février 2011

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Lundi 28 février 2011, 17h50. Fast Food Subway, 61 rue du Faubourg Saint-Antoine, Paris 11e. Le néon Ouvert, en rouge et vert dit aussi rouge ou vert.


Google Street View où l’on voit le même néon rouge et vert.

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Dimanche 27 février 2011, 16h30, 93bis. C’est, une fois encore, dans la succession des mugs que s’observent les lignes de fuite de la vie des objets. Après les tasses ouvertement traditionnelles, la mug en verre de forme contemporaine de Muji avait tenté de prendre le pouvoir. Mais elle s’est révélée fragile à son tour (voir : http://jlggb.net/blog/?p=3185). Depuis, un changement de format s’est imposé : « le lait n’est si bon que ça à la santé », 50 cl, c’est trop, et remplir sa mug à moitié, c’est triste. La tasse dessinée par Fukasawa pour sa marque de Tokyo, Plus Minus Zero, était une bonne candidate dans la catégorie 30 cl. Mais le camarade du « Super Normal », Jasper Morrison, a inscrit en 2008, dans sa ligne économique pour Alessi, un objet très proche; peut-être un peu moins radicalement minimaliste, un peu moins raffiné, mais nettement moins cher (6 euros contre 25 euros en Europe ou 14 euros au Japon). Plus démocratique ? Mais oui ! Et même politiquement correct. C’est ce que revendiquent le producteur Alberto Alessi, comme le designer. Citations :

« Voilà tout ce dont on a besoin pour préparer une belle table tous les jours. J’ai toujours admiré Jasper Morrison pour la cohérence et la modestie avec lesquelles il joue son rôle de designer. Par exemple, il garde à l’esprit cette vérité essentielle : dans les types traditionnels d’articles ménagers, l’évolution s’est presque toujours faite à travers de petites étapes, des changements infimes de forme ou de fonction. Au cours de l’histoire, ces changements ont été apportés par des générations de créateurs souvent anonymes, pour parvenir aux formes et aux fonctions standards que nous connaissons aujourd’hui. Toujours fidèle à cette conviction (récemment théorisée au cours de l’exposition « Super Normal », conçue conjointement avec son ami Naoto Fukasawa), Jasper est devenu l’un des créateurs les plus appréciés de la scène internationale. Avec les assiettes en porcelaine […] et les verres […] qui s’ajoutent aux couverts […] de 2005, Alessi propose pour la première fois dans son catalogue, une offre complète de service de table accessible en « entrée de gamme ». J’emploie volontiers cette dénomination d’entrée de gamme que j’entends comme un titre de mérite. Effectivement le prix de ces articles ménagers est vraiment limité, mais cela n’induit aucune concession sur la qualité du design. Ce projet est une nouvelle contribution de la marque A di Alessi à la démocratisation du design. Comme le dit Jasper « j’aime l’idée qu’un verre à vin accessible à tous soit légèrement plus formel que les autres. De cette manière, il donne à la table l’aspect cérémoniel d’un vrai repas où l’on ne se contente pas seulement de « manger ». J’ajoute que cette recherche de « normalité » anti-glamour confère paradoxalement à ses créations une aura de simplicité sophistiquée qui illustre bien les ambitions de la marque A di Alessi. »

Jasper Morrison, dans un entretien au Figaro en 2009 :

« Mon principe est : pas de gaspillage. J’utilise donc les bons matériaux pour chaque projet, sans exagérer, en éliminant les problèmes liés au recyclage chaque fois que cela est possible. […] Je ne suis pas convaincu qu’il soit possible ou réaliste de produire des objets totalement écologiques, mais la responsabilité du designer est de ne pas gaspiller nos ressources. Les produits doivent donc être durables, à la fois physiquement et visuellement. […] Concevoir des produits qui dureront longtemps et ne se démoderont pas est sans doute plus important. Car même un objet 100 % écologique (en admettant qu’il existe) nécessite d’être emballé et transporté. Alors, s’il doit être renouvelé parce que intrinsèquement, ou du point de vue de son style, il n’est pas ‘durable’, il posera un problème écologique. »


Sur Jasper Morrison, voir : http://jlggb.net/blog/?p=5517
Sur Super Normal, voir : http://jlggb.net/blog/?p=433


Mug Plus Minus Zero de Naoto Fukasawa, 2007. Voir : http://en.plusminuszero.jp/products/gallery/3

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Badminton


Jeudi 24 février, 21h30. Salle de sports de la Ville de Paris, rue Saint-Bernard, Paris 11e. Badminton en amateur et en double.

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Mardi 22 février 2011, 13h30. Université de Saint-Denis, fête du passage de pouvoir à la direction de la faculté d’art. Anne-Laure G.-M. est l’une des plus jeunes enseignantes. Elle enseigne l’image numérique 3D.

