Jean-Jacques Rousseau

Vous consultez actuellement les articles indexés Jean-Jacques Rousseau.

le-havre-rousseau
Vendredi 20 novembre 2009, 11h, cours de la République, sur le chemin vers l’école d’art, Le Havre. La prochaine fois, on s’intéressera à la rue Jean-Jacques Rousseau.

Mots clés : , ,

tour-jardin
tour
Aix-les-Bains, Tour de Saint-Simond, dimanche 14 juin 2009, 10h30.

Le site du patrimoine d’Aix-les-Bains donne ces indications historiques :
La tour fut probablement construite au début du XIXe siècle. Elle servait de belvédère, sa hauteur permettant d’apercevoir le lac. Dès 1830, elle est mentionnée dans les guides touristiques sous l’appellation de Tour de Monsieur Eustache. Il était possible de la visiter et de monter à son sommet. Cependant, en 1872, le docteur Forestier signale qu’elle n’est plus accessible. Lors du démembrement de la propriété, en 1893, la tour fut vendue avec la maison de maître et son jardin. Elle devint villa de villégiature au XXe siècle. En 1940, l’architecte aixois, Pierre Guilland, ajouta un pavillon.

Il est à noter que l’emplacement de la tour est particulièrement bon pour saisir le site d’Aix-les-bains dans son ensemble : c’est une partie élevée et centrale d’où l’on voit la vallée d’Aix vers le nord et vers le sud, vers l’ouest le lac et la montagne de la Dent du Chat, vers l’est le Mont Revard mais aussi le paysage vallonné qui est en dessous.

Remarque historique : la rotonde de la Tour de Monsieur Eustache est très proche, par sa structure et par sa technique de construction, des kiosques qui lui sont contemporains, mais aussi des panoramas de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Il faut rappeler l’engouement de cette époque pour les panoramas de toiles peintes et le grand nombre des constructions qui l’on accompagné, aujourd’hui disparues pour la plupart. On a ici un belvédère-panorama.

Remarque littéraire : les cerisiers proches ne sont peut-être pas là par hasard. Y aurait-il une relation entre belvédère et cerises ? Oui, chez Rousseau. L’Idylle des cerises consiste à trouver un observatoire surplombant. D’accord, Rousseau n’aime pas les vues d’ensemble, il est myope. Il n’empêche : le duo de cerises jeté est (entre autres) une figure du regard lancé. Voir : « 14.06.2002 : L’idylle de Thônes (une histoire d’échelle et de cerises) », billet du « Blog d’avant le blog » en date du 14 juin 2002, il y a très exactement 7 ans.

rousseau-cerises

Camille Roqueplan, Rousseau cueillant des cerises, 1836,
aquarelle, Musée-Château d’Annecy, détail.

Mots clés : , , , , ,

stpeter-brechbuhl_1280
Dans la série des commentaires des objets qui sont présents tout près, cette petite (200 x 150 mm) peinture de Fr. Brechbühl, Am Bielersee, achetée au cours de l’été 1992 à Bienne, représentant le lac de Bienne vu depuis le nord l’Île Saint-Pierre, qui a donc trait à Jean-Jacques Rousseau.

sanktpetersinsel

Pour donner à voir la configuration de l’Île Saint-Pierre (qui n’en n’est plus une depuis que les eaux du lac ont été baissées au XIXe sècle), cette phographie aérienne :
Europa > Schweiz > Bern, Kanton > Erlach/Luftbild, Teilansicht, St. Petersinsel, septembre 1988/ETH-Bibliothek Zürich, Bildarchiv.

Voir la carte.

Ce billet pourra recevoir de nombreux compléments à partir des projets Flora petrinsularis (1993), Moments de Jean-Jacques Rousseau (2000), etc.

Mots clés : , , ,

couz
Tgv, vendredi 10 avril 2009, 13h15.

