La barrière en ciment


Phily, 1933. Photo collection « les filles de Phily ».



Samedi 12 novembre 2011, 14h, Aix-les-Bains, à l’angle de l’avenue du Golf et du chemin des Burnets. L’indice est la barrière en ciment armé. Puis l’immeuble confirme la vue. L’hôtel a été transformé et agrandi en maison de retraite. La chaussée a été surélevée, la barrière est en partie enterrée. Mais c’est bien elle. Sur la photographie, la tante de L., Phily. Alors âgée de 17 ans, elle faisait caddie au golf. Elle a aujourd’hui 95 ans.

Ai Weiwei absent


Mercredi 2 novembre 2011, 14h, Taipei. Le Taipei Fine Arts Museum expose : « Ai Weiwei absent » (on ne peut pas photographier les œuvres). Ma visite a lieu au moment où l’on apprend que Ai Weiwei (艾未未) se voit réclamer 1,7 millions d’euros par l’administration chinoise, au moment où l’on peut lire sur ses premières réactions sur son Twitter :  « Tous les ministères de cette Nation, les hommes et les femmes qui en font partie, n’éprouvent aucune honte à devenir les outils de la persécution du pouvoir politique; »

@aiww

Voir  « Où est Ai Weiwei ? », 18 juin 2011 : https://jlggb.net/blog2/?p=5921
Voir l’interview du Temps : « L’échec de Pékin… », 9 novembre 2011, ici, en pdf.

Artichoke


Samedi 22 octobre 2011, 13h, Copenhague, hôtel First. Coïncidence : le supplément « House & Home » du Financial Times en date des 22/23 octobre 2011 publie, dans un article intitulé « Chic styles of the 1960s set for take-off » (sur les effets des séries Mad Men et Pan Am), la photographie d’une suspension Artichoke originale*. Designer : Poul Henningsen. Prix : 3 995 livres. Or il se trouve que c’est ce même modèle qui figure au premier plan des lampes « à reproduire » de l’exposition du groupe danois Superflex (voir : https://jlggb.net/blog2/?p=7197) et aussi dans le lobby de l’hôtel SAS (ci-dessous). Il faut dire que quelques antiquaires croisés dans Copenhague hier et aujourd’hui, proposent cette suspension dans ses diverses déclinaisons.
* 1958. The original PH Artichokes were developed for a restaurant in Copenhagen called the Langelinie Pavilion, and they are still hanging there today. Le modèle actuellement produit par la maison Louis Poulsen est vendu 6 250 €.

La cabale



Lundi 12 septembre 2011, 13h20, Panthéon, Paris. Deuxième apparition en deux jours. Une manifestation de la « cabale » qui persécutait Rousseau ? Mais, pour une fois, sa statue est remarquée. Pendant le temps de mes photos, c’est au moins une dizaine de passants qui ont saisi la même image. Voir « Supplément au monument », 23 janvier 2008 : http://jlggb.net/blog/?p=167

Le dossier Vaux-en-Pré


Mardi 26 juillet 2011, vers 20h. TGV de Paris à Aix-les-Bains par Lyon et Chambéry. 90 secondes de vidéo-train vers le village de Vaux-en-Pré.

Depuis des années, passant en TGV, nous avons remarqué ce village sans savoir où il était vraiment ni comment il se nommait. Village remarquable car il apparaît, comme sur un présentoir, dans le déroulé du travelling du train. Une évidence de village, peut-être un peu trop français, un peu trop mitterrandien*. Je décide de pratiquer, comme je l’ai expérimenté depuis quelque temps (voir les 6 minutes de la région du Lac Biwa au Japon, le 5 juillet), une vidéo avec le iPhone plaqué contre la vitre. Résultat intéressant, la lumière est bonne. Pour retrouver le lieu, je fais divers calculs de temps et de distances et j’explore Google Earth, qui, grâce à la mise en perspective, donne une vision plus analogique. C’est un petit cimetière, sur une route qui s’écarte de la voie puis relie deux villages, qui va me servir de repère décisif. Il s’agit donc de Vaux-en-Pré, en Saône-et-Loire, dans la région du Creusot, de Montceau-les-Mines et de Chalon-sur-Saône, un peu plus au sud, en direction de Cluny. Coordonnées terrestres : 46°37’39.58″N – 4°35’55.67″E. Ensuite, j’explore les images Street View et je fais un ensemble de « prises de vues » dont je donne un extrait ici. On voit une dame avec une fourche en conversation avec le chauffeur d’une camionnette, qui regarde arriver la voiture Google. L’image d’une façade et de ses fenêtres qui montrent un intérieur m’intéresse particulièrement. En 1969-1970, j’avais conçu un scénario de film, intitulé Apprentissage de la découverte, qui consistait à « sortir » par la fenêtre d’un train pour « entrer dans le paysage » jusqu’à des intérieurs de maisons avec personnages. C’est cette même idée qui a été réalisée, avec mes étudiants de l’Université Paris 8, en 1984-1985, avec le vidéodisque Le Bus, pour l’exposition Les Immatériaux.

