Paris, samedi 5 décembre 2009, vers 17h. Bar Le Voltigeur, 45 rue Francs Bourgeois, 4e. Ce café se trouve face au Centre culturel Suisse, endroit marqué fin 2004 par l’intervention subversive* de Thomas Hirschhorn (Swiss Swiss Democracy) avec un environnement de ruban adhésif brun que l’on nomme depuis « du hirschhorn ». On se souvient avoir vu à la terrasse, des années avant, l’actrice Dominique Laffin.
* « L’affaire Hirschhorn » : Institution privée mais subventionnée par la Confédération, Pro Helvetia voit le jour en 1939, à la veille de la deuxième guerre mondiale. A cette époque menacée par les Nazis rappelle Mathias Knauer, vice-président de la communauté Suisseculture, « Pro Helvetia a été fondée pour éviter les influences des politiques parce qu’on ne voulait pas une culture d’Etat. Pendant toute la période de la guerre froide, la Suisse s’est montrée très libérale en matière de culture. Mais après la chute du mur, les politiciens ont changé d’avis ».
Illustration de ce changement d’attitude : l’affaire Hirschhorn. En 2004, l’artiste bernois Thomas Hirschhorn présente au centre culturel suisse à Paris – l’une des antennes de Pro Helvetia à l’étranger – une exposition dans laquelle il dénonce l’utilisation de la démocratie par Christoph Blocher notamment, le leader de l’UDC entré quelques mois plus tôt au Conseil Fédéral.
Thomas Hirschhorn au Centre culturel suisse en 2004.Le scandale est énorme. Dans un mouvement d’humeur, le parlement coupe 1 million de francs dans les subventions à Pro Helvetia. Un épisode symptomatique à l’heure où ce même parlement songe à accorder davantage de prérogatives à Pro Helvetia, au détriment de l’Office fédéral de la culture. (extrait du Blog de la Radio suisse romande)
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Café Le Voltigeur. Sur cette image Street View, on voit l’enseigne Muji qui contribue à faire de ce carrefour un point stratégique. Exemple, samedi 5 décembre vers 18h : acquisition d’un sceau en plastique translucide.