Vendredi 6 septembre 2024, 16h30, boulevard Voltaire, Paris, 11e. On a vu que 44 000 barrières de rue ont été acquises pour les Jeux olympiques. Il se trouve que leur qualificatif s’est trouvé répété sans cesse dans les commentaires des épreuves : « le public est galvanisé ». On entend dire que demain, sur le boulevard, les manifestants pourraient être galvanisés. Au demeurant, pour cette annonce, métaphore politique qui se prête à la fiction, la vue est ici galvanisée à l’IA, pour la vider de tous les passants et de tous les véhicules.
Étiquette : rue
Fournier Street
Jeudi 29 août 2024, 9h, Fournier Street, East End, Londres. Il y a dix ans, on avait déjà remarqué — et photographié –, ces portes symétriques : https://jlggb.net/blog4/?p=1896. On voulait voir le quartier de Spitalfields et de Brick Lane. On avait retenu ce nom français. Internet abonde en informations, y compris pour raconter comment les maisons géorgiennes de cette rue ont été achetées et rénovées depuis une quarantaine d’années, peut-être comme ce que l’on a connu à Paris dans le faubourg Saint-Antoine, mais avec plus d’authenticité. Des artistes y ont installé leurs ateliers, à commencer par Gilbert & George. « Spitalfields’ historic association with the silk industry was established by French Protestant refugees who settled in this area after the Revocation of the Edict of Nantes in 1685. The Huguenots brought with them little, apart from their skills ». Fournier est le nom de l’un d’eux, riche, qui participa à la construction de la rue, dans les années 1720. Au-dessus, les deux étages ont de vastes fenêtres pour les ateliers. Avec le déclin de l’industrie de la soie au 19e siècle, le quartier devient celui d’une grande communauté juive. Au bout de la rue, la Neuve Eglise de 1743 est transformée en Synagogue en 1898, puis en Grande Mosquée dans les années 1970. La plaque de rue porte sa transcription en bengali.
Vernaculaire
Mercredi 28 août 2024, 11h, Clerkenwell Road, Londres. Où l’on vérifie qu’aller en marchant donne à voir vraiment. Tout au moins ce qui est remarquable. Dressés dans le tournant en pente de la rue, le jaune ordonné d’une devanture, l’enveloppe courbée, souple et verticale, d’un immeuble de brique, modeste, élégant, moderne d’avant et toujours moderne.
Rue Toupot de Béveaux (Atlas du gobelet)
Samedi 23 mars, 18h04, rue Toupot de Béveaux, Chaumont, Haute-Marne. Les métadonnées de la situation renvoient à Toupot de Béveaux — un nom qui est d’abord aujourd’hui celui d’une rue, de certaines adresses connues par des gens —, et à La Mie câline — une marque de franchises de viennoiseries et sandwichs précuits surgelés. Mais les données véritables, les circonstances dont les photos sont les témoins, sont autrement subtiles et discrètes.
Alexander Calder
Vendredi 5 janvier 2024, 13:07 et 13:09, rue du Faubourg Saint-Honoré, Paris, 8e. Deux galeries successives où une gouache et une tapisserie de Calder voisinent. Alexander Calder, Yin, Yang and Pinwheel, 1969, gouache sur papier, galerie Omagh, 190 000 euros. Alexander Calder, The yellow worm is longer than the red one, 1970, tapisseries d’Aubusson, Atelier Pinton, galerie Hadjer. La rue, à deux pas du ministère de l’intérieur et du Palais de l’Élysée, on le voit dans les reflets, est surchargée de policiers puis barrée.