Engadine

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Sils, Engadine, jeudi 23 juillet 2009, 20h40. Pour éviter de parler sans savoir d’un « éternel retour », de l’endroit où Nietzsche dit que l’idée lui est venue ; pour sacrifier malgré tout à la philosophie touristique, renvoi à deux dates antérieures : 10 mai 2009, « Skyline et polaroïd » et 30 mai 2009 « La nouveauté (ou le billet facile) ». Permanence de la ligne d’horizon ET (non dialectique) variation permanente du nuage : la différence est dans l’échelle de temps, ce qui semble immuable se transforme irrémédiablement lentement, ce qui est toujours différent reste fondamentalement le même.

JUIN — JUILLET 1885
Je crois à l’espace absolu en tant que substrat de la force : celle-ci délimite et modèle. Le temps, éternel. Néanmoins, il n’existe ni espace, ni temps en soi : les « changements » ne sont que des apparences (ou, de notre point de vue, des actes de sensation) ; lorsque nous trouvons de la fixité dans ces répétitions, rien n’est prouvé par-là que cette vérité, qu’il en est toujours ainsi. […]
L’homme est une création qui invente des formes et des rythmes ; il n’est en rien plus adroit et semble n’avoir nul autre plaisir que celui d’inventer des formes. Que l’on examine seulement de quoi notre regard s’occupe dès qu’il n’a plus à voir : il se crée quelque chose à regarder. Dans le même cas de figure, sans doute, notre oreille ne procède pas de façon différente : elle s’exerce. Sans la transformation du monde en formes et en rythmes, il n’existerait pour nous aucun « Même », et par conséquent, rien qui se répète, aucune possibilité d’expérience ni d’assimilation, d’alimentation. […]
Friedrich Nietzsche. Fragments posthumes sur l’éternel retour, Allia, Paris, 2003. Édition établie et traduite par Lionel Duvoy. pp. 69-70.

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Trois photographies à partir du même point. Jeudi 23 juillet 2009, 15h. Vent très fort qui vient du sud sur le lac de Sils, Engadine, Grisons, Suisse (on le voit d’ordinaire représenté comme un miroir). Impression très particulière d’une surface horizontale très plane suspendue très haut (1 800 mètres).

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La carte du relief que fournit la Suisse (sur Google Maps) est très belle.

Voir le billet « Voglio vedere le mie montagne » du 25 janvier 2009.

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Berlin, Hamburger Bahnhof, dimanche 25 janvier 2009, 14h. Joseph Beuys, Voglio vedere le mie montagne, 1950-1971. Beuys a rassemblé des meubles de sa jeunesse. Ils sont reliés par des plaques de cuivre, conductrices d’énergie. Les objets portent une série d’inscriptions à la craie : sur l’armoire, « Vadrec(t) », mot celtique pour glacier; sur la caisse, « Felsen » (falaise); sur le lit, « Walun » (vallée près de Silvaplana); au dos du miroir, « Cime » et « Pennin » (noms de sommets des Alpes valaisannes); sur le fusil, « Denken » (pensée). « Voglio vedere le mie montagne » est ce que prononce le peintre suisse Giovanni Segantini au moment de sa mort en 1899 en Engadine. Pour Beuys, la montagne est l’archétype du sommet de la conscience de soi.

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Giovanni Segantini, Le due madri, 1898-1900, Bündner Kunstmuseum, Coire, Suisse.
Voir aussi les montagnes de l’Engadine dans le billet « Lej da Segl » du 23  juillet 2009.

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