Les galvanisés


Vendredi 6 septembre 2024, 16h30, boulevard Voltaire, Paris, 11e. On a vu que 44 000 barrières de rue ont été acquises pour les Jeux olympiques. Il se trouve que leur qualificatif s’est trouvé répété sans cesse dans les commentaires des épreuves : « le public est galvanisé ». On entend dire que demain, sur le boulevard, les manifestants pourraient être galvanisés. Au demeurant, pour cette annonce, métaphore politique qui se prête à la fiction, la vue est ici galvanisée à l’IA, pour la vider de tous les passants et de tous les véhicules.

Les pavés d’un passage


Vendredi 6 septembre 2024, 14h, rue Saint-Maur, Paris, 11e. Sous le porche du numéro 81 s’ouvre un passage conduisant à de nombreuses activités. Il a une particularité, avec une entrée d’immeuble de la rue Notre Dame de Nazareth, il est le dernier exemple à Paris d’une portion conservée de pavés de bois. Terrier et Boissier se sentent concernés.

En trompe-l’œil


Mercredi 4 septembre 2024, 16h45, église Sainte-Marguerite, Paris, 11e. La vision de cette chapelle — des Âmes du Purgatoire — est troublante. Puis on perçoit que, si la perspective de la voûte ne s’accorde pas à celle de l’autel qui ouvre sur le grand tableau, c’est que le décor est plat, au même titre que le plafond à caissons et que les colonnades. C’est l’œuvre du décorateur de théâtre et d’hôtels particulier Paolo Antonio Brunetti, en 1761.

Portrait d’Eve Fairfax


Vendredi 30 août 2024, 11h, Victoria & Albert Museum, Londres. Chaque fois qu’on entre ici, on est d’abord arrêté par la présence d’êtres de terre, de pierre ou de bronze. La collection unique de sculptures d’Auguste Rodin que le musée possède vient du don que l’artiste a fait au moment de la guerre de quatorze. En 1902, ce portrait répond au souhait d’Eve Fairfax : « Je veux que mon buste soit l’un des plus beaux que vous ayez jamais réalisés ». La jeune anglaise de 30 ans devient son amie et son modèle pour plusieurs belles sculptures. Elle a vécu jusqu’à 107 ans, donc 61 ans après la disparition de Rodin.

Retour au Barbican


Jeudi 29 août 2024, 11h. Barbican Centre, Londres. Ce n’était pas particulièrement prévu, mais la station de métro Barbican se trouvait sur notre route. Il est dit que l’on rejoint cette forteresse brutaliste « comme en pèlerinage ». La dernière fois, il y a dix ans, c’était pour voir, dans le Centre culturel, Digital Revolution, une exposition bilan, historiquement un peu tardive, avec notre ami Daniel, pour préparer Shortcuts à Bienne, au musée Pasquart. On est dans une rue normale puis un passage dans un haut mur anonyme débouche sur un monde urbain à part, coupé du reste, vaste, complexe, d’une unité d’aspect sans égal. Construit en 23 ans, inauguré en 1982, le Barbican est sur un site antique, poste militaire au Moyen-Âge, bombardé durant la guerre. Des salles de concert, de théâtre et de conférence, 2000 appartements et maisons pour les plutôt riches, une serre tropicale, etc. Ce phare de la modernité est vieillissant, intéressant pour ça. Avec un peu plus de verdure, il semble une utopie fatiguée.