mai 2009

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Tout près du Nice-Savoie, au nord-est pour l’un, au sud-ouest pour l’autre, il y a deux jardins intéressants. Le premier est devant une villa, il est tout en hauteur sur la clôture, il s’offre à contre-jour. On y voit des roses pâles à l’ancienne, du chèvrefeuille, des clématites, du polygonum, etc. Le second s’étend dans l’angle de deux rues, il est simplement plat et uniformément ensoleillé. Les fleurs s’y touchent toutes, des marguerites, des delphiniums, des œillets, etc. Un philosophe y verrait les figures du transcendantal et de l’immanent…

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marguerites-delphiniums-oeillets
Aix-les-bains, dimanche 31 mai 2009, 10h30.

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Il y avait La Leçon de la Sainte-Victoire, là c’est « La leçon de la Dent du Chat » : répétition et différence, permanence et nouveauté, etc. — ce qui, dans les catégories blog, donne : monument et arrive enfin. Ou encore « Skyline et polaroïd ». Billet facile. C’est bien simple, on pourrait se contenter de ça.

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Aix-les-Bains, vue de la Dent du Chat avant la pluie, samedi 30 mai 2009, 20h52.

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Appel : les commentaires de ce billet restent ouverts pendant un temps (cliquer sur le titre « Identification d’une fleur » pour accéder à la case de commentaire), une aide à l’identification de la fleur — de la plante — photographiée ci-dessous est attendue (en attendant le système de reconnaissance des formes couplé à une flore universelle en base de données, qui arrive bientôt sans doute).

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Vendredi 29 mai 2009, 18h30.

Elle a poussé dans un soupirail de la cave ou entre les pavés, dans une cour intérieure du 11e arrondissement de Paris, au pied d’une façade au nord qui ne voit jamais le soleil. Pour les photographies, un reflet de soleil dans des vitres a donné une jolie lumière en fin d’après-midi. Plusieurs tiges sont en train de sécher : c’est qu’une personne de l’immeuble, qui s’occupe un peu des diverses plantes de la cour, a voulu prélever la plante pour la mettre dans un pot.

Réponse (commentaire par FB le 1er juin 2009) :
Cette fleur modeste et raffinée se nomme Cymbalaria muralis ou Cymbalaire des murs, ou encore Ruine de Rome, de la famille des Linaires, cousine des Gueules de Loup. On la trouve couramment au pied des vieux murs à condition qu’ils soient faits de pierres calcaires (à confirmer). Originaire du sud de l’Europe et d’Asie mineure. Sources : Flore d’Europe occidentale, Éditions Arthaud.

Documentation :

tela Photographies de spécimens de cymbalaria muralis à : Épinouze (Drôme); Paris 20e; Paris 8e; Saint Denis, etc. et informations scientifiques sur le site Flore en ligne de Tela Botanica (Base de Données Nomenclaturale de la Flore de France).


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Cymbalaria muralis, dessin, Institute of Botany of the Academy of Sciences of the Czech Republic.

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Vu en passant : le foyer de jeunes travailleurs (Résidence Eugène Napoléon), 105 Boulevard Diderot, Paris 12e, est en cours de rénovation profonde par la Ville. Architecture (1963) intéressante : un bloc haut pour les chambres et un auvent moderne qui abrite les salles communes, (qu’on ne voyait pas de la rue avant l’ouverture du chantier). Dans le passage du Génie, tout près, il y a un foyer de travailleurs immigrés.

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Jeudi 28 mai 2009, 15h.

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Dans sa récente campagne de publicité (trois semaines, 41 chaînes) pour le lancement d’une gamme discount destinée à contrecarrer l’avancée du hard discount, la société Carrefour « positive » la crise. Voici ce que déclarent son site, ses affiches, ses spots :

Dans un contexte économique difficile, votre pouvoir d’achat est plus que jamais votre principale préoccupation. Mais vos besoins essentiels subsistent et vous cherchez en permanence les solutions pour y répondre au mieux.
C’est pourquoi aujourd’hui, nous lançons une offre sur mesure, une offre qui réponde à vos besoins essentiels tout en maîtrisant votre budget.
Pour vous, nous lançons la gamme Carrefour Discount.
Pour nous, vous êtes importants !
C’est pourquoi nous avons décidé de créer une campagne TV entièrement dédiée à nos clients.
Pour vous, nous baissons nos prix tout en gardant la garantie de qualité Carrefour.

