Les cheminots d’Arles


Vendredi 9 février 2024, 20h40, rue Pierre Sémard, Arles. Ici, à l’angle de la rue de la Fortune, on lit la plaque « Rue Pierre Sémard, secrétaire général de la fédération des cheminots, fusillé par les Allemands, 1887-1942 ». Il y a dans cette rue le Tennis club Cheminots arlésiens, le Tennis Mistral SNCF. La ville d’Arles est marquée par le nombre des cheminots qui y ont vécu et par leur engagement syndical et politique. On raconte à ce propos comment, en 1842, Alphonse de Lamartine défend à l’Assemblée Nationale le passage par Arles de la ligne de chemin de fer Paris-Lyon-Marseille et comment Arles fut choisie pour la construction d’ateliers de fabrication et réparation des locomotives et des wagons, d’un dépôt de machines. Leur emplacement fut en grande partie les terrains de la nécropole antique des Alyscamps. Après la fermeture des ateliers, en 1983, la mécène Maja Hoffmann lance, en 2013, le projet LUMA pour en occuper le parc. L’ouvrage La milliardaire et le communiste raconte en détail cet épisode.

L’origine des choses



Jeudi 18 janvier 17h30, Bourse de commerce, Paris. Edith Dekyndt s’intéresse à la frontière entre l’objet et l’objet d’art, qui « est à la fois fine et essentielle ». Si on parle de « donner une seconde vie aux choses » c’est que que les matières ont une vie, une « vie lente », comme on dit still life en anglais, et non « nature morte ». Considérer « l’origine des choses » — le titre de la proposition qui occupe les 24 vitrines du couloir entourant le bâtiment — c’est montrer leur fabrication, leur transformation, c’est témoigner de leur histoire, de leur commerce, sous l’immense fresque coloniale et à l’intérieur des vitrines qui sont précisément apparues avec l’afflux de marchandises. Près de Sao Paulo, une serviette à carreaux, tendue sur un châssis, a été détissée horizontalement et les fils retirés ont été lessivés en boule.