Dimanche 29 novembre 2009, 11h44, Aix-les-Bains, chemin de la Grimotière, au dessus de l’hôtel Le Manoir. Une photo « trop ». Il y en a déjà eu dans ce blog. Arbres sciés : un classique du pittoresque (de la photogénie) et du rébus. Voir le billet : Blog d’avant le blog, « 21.04.2006 : Technique de sciage d’un tronc », Xi’an, vendredi 21 avril 2006.
Ce billet en forme de signature boucle un premier cycle de deux ans de jlggbblog (volume 1) — qui a été ouvert le 1er décembre 2007.
Catégorie : Langage
« Pour aller où ? — Là-bas. »
Dimanche 22 novembre 2009, séance de 20h, cinéma MK2 Bibliothèque, Paris, 13e. Les Herbes folles, le dernier en date des films d’Alain Resnais, très critique, drôle, référentiel et autoréférentiel, moins morbide que le précédent, Cœurs, mais plus inquiétant. Voir le billet du 26 mai 2009, Alain Resnais à Cannes.
Commentaire par L.A., 23 nov. 2009 :
Claudio Magris, Loin d’où ? Joseph Roth et la culture juive-orientale. Paris: Seuil, coll. « Le Don des langues », 2009, 480 pages.
La voix et l’encre
Vendredi 20 novembre 2009, 21h, Centre Pompidou, Paris. Présenté par Elias Sanbar, historien et poète palestinien ; Till Roeskens, réalisateur ; William Chamay, Centre Pompidou, le film Aïda, Palestine, 45 mn, 2008. Des habitants du camp de réfugiés palestiniens de Aïda, à 2 km au nord de Bethléem, parlent de leurs déplacements, de leur enfermement, de leur résistance à la colonisation israélienne. Le film est composé exclusivement des cartes qu’ils tracent en parlant. De l’écran de papier filtrent vers la caméra (et vers nous), dans un même geste, l’encre du trait et la voix du récit.
Voir : https://vimeo.com/64089801Google Maps : camp de Aïda.
Jean-Jacques Rousseau : ouvert
Opening soon
Vendredi 30 octobre 2009, 19h, galerie marchande U-Town, rue du Marché Chaowei, Chaoyang, Pékin. Dans beaucoup de galeries marchandes, grands magasins et autres malls de Pékin et de ses nouveaux quartiers périphériques, on pourrait multiplier jusqu’à 10 000, comme on dit en chinois pour signifier la saturation, ce type de photos d’inscriptions. On peut simplement noter que le « Opening soon » est parfois le signe d’une fermeture, le commerce ayant fait faillite ou bien étant parti pour une galerie plus neuve et plus prometteuse.
Révolution technologique et culturelle
Mercredi 28 octobre 2009, 16h, musée de l’Académie centrale des Beaux-Arts, Pékin. Dans l’exposition « Chinese Graphic Design in the 20th Century », détail d’une affiche : Révolution technologique et culturelle, 1958. Jolie image, énigmatique (magrittienne) et amusante. Alors il faudrait la démonter — ce qui, aujourd’hui ne doit pas être trop difficile — pour comprendre le gap avec ce qui se passe en 1958, ou bien, si elle n’est pas elle-même une aporie, pour voir en quoi elle y participe. Voir Arata Isozaki.
It does not have a hidden meaning
Pékin, vendredi 23 octobre 2009, 15h. Marchant sur l’avenue Jianguomen vers l’est de la ville, alors qu’on passe sous le « 3e périphérique », on découvre le bâtiment de la télévision centrale, la CCTV. Le même jour, à la nuit tombée, revenant par l’avenue de Chaoyang, il surgit à nouveau. Inquiétante, la tour « annexe » est cette fois au premier plan, façades éclatées et noircies. Le dimanche 25 octobre, vers 18h, on la voit en roulant vers le sud sur l’autoroute.
Pièce majeure de l’effet de modernité attendu en 2008 pour les Jeux olympiques, le futur siège de la CCTV est déclencheur de polémiques et de rancœurs. Pour la fête des lanternes, dernier jour des fêtes du Nouvel-An, le 9 février 2009, un feu d’artifices lancé depuis le bâtiment principal a mis le feu au bâtiment secondaire. (Voir le blog de l’artiste Cao Fei et une vidéo de l’incendie.) Il paraît que les Pékinois ont afflué en masse et se sont réjouis cette nuit là en ironisant sur l’incapacité de la télévision à rendre compte d’un événement qui la touchait de si près. Et que des têtes ont sauté à la Télévision d’État. Aujourd’hui, la presse officielle se paie le luxe de soutenir des manifestations d’habitants qui vont être expulsés d’un immeuble récent destiné à disparaître dans le voisinage des tours.