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Lien vers le site Carrefour Discount (tant qu’il existe).

Images de clients, annoncés, dans une pré-campagne de teasing, comme VIP, c’est-à-dire « Very Important Pierrette », ou Pauline, Patrick, Pablo, les personnages des affiches sont aussi dans de spots télé. Ces scènes amusantes, humoristiques et gentiment populistes en deux volets, de 20 s puis de 8 s, commençent toutes par la déclaration solennelle : « Derrière cette grand marque discount, il y a des gens vraiment importants. » Les emballages des  produits, à fond blanc, sont d’un graphisme délibérément pauvre, ordinaire, dispersé. Les communiqués de Carrefour disent : « l’identité visuelle de la gamme Carrefour Discount a été pensée pour être simple, moderne et facile à repérer : le logo est facilement identifiable, le packaging des produits est blanc, sans artifice, avec une segmentation de couleurs très franche pour plus de lisibilité. » Les personnages aussi laissent du vide autour d’eux. Ils sont pâles, aimablement peu riches, bien décidés à continuer à consommer avec plaisir, mais pas trop.

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À l’angle de la rue de Montreuil et du boulevard Voltaire, mardi 26 mai 2009, vers 18h. Affichage sur un abribus. On le constate sur cette photo — pas spécialement étudiée —, la réalité de la rue est toujours plus compliquée, plus subtile, plus riche et plus difficile à lire que la publicité. Dans la moitié gauche, plutôt confuse, il y a 9 personnes (en n’oubliant pas le nourrisson). Dans la partie droite, claire, fade, le simple portrait d’une dame sympathique (on reconnaît vaguement une actrice), calme, modérément décidée à résister (les quatre personnages croisent les bras).

Marketing de crise. Même pas cynique. Au moins, on peut apprendre à quoi ressemblent les moyens-pauvres honnêtes.

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Affiche dans le métro. 15 mai 2009. [Photo PK].

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Dimanche 24 mai 2009, 19h59, Alain Resnais reçoit, au Festival de Cannes,
le Prix exceptionnel du jury pour Les Herbes folles et pour tous ses films.
Retransmission par Canal Plus.

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Alain Resnais (87 ans) sur la scène, demande que tous celles et ceux avec qui il a travaillé et qui sont dans la salle, se lèvent. Photo d’un écran de télévision.

Ce sont les 50 ans de Hiroshima mon amour (présenté hors sélection officielle à Cannes en 1959 pour ne pas froisser les Américains) et c’est le moment de la sortie de Tu n’as rien vu à Hiroshima, un beau livre centré sur les photos qu’Emmanuelle Riva a faites dans ses jours quelques jours de liberté qui ont précédé le tournage à Hiroshima en août 1958. On y voit des enfants, la vie qui a repris, la reconstruction, et une qualité relationnelle admirable de la photographe et actrice (qui, comme par hasard, utilisait un Ricohflex=Rolleiflex). Mais l’album est impressionnant aussi par les fac-similés de lettres, de coupures de journaux, de journaux et carnets de tournages (Sylvette Baudrot, scripte). Les textes, passionnants, de Dominique de Nogez, de Marie-Christine de Navacelle et de Chihiro Minato, sont des éléments qui offrent beaucoup de recoupements et permettent d’approcher un film dont Jean-Luc Godard dit, en juillet 1959, qu’il est « un film qu’on était dans l’impossibilité de prévoir par rapport à ce que l’on savait déjà du cinéma » (rapporté par Dominique Noguez, p.38).

