Voile de béton


Vendredi 10 juin 2011, 13h30, Parc zoologique de Vincennes (fermé depuis le 30 novembre 2008), le Grand Rocher, vu depuis l’Avenue de Saint-Maurice, Paris 12e. Architecte : Charles Letrosne, construction entre 1932 et 1934, 65 m de haut, comporte trois terrasses pour les visiteurs, structure de béton armé et voile de béton projeté (moins de 5 cm d’épaisseur). On n’y a vu longtemps qu’un décor, une imitation de rocher dans la tradition des « rocailleurs » du XIXe siècle. On devrait y reconnaître aujourd’hui une tour à l’enveloppe complexe, une architecture prémonitoire de celles qui relèvent de la modélisation numérique et de la construction pilotée par ordinateur. Menacé de destruction pour l’essentiel, l’ensemble de « rochers » du zoo fait l’objet d’une pétition lancée par l’architecte François Roche et son groupe R&Sie(n) — qui, précisément, imagine une architecture générée par prototypeuse numérique : http://www.new-territories.com/ZOO/ et http://www.new-territories.com/ZOO/?page_id=431


L’intérieur du Grand Rocher. Photo Stéphane Degoutin.
Consulter : http://www.nogoland.com/wordpress/2009/09/fausses-montagnes/ et http://lostincreteil.com/

Béton à 45°


Lundi 3 mai 2010, 11h30, terrasse du CICG, 17 rue de Varembé (près de l’ONU), Genève.


Lundi 3 mai, vers midi, hall autour de la grande salle, cabine de projection.


Jeudi 6 mai 2010, 17h, un escalier de service.

Le Centre International de Conférences, Genève, achevé en 1973 — est un bâtiment intéressant, intelligemment restauré et agrandi en 2004-2005 : on y apprécie la qualité des matériaux— béton « brutaliste », bois, moquette —, l’aspect protecteur (bunker) qui ménage des vues et des lumières, l’imbrication de ses volumes et ses perspectives internes. Pour une fois, les angles à 45 degrés font une géométrie qui n’a rien de banal.

Béton brut traditionaliste




Visite inopinée (ou inspirée par la récente visite de l’église du Havre, mais ici c’est l’anti Perret), moment paisible, ce dimanche de Pâques vers 17h, avenue Daumesnil, Paris, 12e, de l’église du Saint-Esprit, dessinée par Paul Tournon, imitée de Sainte-Sophie à Istanbul, achevée en 1933, ou plutôt laissée en partie inachevée dans sa décoration. Il y a pourtant de très nombreuses peintures, dont une immense « Pentecôte » par Maurice Denis. Les piliers devaient être parés de pierre, ils sont restés de béton très brut (cf. Paris.fr). Étrange voyage dans le passé du XXe siècle. Tout semble d’époque, assombri mais tel quel. Il y a des centaines de chaises paillées, mais personne.

DOCUMENTS :

http://archiwebture.citechaillot.fr/awt/fonds.html?base=fa&id=FRAPN02_TOURN_fonds-882
http://www.aa.archi.fr/article19.html

« Moderniste « sage », prudent et mesuré, guidé par une foi religieuse profonde, Paul Tournon incarne parfaitement l’esprit de son temps comme cas emblématique de l’union entre les valeurs de la tradition et l’acceptation des ressources offertes par la modernité qui caractérise une bonne part de la culture architecturale traditionaliste. »
Paul Tournon architecte, 1881-1964 : Le « Moderniste sage »
par de Giorgio Pigafetta et Antonella Mastrorilli, Mardaga, 2004.