mai 2008

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Non signé (J.-L.B. + B.D.), papier affiche blanc, 65 x 100, sérigraphie en 3 couleurs, Grenoble, Maison de la culture en grève et occupée par son personnel, fin mai 1968.

À la fin du mois de mai 1968, la position de graphiste-imprimeur à la Maison de la culture de Grenoble et la complicité d’un ami (Bernard D., aujourd’hui psychiatre militant) permettent de mettre en action le matériel de sérigraphie dont l’établissement vient de s’équiper sur la proposition de Jean-Louis B., scénographe et graphiste (la Maison de la culture de Grenoble a été inaugurée en janvier 1968 par André Malraux). Sont achetées, de la « soie » (taffetas de Tergal), des encres et de la gélatine photosensible. Deux maquettes sont conçues en utilisant le report photographique (technique rare à ce moment là, parce que réservée aux imprimeries professionnelles très spécialisées, dont par exemple l’Imprimerie Noblet à Grenoble, réputée précisément pour ses affiches en sérigraphie).

L’hebdomadaire L’Express vient de publier la photo remarquée — parce que comique et caricaturale — d’un cordon de CRS. On voit dans la ville, sur les panneaux d’affichage 320 x 240, l’affiche du parti gaulliste en forme de drapeau tricolore avec, en son centre et donc sur fond blanc, la photographie en noir et blanc d’une foule. L’affiche reproduite ici est destinée à venir en surcharge de cette très grande affiche : les bandes du drapeau sont horizontales, les policiers occupent le blanc, le bleu est exagérément bleu roi, le rouge très vif. L’affiche est tirée à deux en quelques dizaines d’exemplaires (par la même occasion, la technique de la sérigraphie est apprise, elle sera utilisée les années suivantes pour des cours à Vincennes) et quelques exemplaires seulement sont collés. Plus tard, en juillet, des Parisiens venus en « université d’été » d’un groupuscule sur le Campus de Saint-Martin d’Hères, vont reprendre la maquette mais en la dénaturant par des inscriptions ayant trait au 14 juillet (c’est cette affiche qui a été reproduite dans un l’ouvrage de Vasco Gasquet sur les affiches de 68, dans l’édition de 1978 comme dans celle de 2008).

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Grenoble, le 9 mai 1968 (Photo trouvée sur Internet).

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« Un rêve, deux facs »
Article paru dans l’édition du 30 Mai 2008
Mai 68 a donné naissance à deux universités, celle de Vincennes, devenue Saint-Denis, et Dauphine, à Paris. Quarante ans plus tard, l’une est la fac des plus pauvres, l’autre celle des plus riches

Incroyable mais vrai : la fac qui sélectionne ses étudiants, celle dont les diplômés peuplent les entreprises du CAC 40, est née en 1968. Dauphine, qui a accueilli ses premiers étudiants il y a quarante ans dans les quartiers chics du 16e arrondissement de Paris, est bien la sœur jumelle de Vincennes, déplacée en 1980 à Saint-Denis, enfant terrible du mouvement de Mai, dont on sait mieux à quel point elle bouscula les codes universitaires. Lire la suite »

Jeudi 29 mai 2008, Palais de Tokyo, vernissage de « Superdome » : installation de Fabien Giraud et Raphaël Siboni, Last manoeuvres in the dark.

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Sophie S., qui a travaillé à l’installation.

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« Web FlashFestival », grande salle du Centre Pompidou (25 auditeurs), samedi 24 mai 2008, 12h30 : Samuel B., Gwenola W.

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On le regarde ou on ne le regarde pas. Ça regarde l’événement dans sa durée. Ça fait partie des circonstances d’une bifurcation de l’existence, et pas tant que ça.

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Salle A-67bis, vendredi 23 mai 2008, 17h, au cours de la commission de recrutement (dite de spécialistes). Selon le principe « occupé-vertical » (voir les occupés de Shibuya).

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Au 41 de la rue Gay-Lussac, Paris 5e. Une image, l’un des tout premiers souvenirs des premières heures de la première visite à Paris (une nuit dans le train), au printemps 1958, il y a 50 ans, et avant, à travers le nom entendu L’inope (INOP), le souvenir enfantin, lui aussi premier, d’une situation familiale mystérieuse dont Paris était le pôle lointain, attracteur et sournois. Depuis plus de dix ans maintenant, elle peut être saisie au passage chaque semaine, à quelques pas de l’école du 31 rue d’Ulm.

Un style : une certaine alliance de modernité ambigüe, « front populaire » et « collabo », d’entrelacs et de verticales, de bleu-noir et de doré. Ce caractère

(Cassandre, 1937), jamais perdu de vue depuis, pour son élégance trop française (l’attache du R par exemple), pour son abandon hors normes des bas-de-casse distinctes, pour la plupart, des capitales (pas visible ici), pour son écho au Palais de Chaillot dans les phrases de Valéry elles aussi en lettres d’or (datées de « Arts et Techniques dans la Vie moderne », l’exposition internationale de 1937. L’INETOP s’est installé rue Gay-Lussac en 1939).