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Le 28 juillet 1958, le cinéaste Alain Resnais partait au Japon tourner l’essentiel de ce qui allait devenir un film mythique de l’histoire du cinéma : Hiroshima mon amour.
C’est son premier long-métrage et le premier scénario de l’écrivain Marguerite Duras.
Le cinquantième anniversaire de ce tournage historique est l’occasion de proposer un regard nouveau sur ce film à travers des textes de Chihiro Minato, Marie-Christine de Navacelle, Dominique Noguez, et aussi d’un entretien avec Emmanuelle Riva. Un remarquable ensemble de photographies, qu’elle a prises avant le tournage, de la ville d’Hiroshima, de ses habitants et surtout de ses enfants, est présenté pour le première fois. Ces images exceptionnelles éclairent le film comme elles éclairent la résurrection, treize ans après le drame du 6 août 1945, de la première ville frappée par la bombe atomique.
À ces documents s’en ajoutent d’autres, tout aussi rares, des lettres d’Alain Resnais à Marguerite Duras, des photos du tournage, des pages du journal et des carnets de la scripte, Sylvette Baudrot.
(Texte de l’éditeur)

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Photo par Sylvette Baudrot, conservée dans son journal  : Emmanuelle Riva à Tokyo, jeudi 27 août 1958. © Fonds Sylvette Baudrot, Cinémathèque française.

> À lire et à écouter, publié sur le site de la Bibliothèque du Film (BIFI), 51, rue de Bercy – 75012 Paris : un entretien avec Emmanuelle Riva et Sylvette Baudrot, 2009.

Emmanuelle Riva et Sylvette Baudrot racontent la genèse du film et le choix des acteurs :

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Emmanuelle Riva, Alain Resnais, Reiko (Leiko*) Toioda, Sylvette Baudrot, tournage de Hiroshima mon amour, 1958. © Fonds Sylvette Baudrot, Cinémathèque française. DR
* Les Français prononcent ainsi le prénom de la maquilleuse.

> À voir et écouter, un entretien avec Alain Resnais à propos du choix de Sylvette Baudrot comme scripte pour Hiroshima mon amour. Exposition virtuelle de la Bibliothèque du film : « Le métier de scripte, Paroles d’Alain Resnais, Hiroshima la rencontre ».

Coïncidences (ou plutôt intuitions du hasard, dirait Chris marker) et relations intéressantes :

Pour mémoire, mais cela est bien connu : Chris Marker cosigne avec Alain Resnais le film Les Statues meurent aussi, 1953. Il contribue aussi à Nuit et brouillard, 1955.

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Alain Resnais et Chris Marker en 1954. DR

Le graphiste du livre est Néjib Belhadj Kacem, qu’on a eu comme étudiant en design graphique et multimédia à l’Ensad.

L’un des auteurs du livre, Chihiro Minato, qui est à l’origine de l’exposition, fin 2008 à Hiroshima et à Tokyo, des photographies d’Emmanuelle Riva et qui en a fait un commentaire à partir de son enquête sur place, est une relation de longue date, professeur à la Tama Art University de Tokyo (Tamabi). Il vient de publier, pour les 10 ans de l’Information Design Department, un joli livre intitulé Universe of Interaction (en japonais, Tokyo, 2008), avec une traduction de « La perspective interactive ».

minato-tamabi 創世記から情報空間へ /

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Métro ligne n°1, entre Palais Royal et Gare de Lyon, dimanche 24 mai 2009. Photos prises avec un téléphone. La personne photographiée regarde l’objectif.

Il arrive que parmi les personnes avec qui l’on partage le métro, on en reconnaisse une. Qui peut-être même est une « star », sans que personne ou presque ne puisse l’identifier. La distinguer peut-être. Car cet homme là, assis à côté, ligne n°1 dimanche 24 mai 2009, se distingue par sa barbe et ses cheveux longs. Sa tenue est plus discrète mais particulière : jean classique, veste de costume sombre finement rayée, chemise blanche avec poignets à deux boutons, bottes santiag noires et cirées, montre chronomètre, lunettes en écaille modernes. Il ne porte pas de sac mais il a une enveloppe blanche capitonnée à la main. Récemment, on l’a vu à Genève, rue Voltaire. Il y a très longtemps, on l’avait croisé, probablement du côté de la Bastille où il avait son atelier — et où l’on passe en ce moment même. Il avait peut-être déjà une Harley Davidson, mais il n’habitait pas encore à Tucson, États-Unis.

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Red Star, 1990, acrylic on canvas, 205 x 205, dans le catalogue O.M., Travaux/Works 1966-2003, Lausanne, St. Gallen, Santa Fe, 2003.

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C.P., O. M., Ides et Calendes, 2004.

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O.M., Deux ou trois choses que je sais d’elle… Écrits et entretiens, 1966-2003,
Mamco, Genève, 2005.