Pékin, 9 février 2009 [Photo dr]
Mais surtout, la dà kùche — la grande culotte — est soupçonnée d’être une insulte délibérée aux Chinois, de la part de son architecte Rem Koolhaas. Des critiques et des blogs ont retrouvé des photomontages dans Content, un « livre-magazine » publié par Taschen en 2004, bilan décalé, ironique et provocateur de 7 ans d’activités de l’agence OMA, sur le thème « Go East ». Après y avoir vu un pantalon, un caleçon, un pantalon baissé pour aller aux WC, les gens ont vu des organes sexuels, féminin et masculin. Il faut admettre que si l’on s’accommode fièrement du « symbole phallique » qu’est la moindre tour — et il y en a quelques centaines à Pékin –, on s’effraie de voir un sorte d’anneau ouvert, massif et mouvant. Le bâtiment est de fait impressionnant par sa capacité de transformations selon les trajectoires et les angles.
Rem Koolhaas a dû faire un communiqué, publié sur le site de OMA :
Statement regarding the publication Content (2004) by OMA/Rem Koolhaas
In 2004 OMA/Rem Koolhaas published the book Content; it is currently out of print and no longer in distribution. For the cover, the book’s designers proposed a series of cartoons/caricatures of OMA’s projects. OMA rejected these proposals and instead chose a version in which the CCTV building is presented as the positive and shining symbol of a changing world order – which reflects our sincere intention with the design.
The designers of the book included the rejected covers in miniature as an appendix.
In 2005, some of the rejected images circulated on internet in China. Now, four years later, the same images re-circulate on the internet, causing upset and speculation.
OMA did not produce the images and their content does not represent our opinion in any way.
We regret the renewed attention, and distance ourselves emphatically from the interpretations attributed to these images. Our sincere intentions with the design of the CCTV building have been stated and published countless times. It does not have a hidden meaning.
Rem Koolhaas
L’artiste et architecte Ai Weiwei, ami de Rem Koolhaas, enfonce le clou dans le quotidien anglophone officiel China Daily :
« Nous avons beaucoup parlé de sa philosophie du design, je suis certain qu’il n’a pas été inspiré par des parties génitales ».
Content, Taschen, 2004, page 542.
Le siège de la CCTV apparaît dans RMB City de Cao Fei : voir.
La santé mentale ?
Samedi 24 octobre 2009, Pékin. À 14h30, stèle brisée, par les gardes rouges ? du temple taoiste Dongyue. À 12h, un bâtiment à l’extérieur de l’enceinte actuelle du temple Dongyue, un bâtiment du marché de l’électronique. Vendredi 30 octobre 2009, 18h30, un stand du Bainaohui-Buy Now. On serait tenté de parler de télescopage entre deux mondes, mais ce n’est qu’une apparence. Le marché électronique de Bainaohui, Chaoyangmenwai Dajie, se trouve en bordure du grand temple taoiste Dongyue. Son nom peut se traduire littéralement : « 100-cerveau-santé », mais c’est d’abord, phonétiquement : « Buy Now ».
Globalisation et identité
Mardi 20 octobre 2009, 16h, Beaux-Arts de Xi’an. Symposium international de « présidents » d’écoles d’art sur « l’enseignement des arts à l’époque de la globalisation ». Supplément à la langue de bois attendue : des propos sur l’identité — qu’il faut préserver dans les échanges, mais pas trop, etc. Ça se confirme une fois de plus, la notion d’identité est une impasse. Mur des signatures des participants au 60e anniversaire. Préposée aux jus d’orange, thé ou café. Un précepte qui aurait pu être rappelé au symposium sur « l’enseignement des arts à l’époque de la globalisation » : Mettre de « jolies choses » dans l’art, ce n’est pas obligatoire, mais ça aide.
L’autre Brecht
Dimanche 20 septembre 2009, vers 17h, La Sucrière, Lyon. À la Biennale de Lyon, George Brecht, 30 (to Chapter V, page 5) Chair with shirt 1968-1986, reconstitution agréée par l’artiste en 1986, Collection MAC Lyon, don de l’artiste. George Brecht, Chair with shirt, pancarte associée à la chaise. Il y a comme ça une bonne vingtaine de chaises (?).