Répérage (17. Torrent endigué)

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Latitude : 46°36’48.51″N. Longitude :  9°10’40.30″E. Altitude : 1 263 m). Lundi 20 juillet 2009, 16h15. Pour se protéger (de graves inondations encore en 2003), Vals a mis depuis longtemps de grands moyens pour endiguer les torrents (dont le Rhin de Vals), utilisant de très gros blocs de la pierre locale.

Documentation : « Die Hochwasser in Vals ».

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29 août 2003. [dr]

Une petite mare ronde

À partir de Tence (Haute Loire), on prend, vers le sud-ouest, la route du Mazet. On passe le hameau de Mendigoules. Au sortir d’un bois, la route s’incurve légèrement vers la droite, puis vers la gauche. Il y a, à gauche, en dessous, une étendue de prés, bordée au loin par des bois où les conifères dominent, et à droite, au dessus, deux maisons, une moderne et une ancienne. Au-delà, la route tourne nettement à gauche en montant. Cette configuration était restée à peu près en mémoire. L’exploration des photos satellites et finalement le passage en voiture, le jeudi 9 juillet 2009 à 13h30 ont permis la redécouverte de la maison des vacances de l’été 1951. C’était une vieille ferme habitée par une famille dont le plus jeune bébé ne voyait jamais le jour. Elle est devenue, avec pas mal de transformations, une maison de vacances, fermée aujourd’hui. Il restait une vérification : il y avait une petite mare ronde dans le pré, non loin de la route. La photo Google montre un minuscule disque plus sombre. Sur le terrain, on voit moins bien mais elle est là, dans les herbes non fauchées : on y faisait naviguer un petit bateau taillé au canif dans une écorce de pin.

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Tence en haut à droite, le hameau de Mendigoules (repère).

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La route et les deux maisons. Au centre de l’image, la mare.

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Les prés et la mare.

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La maison.

Foyer (moderne) de jeunes travailleurs

Vu en passant : le foyer de jeunes travailleurs (Résidence Eugène Napoléon), 105 Boulevard Diderot, Paris 12e, est en cours de rénovation profonde par la Ville. Architecture (1963) intéressante : un bloc haut pour les chambres et un auvent moderne qui abrite les salles communes, (qu’on ne voyait pas de la rue avant l’ouverture du chantier). Dans le passage du Génie, tout près, il y a un foyer de travailleurs immigrés.

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Jeudi 28 mai 2009, 15h.

La traversée d’Étranginaz

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Samedi 9 mai 2009, 19h, route départementale 991, nommée ici Grande Route, entrée du hameau d’Étranginaz, Corbonod, Ain.

Plus d’une fois, la confrontation à un nom de village, de rivière, mot inscrit sur un panneau placé sur le lieu qu’il désigne, a fait naître un sentiment d’étrangeté, même et surtout si ce nom était depuis longtemps devenu « naturel » (voir le billet du 28 août 2002, « Blog d’avant le blog », sur « Le nom Mane »). La découverte d’Étranginaz pouvait échapper à cet effet puisque ce nom est doublement l’étrangeté même. Alors Étranginaz mérite une première enquête.

Site de la commune de Corbonod : « La commune de Corbonod comporte 13 hameaux : Charbonnière, Corbonod, Eilloux, Étranginaz, Fontaine, Gignez, La Trille, Mancin, Orbagnoux, Puthier, Rhémoz, Sylans et Volage. Située dans le Bugey à l’est du département de l’Ain (Arrondissement de Belley, canton de Seyssel), sur la rive droite du haut-Rhône, aux confins de trois départements (Ain, Savoie et Haute-Savoie), Corbonod est une commune rurale de moyenne montagne à vocation agricole et viticole, tournée vers les bassins du Genevois et de la Haute-Savoie. »

?????Une recherche sur Google donne, pour Étranginaz, 212 occurrences. Le mot Étranginaz renvoie exclusivement au village d’Étranginaz. Voilà donc l’exemple d’un mot (assemblage singulier de 10 lettres, pas un simple code non plus, un mot prononçable et rattaché à une langue compréhensible) qui a un référent unique dans la galaxie Internet.

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Latitude : 45°58’53.19″N; longitude : 5°48’18.93″E.
Semblablement, la recherche sur Google Earth du nom Étranginaz seul, sans autre indication, pointe sans équivoque vers Étranginaz sur la mappemonde. Il faut admettre, mais ce serait à vérifier, que Google Earth « sait » où se trouve la machine sur laquelle la recherche s’effectue. Étranginaz ferait donc concurrence au Pays du Milieu tout entier (??) et au Milieu-du-Monde de La Sarraz (Voir Le Milieu du monde, film d’Alain Tanner, 1974), mais là il s’agit du partage des eaux, c’est un village situé entre le lac Léman et le lac de Neuchâtel .

