Constructions métalliques

La sémiologie telle qu’elle s’exerce dans les Mythologies de Barthes (1957) a pu avoir un effet bloquant pour les graphistes. Du chanteur Gérard Souzay, Barthes dit :

« … ayant, par exemple, à chanter une « tristesse affreuse », il ne se contente ni du simple contenu sémantique de ces mots, ni de la ligne musicale qui les soutient : il lui faut encore dramatiser la phonétique de l’affreux, suspendre puis faire exploser la double fricative, déchaîner le malheur dans l’épaisseur même des lettres; nul ne peut ignorer qu’il s’agit là d’affres particulièrement terribles. Malheureusement, ce pléonasme d’intentions étouffe et le mot et la musique, et principalement leur jonction, qui est l’objet même de l’art vocal. »

Pour échapper à l’analogie, à la surcharge d’intentions, à la redondance, il faut éviter d’écrire en maigre la maigreur, en gras la grosseur, en caractères élégants l’élégance, etc. La chose se pose différemment si la typographie découle performativement de l’écriture ou de la lecture : une graphie énergique du mot énerqique, une version floue de la phrase « je vois flou » sont intéressantes.

maigre

choc

blur

Avec CONSTRUCTIONS METALLIQUES, le problème se renverse complètement : ces mots sont véritablement des constructions métalliques.

metalliques
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Aix-les-Bains, route royale, mardi 14 avril 2009, 19h.

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