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Caractère Peignot (Cassandre pour Deberny & Peignot, Paris, 1937).

Le même soir, Chaillot justement, et le TNP : Ubu mis en scène par Jean Vilar, avec Georges Wilson et Rosy Varte. Là, c’est le caractère Chaillot, de Jacno (1951). Une référence personnelle, sans équivoque. De nouveau le catalogue Deberny et Peignot. Le collègue Félix Müller en a fait faire récemment une version numérique.

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Alfred Jarry, Ubu, texte de la pièce créée au TNP en mars 1958. Exemplaire personnel authentique.

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Mars Vallett, Il neige, (date ?). Voir aussi l’ancien site de cette sculpture.
Note : Ce sculpteur de Chambéry, qui fut aussi conservateur des Charmettes, est l’auteur du monument à Rousseau de Chambéry, J.-J.R. en promeneur, 1910, mais aussi de la statue de Lamartine à Châtillon, de celle de la Reine Victoria à Aix-les-bains.

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Mars Vallett (1869-1957)
(Domaine public)

Samedi 17 mai 2008, le Musée Faure d’Aix-les-bains est ouvert jusqu’à 22h30 pour la Nuit des musées. Au deuxième étage, la salle Rodin, avec beaucoup de petite sculptures, toutes intéressantes. Comme au Musée Rodin : érotisation de l’ensemble du système relationnel.

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Auguste Rodin, Le Baiser du fantôme à la jeune fille, 1885, marbre.

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Auguste Rodin, Le Désespoir, plâtre, 1885.

Il y a aussi un exemplaire en plâtre de la version du Désespoir qui figure (3 fois) dans La Porte de l’enfer.

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Auguste Rodin, Le Désespoir, bronze, 1890. Musée Rodin, Paris.
©Insecula

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Auguste Rodin, Le Désespoir (de La Porte de l’Enfer), bronze, 1890. Musée Rodin, Paris.
©base joconde

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Aix-les-bains, 16 mai 2008, 12h30. Avenue Victoria, Immeuble Savoy. Rue du Temple, Immeuble Le Caravelle.

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Aix-les-bains, 18 mai 2008, 12h00. Immeuble Le Majestic, à l’angle de la rue de Chambéry et de la rue Isaline.

Ce qu’en dit l’Inventaire général du patrimoine culturel :
L’immeuble a été construit à l’emplacement d’un garage de réparations automobiles détruit entre 1964 et 1970. Dès 1964, Albert Bichet, propriétaire du garage, dépose un permis de construire pour un immeuble en copropriété, patronné par la société SOCOMO. Le permis est accordé mais le projet n´aboutit pas. En 1967, le cabinet d´Etude esthétique et fonctionnelle du Bâtiment, de l’architecte Gilbert Duranton fait la demande d´un permis de construire pour créer l´Hôtel-Motel des nouveaux Thermes, comprenant un hôtel, des studios et une station-service au rez-de-chaussée. Le projet est abandonné et un nouveau permis, toujours pour la construction d’un hôtel, est déposé en 1968. Mais, contrairement au permis de construire accordé, c’est un immeuble, le Majestic, que la société Déglise et Cie commercialise à partir de 1970. La date du début de la construction n’est pas connue. Quelques modifications sont apportées au projet initial en 1977, notamment l’adjonction de pilotis en béton sur les côtés du bâtiment ouest et une travée sur le bâtiment est, puis en 1978, la création de studios, sur les plans du cabinet d´architecture de Jacques Tessier, à l’emplacement prévu pour la station-service.

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Sur un trajet habituel, cette usine vidée avait été vue comme un possible « centre d’art » (comme, avant, le garage du 107 rue de Montreuil, aujourd’hui démoli). Très bien « réhabilitée », elle est depuis la fin 2007 le siège de l’agence DPA, Dominique Perrault Architecture. On dit qu’elle est destinée aussi à la recherche, qu’elle réserve un espace pour l’art contemporain et dispose de chambres pour des étudiants (des stagiaires probablement, logés ainsi dans la manufacture).

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Samedi 10 mai 2008, rue Bouvier, Paris 11e.

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Genève, rue du Vieux Collège, vendredi 9 mai 2008. Porsche Cayenne Turbo (2006 ?) — « Les performances, qui défiaient déjà les lois de la physique les plus élémentaires, confinent maintenant au surnaturel, le lourd 4×4 atteignant maintenant 270 km/h en passant de 0 à 100 km/h en 5.2 secondes » —, environ 125 000 Euros. Genève est une ville agréable et parfois révoltante. Elle paraît lisse, elle cache des contrastes très forts. Genève est une ville intéressante. Et les belles voitures sont très photogéniques.

Remarque : la voiture miniature que le duo d’artistes HeHe fait rouler dans la rue à New York, trainant un nuage de fumée d’échappement rose fluo, est une Porsche Cayenne.

HeHe, Toy Emission, New York, 2007

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