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On peut écouter ici une conférence d’O.M.
à l’École nationale des beaux-arts de Lyon, le 12 décembre 2007
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Si « jlggbblog » a commencé le 1er décembre 2007, certains sujets avaient été faits pour un futur blog ou plutôt dans un esprit « blog », avant la lettre. C’était le cas surtout avec des photographies mais parfois aussi avec un objet collecté, une remarque, une idée. Les billets du « blog d’avant le blog » sont une façon de combler un « retard », d’utiliser des archives, de donner un écho aux billets qui eux sont « en temps réel ». Les billets du « blog d’avant le blog » sont, par principe, titrés avec leur date de référence.

Pour être distingués, ils seront marqués du signe d’une spirale qui est aussi, depuis aujourd’hui, la « favicon » de jlggb.net. C’est le petit signe qui précède l’URL et se retrouve aussi dans les signets. Ça fait chic.

La marque de la spirale vient d’un véritable tampon, trouvé à Tokyo dans l’un de ces rayons qui ne vendent que ça (magasin Parco-Loft à Shibuya). Les tampons sont collectionnés par les jeune filles, mais pas seulement. Ils sont en tout cas un aspect des plus significatifs du phénomène kawaii (mignon, etc.) puisqu’ils touchent à l’écriture, à la correspondance, à la signature, aux figurines et personnages mascottes, etc. Un exemple de site de vente (américain) : From Japan With Love.

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Samedi 23 mai 2009, 23h00. Tampon OS-787AG – Beverly®, médium, mousse bleue, caoutchouc blanc, 20 x 20 x 20 mm, ¥273, Japon, 2007.

À partir de là, la spirale a été scannée et un bandeau-image a été fabriqué sous PhotoShop avec la mention « Le blog d’avant le blog » pour être mis sur les billets correspondants :

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mug_muji_reducMug Muji, septembre 2008.

Diagnostic : « Lésion consistant en une solution de continuité complète ou incomplète avec ou sans déplacement des fragments. » Il y a traumatisme, fracture. Mais la cause peut être interne, alors c’est perçu comme plus grave, incurable. Jusqu’où ira la maladie ? Ce qui est fâcheux, c’est qu’on ne sait pas comment c’est venu.
La roue tourne, ainsi va la vie des mugs. Il n’y a pas si longtemps, elle triomphait modestement (voir « La jalousie »). Le problème, c’est qu’il a fallu que deux de sa famille viennent s’ajouter. Elle aurait pu rester la perle rare de la transparence minimaliste et du « Super Normal ». Et puis on ne l’a plus distinguée. On a fini par dire qu’elles venaient de Chine, qu’elles se ressemblaient toutes, qu’elles étaient fragiles. D’ailleurs, c’est laquelle qui est malade ?

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Jeudi 21 mai 2009, vers 13h30.

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jetee-sequoiaChris Marker, La Jetée, 1962, « Je viens de là ».

On était resté sur une interrogation relancée par deux billets récents : celui sur la coupe d’un tronc à Corbières, dans le parc de l’ancien climatérium; celui consacré à Chris Marker dans le défilé du 1er mai. Alors, à la première occasion, une investigation devait être tentée. La traversée du Jardin des plantes, presque hebdomadaire depuis une douzaine d’années, n’avait pas donné l’occasion de pousser cette porte marquée PHANÉROGAMIE. À l’entrée de l’Herbier du Muséum national d’histoire naturelle, a été retrouvée aujourd’hui un peu avant midi la coupe de séquoia de plus de 2000 ans que l’on voyait autrefois dans le jardin (probablement en 1962, peut-être après), sous un abri, et que l’on avait vue aussi dans La Jetée de Chris Marker.

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Il y a un promjet de rénovation de l’Herbier national (bâtiment construit en 1935). Le hall est encombré et dans la pénombre. Pour les besoins de la photographie, les lampes ont été allumées par la personne qui est à l’accueil.

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Une plaque sur le socle de la coupe dit : En souvenir de leur amitié de tout temps qu’ils désirent perpétuer, le peuple de Californie et la Légion américaine, section de Californie, offrent aux anciens combattants français de la Grande Guerre ce témoignage d’estime et de camaraderie. Septembre 1927.

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