À la fin du mois de septembre 1731, Jean-Jacques Rousseau revient de Lyon vers Chambéry en passant par Les Échelles et la cascade de Couz :

Plus près de Chamberi j’eus un spectacle semblable en sens contraire. Le chemin passe au pied de la plus belle cascade que je vis de mes jours. La montagne est tellement escarpée que l’eau se détache net et tombe en arcade assez loin pour qu’on puisse passer entre la cascade et la roche, quelquefois sans être mouillé. Mais si l’on ne prend bien ses mesures on y est aisément trompé, comme je le fus : car à cause de l’extréme hauteur l’eau se divise et tombe en poussiére, et lorsqu’on approche un peu trop de ce nuage, sans s’appercevoir d’abord qu’on se mouille, à l’instant on est tout trempé.
J’arrive enfin, je la revois. Elle n’étoit pas seule.
Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, Œuvres complètes La Pléiade, t.I, p. 173

couz_moments
Moments de Jean-Jacques Rousseau, Gallimard, 2000.

Arrivant par le Tgv à Chambéry, depuis Pont-de-Beauvoisin, il faut être attentif si l’on veut apercevoir la spectaculaire cascade de Couz. Elle surplombe la voie et apparaît dans une trouée des arbres. Filmée à plusieurs reprises et finalement le 12 juillet 1999 pour la séquence qui est dans le cd-rom Moments, elle est devenue un point de repère temporel. Cette fois, le filmage depuis le train a été lancé plus de dix minutes avant, avec un long passage dans un tunnel. Mais le train a ralenti et s’est arrêté exactement, pour la caméra, devant la cascade.

[flv width= »200″ height= »170″]http://jlggb.net/blog/wp-flv/couz.flv[/flv]

Une minute de la vidéo prise depuis le train. 10.04.2009, 12h15.

Coïncidence supplémentaire, dans les Confessions, la phrase qui suit la cascade est celle qui inspire le sous-titre de ce blog : « J’arrive enfin, je la revois. Elle n’étoit pas seule. » Elle avait aussi était mise en exergue du texte d’introduction à L’Image n’est pas seule (exposition inaugurale de la bibliothèque universitaire de Paris 8 en 1998).

Mots clés : , ,

mmts_annecy_31
mmts_annecy_1b
Annecy, Musée-Château, salle « L’Escale », depuis le 15 novembre 2008, J.-L.B., Moments de Jean-Jacques Rousseau, installation vidéo-interactive, 2000, nouvelle version, 2008, collection Musée-Château, inventaire : 2006.0.3; table d’après Enzo Mari, Autoprogettazione, dessins, 1974; Enzo Mari, Mariolina, chaises, Magis, 2002; Naoto Fukasawa, Itis, lampe, Artemide, 2007; Jonathan Ives, designer, Apple MacMini, ordinateur, 2005 et Wireless Mighty Mouse, souris, 2005; Jean-Jacques Rousseau, Œuvres complètes, tome 1, La Pléiade; Jean-Jacques Rousseau, Émile, Folio; Camille Roqueplan, Jean-Jacques Rousseau cueillant des cerises, aquarelle, 1836. Commissaire : Juliette S.

Photos prises le 20 mars 2009, 15h30-17h00.

Voir aussi le billet « L’idylle des cerises » dans Le blog d’avant le blog, 14 juin 2002.

Mots clés : , , ,

bois_27ans_1024.jpg
lundi 28 janvier 2008, 13 h, route de la Tourelle, bois de Vincennes, Paris, 12e.  À l’emplacement approximatif du Centre universitaire expérimental de Vincennes, Université Paris 8. En octobre 1749, Rousseau rend visite à Diderot enfermé au donjon de Vincennes. Selon la version de Rousseau, c’est Diderot qui l’incite à concourir au prix de morale de l’Académie de Dijon : « Si le progrès des sciences et des arts a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ». Après sa brouille avec Diderot, il sera dit que c’est Diderot qui lui aurait suggéré de prendre le contre-pied des idées reçues, fournissant ainsi le paradoxe sur lequel se fonderait la philosophie de Rousseau.