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Vendredi 18 février 2011, 11h30, 93bis, Paris. Achetée au Musée Mingei (Mingeikan, 日本民芸館) à Tokyo le 10 février (Voir « Mingeikan » : http://jlggb.net/blog2/?p=4040), cette assiette fabriquée (à la main) à la poterie Nakai (qui existe depuis la période Edo, préfecture de Tottori, sur la côte nord du sud de l’île Honshu, Japon) fait partie d’une série conçue en 1956 par Yanagi Sori (柳宗理, né en 1915 à Tokyo). Un classique du renouveau du design japonais dans l’esprit Mingei défini par Soetsu Yanagi (1889-1961), fondateur du Mingeikan à Tokyo en 1936, père de Sori Yanagi. Au contraste des couleurs juxtaposées (et ici imbriquées), s’ajoute le contraste entre le vernissé et le mat. Sori Yanagi vise ainsi une forme moderne qui, si elle s’inscrit dans un style et une technique traditionnelles, s’accorde à un emploi occidental. L’esprit Mingei s’opposait à l’artisanat aristocratique et luxueux, repérait de beaux objets dans l’artisanat populaire et donnait en exemple des objets ordinaires, anonymes, utiles. Si Sori Yanagi l’applique à des objets industriels — qui n’échapperont pas au luxe, comme son tabouret Butterfly (1953) — on peut comprendre les politiques de Muji ou d’Uniqlo comme les versions actuelles du Mingei, avec un certain cynisme du marketing puisque les objets, réputés non signés, se découvrent de grandes signatures comme Mori, Fukasawa, Morrison, Grcic, Hecht, Mari, etc. (Jill Sander chez Uniqlo). L’exposition manifeste Super Normal de Jasper Morrison et Naoto Fukasawa en serait un autre avatar, plus explicitement engagé et l’opposition radicale d’un Enzo Mari au trop plein de design un autre encore. On sait que l’ouvrage-catalogue Super Normal se termine par le récit de la rencontre des deux auteurs avec Sori Yanagi, très âgé, assis sur la chaise Mariolina d’Enzo Mari commercialisée par Muji.


Photographié le dimanche 7 décembre 2008 dans l’exposition L’Esprit Mingei au Japon, Musée du quai Branly : à droite, plat avec émaux juxtaposés, Ushinoto, préfecture de Tottori, 20e siècle; série par Sori Yanagi, fonds du Mingeikan, Tokyo.

Sori Yanagi Sori avec sa carafe à saké produite à Nakai (photo des années 1990 ?). Ouvrage Yanagi Design, Sori Yanagi and Yanagi Design Institute, 2008.

Numéro spécial de Casa Brutus consacré à Sori Yanagi, 2008/10 (with an english sumary).


Voir, dans jlggbblog, le billet du 7 décembre 2008, « L’Esprit Mingei au Japon », exposition au Musée du quai Branly, Paris : http://jlggb.net/blog/?p=7056

Voir, dans jlggbblog, le billet du 10 juillet 2008 sur l’ouvrage Super Normal : http://jlggb.net/blog/?p=433

Umbrella, 2006. Product designer: Konstantin Grcic, (Muji).

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Mercredi 16 février, 19h36. Place du Panthéon, Paris. Ce n’est pas parce que Saint-Étienne du Mont est la plus belle église de Paris qu’en la photographiant on fait une belle photo. Mais, quand la lune éclaire le ciel au bon endroit, on peut se dire que c’est un privilège de traverser ce décor à la sortie du travail.


Reconstitution d’un panneau repéré sur Internet dans le blog d’un jeune Tunisien (développeur web et vidéo-bloggeur) en date du mercredi 26 janvier 2011 (http://www.bullet-skan.com/2011/01/la-degage-attitude.html). L’« original » est composé en Arial, qui est la copie par Microsoft du caractère Helvetica. La prétendue « neutralité » suisse vient ici à l’appui d’une déclaration des plus littérales. L’Helvetica est réputé n’avoir aucun « contenu », « aucune connotation », si ce n’est précisément cet ordinaire élégant de convention, ce minimalisme puritain qui, dans les années 50, est l’affirmation d’un renouveau moderne (et éternel ? — Forever). On note que l’Helvetica est contemporain de l’Égypte de Nasser. L’ouvrage Helvetica forever. Story of a Typeface, publié chez Lars Müller en 2009, pour célébrer le cinquantenaire de sa création en 1957 par Max Miedinger chez Haas, Bâle, montre comment ce caractère s’est assimilé à des marques :  Geigy, Migros, Lufthansa, Knoll, Le Piccolo Teatro de Milan. On ajoutera Art Press, Orange, Microsoft et Comme des garçons… Le Super Normal de Morrison et Fukasawa ne pouvait s’écrire autrement (voir : http://jlggb.net/blog/?p=433).

