
Vendredi 7 novembre 2025, 16h, Paris. Venus de Finlande il y a quelques jours, ce sucrier et ce crémier*, apparaissent pour dire qu’ils sont des supplémenteurs. Ce mot désigne une série, une collection, entreprise il y a au moins huit ans (voir : https://jlggb.net/blog6/2018/12/19/une-collection/). L’histoire et l’esthétique de ces couples d’objets ne s’arrêtent pas à leurs matières et à leurs formes, et pas non plus à leur usage d’ajouter du sucre et du lait, première approche relativiste et critique. Ils recèlent potentiellement une foule de données, métadonnées : leur fabrication, leur commerce, leur arrivée dans la collection, etc. En droit, en économie, en théologie, les supplémenteurs sont ceux qui reconnaissent d’autres sources possibles que l’ordinaire des raisons ou de la doctrine. On se retrouve avec le supplément rousseauiste — ce qui supplée —, ou encore avec le concept tordu de Derrida : « le supplément est toujours le supplément d’un supplément. On veut remonter du supplément à la source : on doit reconnaître qu’il y a du supplément à la source ».
* Production Arabia, Finlande, série Faenza, 1973-1979, design Peter Winquist.
Mois : novembre 2025
Ornement
Melvin Edwards

Dimanche 2 novembre 2025, 15h30, Palais de Tokyo, Paris. En complément de l’exposition « Echo Delay Reverb : art américain, pensées francophones », l’exposition de Melvin Edwards montre ses sculptures d’acier. Agricole, 2016, « s’intéresse aux liens entre les outils du monde rural et l’histoire de l’esclavage. » La figure du soc et du versoir de la charrue éveille chez moi une image d’enfance concrète, à la fois de jeu et de travail.