« Ce que je me rappelle bien distinctement dans cette occasion, c’est qu’arrivant à Vincennes, j’étais dans une agitation qui tenait du délire. Diderot l’aperçut ; je lui en dis la cause, et je lui lus la prosopopée de Fabricius, écrite en crayon sous un chêne. Il m’exhorta de donner l’essor à mes idées, et de concourir au prix. Je le fis, et dès cet instant je fus perdu. Tout le reste de ma vie et de mes malheurs fut l’effet inévitable de cet instant d’égarement. Mes sentiments se montèrent, avec la plus inconcevable rapidité, au ton de mes idées. Toutes mes petites passions furent étouffées par l’enthousiasme de la vérité, de la liberté, de la vertu ; et ce qu’il y a de plus étonnant est que cette effervescence se soutint dans mon coeur, durant plus de quatre ou cinq ans, à un aussi haut degré peut-être qu’elle ait jamais été dans le cœur d’aucun autre homme. » (Jean-Jacques Rousseau, Les Confessions, livre huitième)

Aujourd’hui, des historiens et spécialistes de Rousseau considèrent que « des éléments topographiques et climatiques objectifs contredisent formellement la version des faits présentée par Rousseau. L’avenue de Vincennes était plantée d’ormes et non pas de chênes, et il n’a pas fait chaud dans la région parisienne en octobre 1749. » (R. Galliani, Dictionnaire de Rousseau, Honoré Champion, 1996, p. 435). Il reste que Rousseau considéra que l’« illumination de Vincennes » avait marqué le tournant philosophique de sa vie.

En août 1980, alors que le déménagement de l’Université Paris 8 était décidé par la secrétaire d’État, Mme Saunier-Séité, que les bâtiments se construisaient à Saint-Denis (dans le triangle avenue Lénine, avenue de Stalingrad, rue de la Liberté), un retour dans le bois de Vincennes, route de la Tourelle, donnait à voir les pelleteuses qui détruisaient les bâtiments provisoires construits en 1969. Quelques mois plus tard, il était déjà difficile de repérer où était l’entrée, les bordures en ciment de la route étaient refaites, des alignements de jeunes arbres traversaient de biais l’espace où était le « campus ».
En 2008, aujourd’hui, 27 ans après ce premier retour, seuls des plans en archives ou une mémoire des configurations de grands arbres permettraient de retrouver les lieux où nous étions. À l’occasion du quarantième anniversaire de la fondation de l’Université Paris 8, un projet pourrait se faire, qui serait titré L’illumination de Vincennes : un travail sur les archives et la mémoire, des performances enregistrées sur le territoire de Paris 8 au bois de Vincennes, un environnement virtuel interactif et encore un film. Des personnages — des « performeurs » nés en 1968 — circulent sur le territoire de l’ancienne université. Équipés d’écrans de poches comportant un GPS, ils « retrouvent » des fragments de textes empruntés aux descriptifs de cours des départements d’arts plastiques et de cinéma, de 1970, 1971, 1972*. Des caméras sont fixées dans ce paysage et saisissent le passage de ces lecteurs, ils lisent à haute voix ce qu’ils reçoivent. Plus tard, on place ces séquences vidéo dans une maquette 3D du même territoire, comme des écrans verticaux que l’on peut aller voir en circulant dans l’espace virtuel. Plus tard encore, on enregistre un film de l’une des versions de cette exploration virtuelle.**

Notes
* Ces descriptifs sont véritablement surprenants, peut-être difficilement compréhensibles pour les étudiants et la jeunesse d’aujourd’hui. La génération intermédiaire des personnes de 40 ans (les performeurs, contemporains de la fondation de l’université), si elle comprend, rejette ces idées. On trouvera ces textes marqués par une croyance sectaire, un dogmatisme, une attitude théorique et pratique gravement erronée et dangereuse, des utopies définitives mais peut-être encore prometteuses et nécessaires, un esprit critique indispensable, un réelle ironie, etc. Notre propos est de transmettre ces propositions, de laisser entrevoir ces monuments, au sens du XVIIIe siècle, de documents, mais aussi au sens moderne, et, avec beaucoup de distance, de les donner à entendre malgré tout. On peut parler de « suppléments aux monuments » à Vincennes avec les significations qu’ont ces deux mots chez Rousseau : ce qui supplée au manque de mémorisation effective. Une autre version pourrait d’ailleurs se faire sur les textes politiques de Rousseau lui-même.
** Ayant trait aux images et aux représentations, à leur pouvoir, ces documents entrent en résonance avec les recherches actuelles. La réalisation expérimentale de la performance-installation-film « L’illumination de Vincennes » est une manière de répondre à certaines des questions qu’ils posent, mais elle laisse en suspens la question à laquelle Rousseau répond non : « Si le progrès des sciences et des arts a contribué à corrompre ou à épurer les mœurs ».