 * En écrivant cela, il me vient à l’idée de chercher — sur Internet — quel est le village qui figure sur l’affiche de Mitterrand « La force tranquille », 1981. D’après le site de M. Gille Chabot, c’est celui-là même ! Cheminot, il va publier un livre, aux éditions La Vie du Rail, des photos qu’il a prises depuis le TGV : http://baladeagrandevitesse.blogspot.com/p/impressions-au-fil-du-rail.html. Au km 291, c’est Vaux-en-Pré, mais l’ensemble de ses 100 photos est intéressant, surtout si l’on connaît ce trajet de Paris à Marseille en TGV. Voir aussi ses « Paysages en mouvement » : http://baladeagrandevitesse.blogspot.com/p/paysages-en-mouvement.html. Mais c’est une erreur, le village de l’affiche est Sermages, dans la Nièvre. Voir Slate : http://www.slate.fr/story/36675/mitterrand-force-tranquille-sermages.









Deux photogrammes de la vidéo JLggB. Une vue Google Earth. Cinq vues de Google Street View. Sur la dernière photo, le passage d’un TGV dans le paysage.

La réponse est : lantana


Samedi 23 juillet 2011, 18h, Paris, quai de la Mégisserie. Cette fleur ne m’était pas inconnue, mais j’étais incapable de lui donner un nom. Il a fallu que je la remarque et que je la photographie il y a 3 semaines à Tokyo (Voir : https://jlggb.net/blog2/?p=6337) pour que se pose la question de son identification. On ne trouve jamais que ce que l’on cherche plus ou moins. Je confirme que les feuilles évoquent la menthe, par leur forme mais aussi par leur odeur (en plus poivrée).

Un arbuste en fleurs au coin de la rue



Dimanche 3 juillet 2011, 17h42, Tokyo, sortant du MOT (Museum of Contemporary Art Tokyo, l’exposition de Kohei Nawa, Synthesis), sur Mitsume Dori, je remarque une jolie plante dont la feuille évoque la menthe. Je la retrouve sous Google Street View. Non loin de là, le lieu de deux prélèvements de crassula (14 décembre 2007, 3 juillet 2011).

Note du 23 juillet 2011 : cette plante est un lantana, je l’ai vue sur le quai de la Mégisserie à Paris trois semaines plus tard : https://jlggb.net/blog2/?p=6552.

Dix ans après




En 2001, j’avais acheté, dans l’un des plus beaux magasins de céramiques du quartier de Kiyomizu, une tasse à soba de belle qualité. En porcelaine blanche et bleue, ornée de filets verticaux peints à la main, elle portait une signature où je reconnaissais le mot Chine. Ce samedi 2 juillet, vers 11h, je retrouve cet endroit et repère tout de suite quelques tasses portant la même marque. La directrice de la galerie m’explique que Kasho Morioka (森岡嘉祥), maître potier, troisième du nom (né en 1937), est mort il y a quelques années, mais qu’il reste des porcelaines produites dans l’atelier qu’il avait ouvert en 1995 à Jingdezhen, en Chine. Il avait eu le projet de se rapprocher encore de la tradition de la porcelaine blanche et bleue. Jingdezhen, province de Jiangsu, est en effet la capitale historique — on parle de plus de 1700 ans — de la porcelaine en Chine. Ici apparaît Mme Hana Morioka, qui me parle en français. C’est l’une des filles de Kasho Morioka, elle a vécu en France, à Nimes en particulier, pour étudier la bijouterie (elle avait étudié la céramique à Kyoto). Le hasard a donc fait que la tasse qui m’avait plu il y a dix ans relie la Chine et la France et qu’elle soit d’un maître largement connu dans le monde. Maintenant, j’en ai une deuxième, que je trouve très bien aussi.

 
Kasho Morioka devant son four en août 2005 (photo © André Defossez : voir ici).