Pinceau au clavier



Vendredi 24 octobre 2025, 17h, galerie Chantal Crousel, Paris, 3e. Avec cette pièce 10 de Abril 2025, Tokio (Blue Vall), 2025, tempera et feuille d’or sur toile, comme plus largement avec la série de peintures Partituras, Gabriel Orozco conduit, depuis longtemps, des improvisations au piano qu’il fait transcrire en partitions pour les traduire ensuite en dessins schématiques. On voit dans ses tableaux combien musique et dessin sont des actes physiques, combien le digital (numérique) relève du « musculaire et manuel » (Roland Barthes).

Archéologie (La vie des objets. Ch. 197)


Vendredi 22 août 2025, 18h30, rue de Buci, Paris, 5e. Une petite faim d’aujourd’hui invite au rapprochement : comme sur ce sablé, des traits parallèles et croisés figurent, conservés par la poterie, parmi les plus anciens de l’histoire humaine. La grotte des Blombos, Afrique du Sud, possède un bloc d’ocre gravé de ces formes géométriques daté de 75 000 ans, de l’Homo sapiens. Quant à l’Homo erectus, on lui attribue, à Java, des coquillages gravés de tels motifs, datés de 500 000 ans. Une remarque qui relativise : le « sablé nature » est sans doute repris ici, avec une certaine maladresse volontaire, dans l’intention d’apparaître comme « traditionnel », car « Les viennoiseries chez Thevenin c’est toujours du sans-fautes. »

L’assiette emblématique


Samedi 22 février 2025, 14h14, Seto Gura Museum, Seto, Aichi. Dès qu’on se renseigne sur le mouvement Mingei, on voit cette assiette, on retient ce motif. Le cartel ici : « Les assiettes à œil de cheval présentent de trois à dix motifs en spirale peints avec un pigment brun à base de fer et sont recouvertes d’une glaçure à haute teneur en feldspath. Elles ont été fabriquées depuis la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. On dit que le nom vient du fait que le motif en spirale sur l’assiette ressemble à un œil de cheval, et il est devenu l’un des modèles les plus représentatifs de la céramique Seto. »

Table ronde


Lundi 10 février 2025, 8h, Ogaki. L’exposition de Récit de (digital) Soba Choko au Musée d’art contemporain de Gifu est l’occasion de plusieurs conférences, journées d’étude et workshops. Aujourd’hui c’est une table ronde à Iamas, où interviennent, dans l’ordre : JLB, Béatrice Selleron, Hajime Takeuchi et Hiroshi Yoshioka. L’image retenue pour les annonces est la figure du double #, qui coïncide avec celle du puits, que j’avais tracée en 2023 pour la série « Chokographie ».
Voir : https://jlggb.net/blog9/2025/01/29/un-feu-en-forme-de-puits/

Bouteille et pot de la dynastie coréenne Joseon



Jeudi 6 février 2025, 17h, Musée des céramiques orientales, Osaka. La bouteille est de faïence à l’engobe blanc appliqué sur une pâte d’argile contenant du fer, son décor de vignes est peint en brun de fer sous glaçure, elle date de la seconde moitié du 15e siècle, elle mesure 29 cm. Le pot est de porcelaine, sa moitié inférieure a été recouverte de peinture au fer avant une glaçure transparente, il date du 16e siècle, il mesure 30 cm. Ces pièces ont en commun d’être considérées comme révélatrices d’un « sens artistique avant-gardiste ». L’usage du fer, qui donne une teinte brune proche du noir est caractéristique de la Corée.

Pierre de haïku


Mardi 4 février 2025, 16h, rue Nini Okuno Hosomichi, Ogaki, Gifu. Le long de la rivière Suimon, sur le chemin (touristique) attribué à Basho, l’une des pierres repères portant un haïku, quelque chose comme : « Même si vous ne le savez pas, le jour où vous plantez un bambou est un jour de pluie. » Il est toujours étonnant de voir une calligraphie, la trace d’un instant d’inflexions savantes, minutieusement et patiemment gravée dans une pierre qui apporte sa singularité exagérément matérielle.

Un feu en forme de puits


Mercredi 29 janvier 2025, 16h, Yamashina, Kyoto. Il nous vient à l’idée, dans notre tour du lac Biwa, de voir un sanctuaire shinto que notre collègue Hiroshi Yoshioka a mentionné pour le jour de l’an. Le Moroha-jinja se trouve tout près de chez lui et près du canal de Biwa, qui, à Kyoto, est suivi par le Chemin de la philosophie. Après avoir remarqué des bûches empilées en carré, nous lui avons demandé de nous en donner la signification. « Ils font un feu de joie avec de vieux talismans et d’autres choses. Pour cette raison, le bois est disposé en forme de puits. » Ce puits se trouve donc dans la raison de notre promenade, complexifiant encore la figure placée en tête de l’inventaire des motifs du soba choko : # (croisillon, hashtag).
Voir : https://jlggb.net/blog9/2025/03/04/figure-du-puits/
ET : https://jlggb.net/blog9/2025/02/10/table-ronde/

Pousser une porte à Nagoya





Lundi 30 décembre 2024, 15h – 16h, quartier Sakae, Nagoya. On aperçoit des tables et une cuisine et on pousse la porte. Il y a vraiment au Japon deux sortes de restaurants, ceux qui sont très ouverts et ceux qui sont cachés. Les deux exemples sont là côte à côte. Ici, à peine plus de douze places, y compris au comptoir qui donne sur la cuisine où s’affairent deux jeunes hommes. À voir le grand bouquet de fleurs au centre du petit espace et la serveuse qui semble tout diriger, on comprend vite que c’est à la mode. Avec le menu puis le zakouski, on apprend la référence italienne. On va attendre longtemps un filet d’agneau et un risotto, mais, à voir les autres clients, c’est le style. En sortant, alors que le jour baisse, on découvre une grande façade aveugle peinte en gris sombre. Le nom, Up Town, et l’image de l’enseigne, vont nous faire entrer dans toute une histoire sur Internet : https://www.instagram.com/uptownyamabiko/

Retour


Lundi 23 décembre 2024, midi, café Doutor, centre commercial Plaza, Ogaki. Cette chaine de cafés est fidèle à une modernité ordonnée, distinguée et simple. Et c’est pour nous une manière de marquer un retour au Japon, sous l’angle d’un échange « occidental ».