Vendredi 11 octobre 2024, 17h10 et 18h30, Chainaz-les-Frasses et Saint-Girod, Haute-Savoie et Savoie. La carte IGN, et la carte Google, indiquent un chemin qui monte dans la forêt. Mais aujourd’hui il est un ruisseau et barré d’arbres tombés. Exercice périlleux mais spectacle de la nature. Arrivée officialisée par une porte dans la clôture barbelée, elle-même impossible à ouvrir. C’est aussi la frontière entre les deux départements. La descente est une route en lacets parfaitement goudronnée. Marche au pas rapide et lumières changeantes. Bruit constant de l’autoroute.
Catégorie : Lieu
Vert, vert bleuté, jaune, orangé
Vendredi 11 octobre 2024, 18h15, Saint-Girod, Entrelacs, Savoie. Dans le contre-jour, la belle courbe des prés, l’inflexion d’épis qui sont de faux épis d’autant plus beaux. On trouve que cette graminée à panicules, « aux feuilles d’un vert bleuté », « aux soies jaunes ou orangées » se nomme Setaria glauca, sétaire glauque. Ou encore Yellow Foxtail et mauvaise herbe.
Points de fuite
Samedi 5 octobre 2024, 18h12, Dent du chat, Lac du Bourget, Aix-les-Bains. Motif et Horizon, Pattern and Skyline, parce que les deux langues ajoutent des significations différentes, parce que c’est l’addition de deux vues, distantes de 2300 mètres et de 71 minutes. Et aussi deux points de fuite distincts.
Chappe, de nouveau
Dimanche 29 septembre, 16h, cimetière du Père Lachaise, Paris. La tombe monument de Claude Chappe, nous savons la retrouver. Le sémaphore est bien plus petit que l’on croit. Les pierres sont maintenant très moussues. C’était il y a dix ans : http://jlggb.net/blog4/?p=885
Les pavés d’un passage
Vendredi 6 septembre 2024, 14h, rue Saint-Maur, Paris, 11e. Sous le porche du numéro 81 s’ouvre un passage conduisant à de nombreuses activités. Il a une particularité, avec une entrée d’immeuble de la rue Notre Dame de Nazareth, il est le dernier exemple à Paris d’une portion conservée de pavés de bois. Terrier et Boissier se sentent concernés.
Le numéro 52 de La Couleur des jours
En trompe-l’œil
Mercredi 4 septembre 2024, 16h45, église Sainte-Marguerite, Paris, 11e. La vision de cette chapelle — des Âmes du Purgatoire — est troublante. Puis on perçoit que, si la perspective de la voûte ne s’accorde pas à celle de l’autel qui ouvre sur le grand tableau, c’est que le décor est plat, au même titre que le plafond à caissons et que les colonnades. C’est l’œuvre du décorateur de théâtre et d’hôtels particulier Paolo Antonio Brunetti, en 1761.
Retour au Barbican
Jeudi 29 août 2024, 11h. Barbican Centre, Londres. Ce n’était pas particulièrement prévu, mais la station de métro Barbican se trouvait sur notre route. Il est dit que l’on rejoint cette forteresse brutaliste « comme en pèlerinage ». La dernière fois, il y a dix ans, c’était pour voir, dans le Centre culturel, Digital Revolution, une exposition bilan, historiquement un peu tardive, avec notre ami Daniel, pour préparer Shortcuts à Bienne, au musée Pasquart. On est dans une rue normale puis un passage dans un haut mur anonyme débouche sur un monde urbain à part, coupé du reste, vaste, complexe, d’une unité d’aspect sans égal. Construit en 23 ans, inauguré en 1982, le Barbican est sur un site antique, poste militaire au Moyen-Âge, bombardé durant la guerre. Des salles de concert, de théâtre et de conférence, 2000 appartements et maisons pour les plutôt riches, une serre tropicale, etc. Ce phare de la modernité est vieillissant, intéressant pour ça. Avec un peu plus de verdure, il semble une utopie fatiguée.
Attacher (La vie des objets. Ch. 174)
Jeudi 29 août 2024, 10h, station Angel, Islington, Londres. L’objet est le logo des transports publics londoniens, cercle rouge vif barré d’un nom en blanc sur fond bleu sombre, dans la célèbre typographie d’Edward Johnston, qui a lui-même défini ce logo, de 1913 à 1916. Le reproduire pour le documenter serait peu au regard de sa rencontre dans les profondeurs du Tube. Bien plus que le lire, et la collection de ses noms propres s’identifie résolument, le fréquenter, le voir vivre, le vivre, est la façon première de s’attacher à des lieux, à des trajectoires, aux mailles de la ville.
État des lieux
Jeudi 22 août 2024, 13h30, rue de Montreuil, Paris 11e. La ville « déserte » favorise les sorties de l’inaperçu ordinaire. On remarque cette vitrine sans produits mais avec, peut-être, des symboles, sous l’enseigne « États des lieux locatifs ». Reflet de la vitrine d’en face : « Estimation ». Quelle note lui mettre ? Nombre de plantes : une vingtaine ; variété : une douzaine ; rares : non ; composition : un certain équilibre mais dissymétrie banale — il n’est pas question d’ikebana — ; encadrement métallique et vis apparentes, solidité et frontalité assurées ; effet kitsch positif. Un peu mieux qu’assez bien : 13/20.