C’est désormais une évidence, le numérique fait émerger des conditions radicalement inédites pour la politique et la société, principalement avec Internet et les réseaux sociaux. L’imprimante aussi, et la typographie numérique entre les mains de chacun. Dans les manifestations, les mouvements de protestation et de lutte, il y a, depuis quelques années, autre chose que les banderoles « collectives » : de simples feuilles imprimées tenues ou brandies par des individus, à mettre en relation avec les innombrables téléphones devenus appareils de saisie et de transmission d’images. Au fond, si les mots adoptent le support éminemment physique qu’est la feuille de papier, ce n’est qu’un passage pour rencontrer les corps, la rue, les lacrymogènes, pour s’incorporer à des sujets. Mais leur destin est de retourner à l’espace virtuel qui est leur théâtre d’opération « naturel ». Car il faut bien comprendre que le « virtuel » est tout aussi actif que son alter ego constitutif du réel : l’« actuel ». Qui plus est, qui irait prétendre que Facebook, Twitter, les ordinateurs, ne sont pas des opérateurs matériels. S’ils sont porteurs d’idées, d’appels, de mots d’ordre, ils ne sont pas moins matériels que des tracts ou messages transportés dangereusement par des agents de liaisons. S’il y a une nouveauté, chaque jour plus surprenante, c’est leur rapidité, leur synchronisme, leur ubiquité.


Manifestants de la place Tahrir, Le Caire, les 8 février 2011. [©Joseph Hill-Nebedaay-Flickr]

« Dégage! », mot qui engage de Tunis au Caire, via Paris
Publié dans L’Express.fr le 11/02/2011 à 11:30. Par AFP

PARIS – Dégage! : de la Tunisie à l’Égypte en passant par la France et l’Italie, cette injonction « à peine méchante », dit un linguiste, s’est imposée avec la force d’un tsunami libertaire, métaphore lointaine d’un petit mot germain à l’origine positif. « C’est le mot qui court de révolte en révolte! », lançait Marianne dans son dernier numéro, s’arrêtant sur ce « mot-projectile » passé dans le langage courant au XXe siècle, selon Alain Rey, spécialiste de la langue française. « Dégage Ben Ali! » : la Tunisie a ouvert la voie dans la langue de Molière, renversant mi-janvier le président et le régime dont elle ne voulait plus. L’Égypte a suivi avec un slogan identique en arabe adressé au président Hosni Moubarak.
En France, c’est la démission de la ministre des affaires étrangères Michèle Alliot-Marie qui est désormais ainsi réclamée: « Dégage MAM ! ». Ce slogan fait l’ouverture, parmi d’autres, de la page d’accueil du site du MoDem d’Eure-et-Loir et porte le nom d’un groupe de citoyens en colère sur Facebook. […]
L’origine du mot est pourtant germanique, dit Alain Rey : wad (caution, gage) date du Moyen Age. Dégage renvoie à de l’argent donné en échange de quelque chose, qu’on ne peut dépenser à sa guise. Si on le dé-gage, il devient libre. On dégage d’abord des choses, puis, par métaphore, on libère quelqu’un d’un engagement, explique Alain Rey. L’expression devient familière, voire grossière, dans la première partie du XXe siècle : on dégage pour sortir d’une situation dans laquelle on est coincé ou pour s’en prendre à quelqu’un qui ne veut pas partir, poursuit-il. L’effet produit reste, mais le contexte est totalement retourné. Politique et familiarité se sont rejointes une fois de plus, dit Alain Rey, constatant un glissement répandu de la communication familière réservée à la sphère privée dans la sphère publique. Mais, ajoute-t-il, Dégage! c’est familier, mais ce n’est pas méchant. Avant, on aurait dit À bas! ou Va-t-en! .

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Samedi 12 février 2011, 9h24. À Kaizuka, lors du retour par le train Haruka, de Kyoto vers l’aéroport du Kansai, via Osaka.



Le Kansai, Osaka, Kyoto, Kobe, Nara, carte Google et Google Earth. Les 4 vues sous la neige  : repère du bas.

Voir sous Google Maps : http://maps.google.fr/maps/ms?hl=fr&ie=UTF8&msa=0&msid=214219984256544499148.0004713c4266d104d47a9&ll=34.702106,135.675659&spn=1.372864,2.774048&z=10


Voir l’article « terrains », repère du haut : http://jlggb.net/blog2/?p=4075.
Voir l’article « 32 vues depuis le train Haruka » : http://jlggb.net/blog2/?p=4094

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Vendredi 11 février 2011, 10h30-12h30. Tokyo, National Art Center, 14th Japan Media Arts Festival. Des spectateurs du film d’animation The Wonder Hospital de Beomsik Shimbe Shim (Corée).


Zach Lieberman, Evan Roth, James Powderly, Theo Watson, Chris Sugrue, Tony Tempt1, The Eyewriter, installation participative qui permet de tracer des lignes (des tags) avec le regard.

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Vendredi 11 février 2011, 1h et 9h du matin. L’une des 13 tours du quartier Shiodome à Tokyo (Shiodome City Center, 215 m, architecte : Kevin Roche), vue depuis le Park Hotel (29e étage).

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