Tag conceptuel


Dimanche 31 janvier 2010, 11h50, angle de la rue de Montreuil et du passage Turquetil, Paris 11e. Proposition remarquable (bien qu’un peu téléphonée) d’un artiste (pour l’instant anonyme, semble-t-il) : apposer des inscriptions qui ne renvoient qu’à leurs supports, superposer, à l’échelle 1/1, la carte et le territoire, etc. Il y en a d’autres dans Paris.

20 ans


Juliet Berto dans Le Gai Savoir de Jean-Luc Godard, 1968 (d’après l’Émile de Jean-Jacques Rousseau. Film interdit par la censure). Photo depuis la salle, centre Pompidou, 6 avril 2008, 21h.


Juliet Berto lors d’un débat public du Festival d’Avignon au Verger d’Urbain V, le 5 août 1967, deux jours après la première du film La Chinoise, de Jean-Luc Godard, dans la cour d’honneur du Palais des papes. ©Photo JLggB.

Juliet Berto (16 janvier 1947 à Grenoble – 10 janvier 1990 à Paris). Sur la photo, elle a 20 ans. Elle a disparu il y a 20 ans. Elle a voulu se soigner à l’homéopathie. À Grenoble, on s’amusait avec elle d’un jeu de mots : « Oméo pa’ti, pôv’ Juliette ! »

EXTRAIT

[flv width= »400″ height= »320″]https://jlggb.net/blog2/wp-flv/ecole.flv[/flv]Extrait de Jean-Luc Godard, Le Gai Savoir, 1968 (dr).

Che fare

Toute petite exposition à la galerie Alain Gutharc, Paris : Che fare (sans point d’interrogation), l’occasion de la publication d’un manifeste, d’une protestation à propos des « de?rives de la production d’objets et de la situation du design en ge?ne?ral » par Enzo Mari et Gabriele Pezzini.

Enzo Mari : « On me demande souvent de faire un nouveau projet. Mais pour qu’il soit nouveau, comment puis-je le faire ? Pour chaque approche et par rapport à chaque technique, je connais des milliers d’objets préexistants. […] Que font les millions d’autres « designers », des jeunes, pour la plupart, que les écoles ont diplômés (et elles ne cessent de continuer à le faire) selon les mêmes modalités industrielles de production de marchandises ? Tous, même confusément, pensaient choisir un travail non aliéné, mais la majeure partie d’entre eux ne trouve aucun emploi… Certains pensent que l’« art pompier » est l’avant-garde d’une nouvelle culture… D’autres, au contraire, rêvent d’une transformation possible, en travaillant sur une simplicité essentielle, mais tout a déjà été « progettare » et les amateurs de télé-réalité n’aiment pas la simplicité. »

Enzo Mari : « Le mot design est devenu un mot pornographique. » (France culture, 8 janvier 2010)

Gabriele Pezzini : « Le standard, c’est l’utopie de la belle forme. » (France culture, 8 janvier 2010)



Samedi 30 janvier 2010, 14h, galerie Alain Gutharc, 7 rue Saint-Claude, Paris. Deux chaises d’Enzo Mari : Box, 1971 et Sof Sof, 1971.

Sur Enzo Mari, voir les billets de jlggbblog 1 : « Inventaire : 2006.0.3 » du 20 mars 2009, « La matière Enzo Mari » du 30 décembre 2008, « Wunderkammer » du 23 décembre 2008, « Perché è lì ? » du 24 décembre 2008, « Enzo Mari sugi » 22 avril 2008. Son nom — et sa photo en 1968 — apparaissent dans le billet récent consacré à Carlos Cruz-Diez : https://jlggb.net/blog2/?p=846


Enzo Mari à France culture le 8 janvier 2010. Photo © Aïssatou N’Doye.
À l’occasion de cette exposition : un entretien avec Enzo Mari et Gabriele Pezzini, France culture, Le Rendez-vous, 8 janvier 2010.

L’œuvre de Samba (suite)

Remarquable ouvrage du peintre de l’Université Paris 8. Déjà documenté dans le billet du 9 juin 2009 : « Escaliers en peinture » où Samba K. figurait sous le nom de code de Mamadou. Cette fois : la texture vigoureuse d’un certain violet ou d’un vert franc, d’un grenat profond ou d’un bleu roi se détachant sur un blanc plutôt pur qui se teinte de l’ambiance de chaque escalier. La rampe grise, en cours de peinture, consolide la couleur. Les escaliers du bâtiment A inscrivent au jour le jour un travail optimiste de la beauté. Ils réalisent discrètement le projet vincennois d’une ambiance internationale qui doit plus à la créolisation qu’au design global.









