appareils sous la main
Samedi 2 novembre 2024, 14h45, Paris. Avec sa main, elle avait testé le scanner ouvert au soleil. L’image est restée sur le « bureau » de son ordinateur. Comme Étienne devait trouver comment brancher son petit vidéoprojecteur pour projeter une photo à peindre, c’est cette main qui a servi. La souris et la télécommande sont là sur la table avec le clavier. Le iPhone n’est pas loin, la montre Swatch non plus.
Éric Baudelaire
Jeudi 24 octobre 2024, 18h15, Centre Pompidou, 4e étage. En attendant le récit/Tales of Narrativelessness, 2024, conversation entre trois intelligences artificielles jouée en temps réel. Il s’agit par exemple d’entendre débattre de l’art. « Tirant parti du hasard, de l’inattendu et de l’absurde », les opinions sont paradoxalement éclairantes et humoristiques. Elles mettent aussi en évidence les propos foncièrement stéréotypés que génèrent les bases de données en ligne. La « place publique mise en scène par trois bancs » se veut sans doute d’une autre époque ou bien une intervention dans la polémique à l’égard de la Ville de Paris qui a produit cette version du banc Davioud (1860) « défigurée » car unilatéral. L’imagination intelligente du visiteur est ainsi sollicitée. Les sièges pourraient être ceux d’une salle d’attente d’aéroport, ou les Fermob venus des jardins parisiens et adoptés par une intelligentsia plutôt riche.
Note 1 : Annonce de la conversation « Les énigmes du cube blanc ». 03 – White Cube Conundrums – Mistral vs Anthropic vs OpenAl. 24 oct 2024 – 18:15. Lucky, Pozzo, Drunken Dramaturge.
Note 2 : Comparaison avec Chris Burden, Holmby Hills Folly, 2012, quatre bancs en acier et quatre lampadaires en fonte, Bâle, 2014, https://jlggb.net/blog4/?p=1432
Tracés dans le ciel
Samedi 14 septembre 2024, 19h37, Pont des arts, Paris. On dit que Paris est devenue spectaculaire. Exemple : ce carré qui pourrait être le caractère chinois et japonais, semblable au croisillon hashtag, pour un puits. La verticale de l’eau rejoint la Seine.
Voir : https://jlggb.net/blog9/2024/11/08/signification-du-puits/
Les galvanisés
Vendredi 6 septembre 2024, 16h30, boulevard Voltaire, Paris, 11e. On a vu que 44 000 barrières de rue ont été acquises pour les Jeux olympiques. Il se trouve que leur qualificatif s’est trouvé répété sans cesse dans les commentaires des épreuves : « le public est galvanisé ». On entend dire que demain, sur le boulevard, les manifestants pourraient être galvanisés. Au demeurant, pour cette annonce, métaphore politique qui se prête à la fiction, la vue est ici galvanisée à l’IA, pour la vider de tous les passants et de tous les véhicules.
Fournier Street
Jeudi 29 août 2024, 9h, Fournier Street, East End, Londres. Il y a dix ans, on avait déjà remarqué — et photographié –, ces portes symétriques : https://jlggb.net/blog4/?p=1896. On voulait voir le quartier de Spitalfields et de Brick Lane. On avait retenu ce nom français. Internet abonde en informations, y compris pour raconter comment les maisons géorgiennes de cette rue ont été achetées et rénovées depuis une quarantaine d’années, peut-être comme ce que l’on a connu à Paris dans le faubourg Saint-Antoine, mais avec plus d’authenticité. Des artistes y ont installé leurs ateliers, à commencer par Gilbert & George. « Spitalfields’ historic association with the silk industry was established by French Protestant refugees who settled in this area after the Revocation of the Edict of Nantes in 1685. The Huguenots brought with them little, apart from their skills ». Fournier est le nom de l’un d’eux, riche, qui participa à la construction de la rue, dans les années 1720. Au-dessus, les deux étages ont de vastes fenêtres pour les ateliers. Avec le déclin de l’industrie de la soie au 19e siècle, le quartier devient celui d’une grande communauté juive. Au bout de la rue, la Neuve Eglise de 1743 est transformée en Synagogue en 1898, puis en Grande Mosquée dans les années 1970. La plaque de rue porte sa transcription en bengali.
Une petite poupée du Japon
Samedi 24 août 2024, 16h15, musée d’Ennery, avenue Foch, Paris, 16e. Elle n’était pas pour jouer mais pour célébrer la fête des enfants. L’étiquette surprend, surtout dans les circonstances françaises actuelles. On doit savoir que, dans la hiérarchie du gouvernement japonais, il y avait, avec l’empereur au centre, le ministre de gauche d’abord, puis le ministre de droite. Ce musée en est un parce que Madame d’Ennery, à la fin du 19e siècle, a voulu faire aboutir, sous ce nom, sa passion particulière des collections d’objets chinois et japonais. Ici, aujourd’hui, 7000 pièces, presque exclusivement des figures animales et humaines, achetées, sans jamais voyager ni étudier, souvent par lots, chez des antiquaires, au Bon Marché. Ce musée unique parle avant tout de la façon dont de riches familles parisiennes, proches du pouvoir, firent la promotion des chinoiseries et des japonaiseries.