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Vue oblique sur Google Earth, 9 mai 2009 : le Bugey, le Rhône, la ville de Seyssel (partagée entre l’Ain et la Haute-Savoie). Au loin, au nord : Étranginaz.

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Étranginaz repéré sur Google Maps.

Devanture remarquée

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Hermann, éditeur, 6 rue de la Sorbonne, Paris 5e. Vendredi 1er mai, vers 16h.
Connue depuis toujours, cette devanture est remarquable par son style concret, constructiviste et graphique : caissons métalliques ouverts peints dans le beige parisien, assemblages par des boulons apparents, acier inoxydable, lettres de l’enseigne en rectangles minimalistes. Le site de l’éditeur mentionne une alliance avec Adrian Frutigier pour le graphisme des livres au début des années 60. Alors on pouvait supposer que la vitrine était elle-même dessinée par le typographe. C’est la question qui a été posée mercredi 6 mai 2009 vers 14h à une jeune dame travaillant là. Renseignement pris par elle dans le bureau à l’arrière du magasin, sa réponse est (mot écrit sur un post-it dans le creux de sa main) : « Frutiger ». Ça reste à vérifier.*

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Adrian Frutiger en 2004.
Copyright © 2009 Linotype GmbH.

« Né en 1928 à Interlaken en Suisse, Adrian Frutiger a consacré deux années de sa carrière à l’élaboration et à la réalisation du désormais célèbre caractère Univers [Deberny & Peignot]. Lancé en 1957, ce caractère a connu un succès immédiat et constitue l’un des plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle. Dans les années 70, Frutiger a également conçu un nouvel alphabet, baptisé par la suite Frutiger, destiné au système signalétique de l’Aéroport Paris-Charles de Gaulle. »

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A.F. à sa table de travail (ses caractères sont tout en courbes, tracés à la main).

Adrian Frutiger est donc resté à Paris de 1952 à 1992. Il a créé plus de 100 caractères. Il a également enseigné à l’École Estienne et à l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Adrian Frutiger fut brièvement fréquenté en 1967 (et avec lui son esthétique fonctionnaliste et son autorité suisse) au moment où s’élaborait la charte graphique et la signalétique de la Maison de la culture de Grenoble pour son ouverture en 1968.

univers_67_mcLes caractères utilisés étaient l’Univers 67 (gras étroit romain) et l’Univers 68 (gras étroit italique) : facile à retenir !

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La matrice de l’Univers.

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Un livre intéressant et devenu rare d’Adrian Frutiger :
Des signes et des hommes, Delta & Spes, Lausanne, 1983.

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Note *. Vérification le 25 juillet 2009, librairie Orell Füssli à Zürich, dans le livre Adrian Frutiger Schriften. Das Gesamtwerk, Ein Birkhäuser Buch, 2009 : le magasin Hermann est signalé pour le dessin de l’enseigne, période 1957-1960.

La rue sans nom

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Dans ce système de repérage topographique et toponymique désormais universel qu’est Google Maps, on peut trouver la rue Roland Barthes à Paris, près de la gare de Lyon. Mais son nom n’apparaît pas sur la carte (dans Street View, si). Pourquoi ? Il y a pourtant une adresse dans cette rue, celle de l’Agence Française de développement.

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Agence Française de développement, 5 rue Roland Barthes, Paris 12e, 1998, Christian Hauvette / BCM (A. Bical, L. Courcier, R. Martinelli) rue Roland Barthes, rue de Rambouillet, bord gare de Lyon. Le siège de l’AFD se développe le long des voies de la gare de Lyon. Christian Hauvette et l’équipe de BCM ont créé un bâtiment largement vitré (avec une sérigraphie « frigorifique »), en redent sur les voies. Ces redents permettent d’éclairer en premier jour les bureaux encloisonnés. La façade côté mail se fait plus calme et linéaire, juste rythmée par les failles de lumière. (Archiguide).

Mais il semble évident que personne n’habite rue Roland Barthes. Ce serait pourtant pratique, à deux pas du tgv. Pourquoi cette rue courte, qui ne consiste qu’en une chaussée et un immeuble, a-t-elle reçu ce nom ? Cherchant chez Barthes lui-même, on pense tout de suite à cette remarque, souvent citée (mais finalement à demi fausse) :

« Les rues de cette ville n’ont pas de nom. Il y a bien une adresse écrite, mais elle n’a qu’une valeur postale, elle se réfère à un cadastre (par quartiers et par blocs, nullement géométriques), dont la connaissance est accessible au facteur non au visiteur […] » Roland Barthes, L’Empire des signes (Skira, 1970)

En vérité, sur place, il y a au moins 5 ou 6 plaques : ROLAND BARTHES, 1915-1980, écrivain et sémiologue français. Avant lui, aucun sémiologue n’avait donné son nom à une rue, ni à une place, ni à une avenue.

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Mardi 5 mai 2009, 17h.