Document
Lire l’article du Monde du 30 mai 2008.

Mots clés : , , , , , , ,

jjr_pantheon.jpg
Lundi 21 janvier 2008, 16 h, place du Panthéon, Paris, 5e. Dans la perspective de 2012, il est question de poursuivre les « suppléments au monuments ». De The American Monument de Lee Friedlander, il faut retenir la façon d’enregistrer contexte et circonstances dont le monument (ce qui entretient la mémoire) ne serait que le prétexte. Non loin de l’Hôtel des Grands Hommes, la statue du Panthéon — en pierre, remplaçant celle de bronze enlevée pendant la guerre — était passée inaperçue pendant toutes les années de recherche des monuments à Rousseau.

americanmonument_min.jpg
Lee Friedlander, The American Monument, Eakins Press, New York, 1976

Mots clés : , , , , , , ,

blog-blog

C’était un lieu important dans la liste de l’itinéraire Rousseau et il fut une destination dès 1992. En 1993, le millepertuis y était filmé et collecté pour Flora petrinsularis. Plus tard, en 1996 probablement, c’était de premiers essais de panoramiques pour Moments de Jean-Jacques Rousseau, sous un arbre au bord de la route, déjà repéré précédemment comme site pour la lecture en pleine campagne.

Monlési (Mon Loisir) est une maison construite en 1755 par Abram de Pury, lieutenant colonel du Val-de-Travers, que visitait Jean-Jacques Rousseau durant son séjour à Motiers, de 1762 à 1765, citée à plusieurs reprises dans Les Confessions.

Le 15 août 2007, partant de Couvet, l’itinéraire de la promenade d’une journée conduisait, dans la vallée, à Môtiers, puis à Boveresse, montait à Monlési (1085 m) puis redescendait à Couvet (voir les deux billets précédents).

monlési-1
Monlési, la maison, 15 août 2007, vers 17h.

monlési-2
« L’arbre de Monlési », 15 août 2007, de 17h à 18h. La route s’élargit pour que les voitures — ou les tracteurs — puissent se croiser.
Voir le retour du 23 juillet 2023 : http://jlggb.net/blog8/2023/07/23/retour-a-monlesi/

monlési-3
Le Val-de-Travers, canton de Neuchâtel, Suisse. De droite à gauche, les villages de Couvet, Môtiers (repère rouge), Fleurier.

monlési-4
Détail de la photo précédente où l’on voit la route et l’arbre (on les distingue aussi, ce qui est étonnant, sur la vue d’ensemble) et la maison.

Mots clés : , ,

blog-blog
camille-roqueplan-annecy
accrochage_cerises_2002
14 juin 2002, Palais de l’ïle, Annecy, montage de l’exposition Moments de Jean-Jacques Rousseau, accrochage de l’aquarelle de Camille Roqueplan, Jean-Jacques Rousseau cueillant des cerises, 1836, acquise pour l’occasion par le Musée-Château d’Annecy (Inv. 2000.27). L’idylle (petit poème lyrique) de Thônes  a servi de point de départ pour Moments de Jean-Jacques Rousseau, installation (1997-2002) et CD-ROM (Gallimard, 2000).

cerises-rousseau-2002
Cerises photographiées pour servir de couverture au dossier de presse de l’exposition, 6 juin 2002.

Voir « Inventaire : 2006.0.3 », billet concernant la nouvelle version et le nouvel accrochage le 15 novembre 2008.

Voir également :  « La couleur des cerises », et « Belvédère ».

Mots clés : , , , ,