Cornish blue

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Vendredi 13 février 2009. Cette fois, c’est la mug Cornish Blue qui est retrouvée brisée. L’usure du temps, certes. Mais, ce vendredi 13, il faut comprendre ce qui peut pousser à bout une mug.

Les faïences Cornish Blue ont été fabriquées depuis 1926 par TG Green & Company à Church Gresley, Derbyshire, Angleterre. Le nom Cornish Blue se réfère aux couleurs du sud de l’Angleterre, pas à la région de fabrication. Les bandes blanches s’obtiennent par découpe et décollement de la couche bleue, avant glaçure. Dans les années 60, la fabrication traditionnelle avait été modernisée par la designeuse Judith Onions. La tasse ici cassée fait partie de cette série. Mais la fabrique victorienne n’a cessé de décliner. Vendue par la famille Green en 1964, elle a fait faillite en 2007. Puis, le patron de la firme d’ustensiles de cuisine Chomette, Charles Rickards, associé au consultant en design et en marketing Haydn Perry Taylor, dont l’épouse Vik est une fervente collectionneuse de Cornishware, ont repris la ligne classique aux bandes bleu et blanc. Depuis octobre 2008, elle est de nouveau vendue, fabriquée désormais en Chine « to the same high standards as ever ». Cet aveu de la Chine est ici, mais pas .

On l’a vu au chapitre précédent (La jalousie), la mug de Spode, elle aussi un classique anglais, est maintenant fabriquée (très mal) en Chine.

En 2009, TG Green ouvre une poterie artisanale dans sa maison traditionnelle de Derbyshire pour créer, en édition limitée, de nouvelles pièces au nouveau design.

Mais c’est dans l’environnement social qu’il faut chercher les vraies raisons de la dépression. Porté par le bon goût des nouveaux moyens-riches, le regain des valeurs sûres d’une tradition confortée par un design et un commerce choisis (les années 80, Conran, Habitat) s’est dispersé : retour nostalgique aux racines paysannes et nationales (poterie de Cliousclat « savoyarde »), création branchée connotant la petite série semi-industrielle (chopes Assoiffé de Tsé-Tsé en porcelaine de Limoges un peu grise), modernisme exotique chic (gobelets à soba japonais) — et la mug en verre minimaliste « super-normale » de Muji n’est même pas dans le champ.

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