Lundi 25 janvier 2019, 12h47, jeudi 28 janvier 2010 à 15h23, vendredi 29 janvier 2010 à 13h30 et à 1720 (pendant les pauses d’un workshop sur « couleurs collectées »), Université Paris 8, Saint-Denis.

Comment s’écrit l’histoire


Jeudi 28 janvier 2010, 17h20, salle d’exposition de l’Université Paris 8, Saint-Denis.

À l’occasion du 40e anniversaire de l’université (voir « L’illumination de Vincennes ») l’ancien hall qui était voué aux affichages sauvages, aux déchets, aux barricades de chaises et aux courants d’air, a été transformé en « salle d’exposition ». On ne dira pas grand chose de l’atonie d’un aménagement ridicule, commandé à une boite spécialisée dans le stand institutionnel et commercial et probablement payé par une subvention politique. On ne commentera pas non plus le destin des affiches des « ateliers populaires » des Beaux-Arts parisiens de mai-juin 68 et du surcroît de supports et de cadres dérisoires qu’elles ne méritaient pas. Mais je peux dire que les affiches en sérigraphie que nous avons produites entre 1970 et 1976 à la faculté expérimentale de Vincennes étaient bien différentes, en opposition au style soixante-huitard. Si cette université était une suite de mai 68, elle était celle d’une époque qui fut nouvelle. Sortir une collection artificiellement constituée par des achats dans les années 90 et se garder de montrer les archives authentiques : c’est l’une des façons d’écrire l’histoire. JLggB.

On y revient : les couleurs des cages d’escalier ont quand même une autre gueule, même dans la mélancolie (voir ci-dessous : « L’œuvre de Samba », 25-28 janvier 2010).



Contrepoint : deux photographies originales de l’Université Paris 8-Vincennes, centre universitaire expérimental, au début des années 1970. Photos © JLggB.

L’art de la mémoire


Jeudi 28 janvier 2010, 9h15, métro ligne 13, direction Saint-Denis-Université. Un livre avec le tampon VINCENNES sur la tranche, de la bibliothèque universitaire de Paris-8-Vincennes-Saint-Denis. Le déménagement de l’université de Vincennes à Saint-Denis a eu lieu en 1980 mais les livres ont continué à être marqués Vincennes.
[flv:https://jlggb.net/blog2/wp-flv/metromemoire.flv 400 300]Moment : métro ligne 13, entre les stations Garibaldi et Porte de Saint-Ouen. Lecture : Frances Yates, L’Art de la mémoire, Gallimard, 1966.
C’est ici le premier essai d’une vidéo faite avec le iPhone dans les conditions d’une caméra « déguisée » en balladeur (avec écouteurs).

L’Art de la mémoire, page 48 (photo) :
« Aristote utilise, pour les images tirées des impressions sensorielles, la métaphore qui les compare à l’impression d’un sceau sur la cire. Pour lui, les impressions sont la source fondamentale de toute connaissance; bien que l’intellect pensant les épure et les transforme en abstractions, il ne pourrait exister de pensée ou de connaissance sans elles, car toute connaissance dépend des impressions sensorielles. »

Couleurs actives


[flv:https://jlggb.net/blog2/wp-flv/transchromie.flv 480 360]Carlos Cruz-Diez, Transchromie mécanique A, 1965-2009.


Carlos Cruz-Diez, Couleur additive, 2008.

Samedi 23 janvier 2010, 16h30, galerie Lavignes, Paris 11e, exposition de Carlos Cruz-Diez (son site : http://www.cruz-diez.com/). En 1968, j’avais employé une composition de lui pour l’affiche et le catalogue de Cinétisme, spectacle, environnement, l’exposition de Frank Popper à la Maison de la culture de Grenoble (ci-dessous). On peut noter la coïncidence des couleurs de Buren (billet précédent) et de celles — historiques — de Cruz-Diez; sans parler des rayures… Il y a en outre dans le travail ancien de Cruz-Diez, à l’exemple des cabines colorées installées à Noël 1969 sur la place du métro Odéon (à laquelle j’ai un peu contribué comme assistant de Frank Popper, commissaire de la manifestation) qui trouveront un écho dans les plexiglas colorés du Buren des années récentes.


Carlos Cruz-Diez, environnement, déc. 1969, bld St-Germain, métro Odéon, Paris. (dr)


Cinétisme, spectacle, environnement
, Catalogue, Grenoble, 1968. (JLggB)


Pique-nique à l’Ile verte, Grenoble, le 11 mai 1968, pour l’ouverture de l’exposition Cinétisme, spectacle, environnement à la Maison de la culture. On reconnaît notamment : à gauche, avec lunettes, Carlos Cruz-Diez, au centre, Aline Dallier, à droite, avec cravate, Enzo Mari. (Photo JLggB © 1968)
Voir une autre photo du même moment : https://jlggb.net/blog2/?p=2440