Samedi 27 février 2010, 8h. Elle a été la candidate (voir : https://jlggb.net/blog2/?p=258) et, sans que ce soit ouvertement dit, la favorite. La mug de Xi’an connaît aujourd’hui ce qu’est l’existence d’une immigrée. L’existence est un lave-vaisselle. L’ébréchée risque la relégation.
Catégorie : Vie des objets
Le genre (Vie des ojets. Ch.7)
Dimanche 20 décembre 2009, Nice-Savoie, Aix-les-Bains. Il était plus facile au petit disque dur, noir, compact et de poche, de rejoindre la balayette blanche, réputée pour sa stabilité, dans son lieu naturel. Leur communauté est visible, mais il faut quand même la mettre en scène. Peut-être par peur du ridicule, cette espèce de meeting a lieu discrètement. Il ne faudra pas s’étonner quand tous les objets de ce genre, plus maniérés que les autres, lanceront quelque chose comme la Design Pride. Plus sérieusement, il est bon de savoir qu’ils sont dessinés par un duo de designers :
Industrial Facilities, Kim Colin & Sam Hecht (États-Unis, Grand Bretagne), ont signé le design du disque dur « Little Disk » pour LaCie (Japan Creative Award 2007/08; Industrie Forum Hanover Award 2008; Red Dot Award 2008, Idea Bronze Award 2008) et de la « Toilet Brush » pour Muji.
La candidature (Vie des objets. Ch.6)
Dimanche 13 décembre 2009, 9h. On en était là : les mugs Muji s’imposaient, malgré une défaillance (voir jlggbblog 1, « La maladie, 21 mai 2009). La remise en cause est venue d’une circonstance extérieure. Une soirée trop occupée, ou bien la fatigue : le lave-vaisselle n’a pas été lancé. Le matin, une candidate s’est présentée. Retour quelques semaines plus tôt, le 21 octobre 2009 avant midi, dans le bureau du directeur des études de l’Académie des Beaux-Arts de Xi’an. H.D. a passé plusieurs années à Paris. On est familier avec lui. Sa tasse à couvercle, où il tient toujours un thé chaud, a un air de parenté avec la défunte Spode. C’est que les chinoiseries sont retournées en Chine. Pas seulement pour la récente délocalisation de la fabrication de la Spode (voir jlggbblog 1, « La jalousie », 4 septembre 2008), mais il y a plus d’un siècle, par un métissage Orient-Occident des formes et des motifs. La tasse qui est là, de fabrication récente, à une forme cylindrique à grosses cannelures, une anse baroque et ergonomique, un motif « chinois » simplifié et géométrisé, mais elle évoque l’Angleterre, ou l’Autriche, ou la Turquie, aussi bien l’Impératrice Tseu-hi que la Reine Victoria. Elle incarne une idée de La Chine qui a prospéré ailleurs. Elle est en porcelaine épaisse mais amincie au bord, pas en faïence comme la mug Spode mais avec très exactement les mêmes dimensions. Robuste, un peu vulgaire, mais elle a du caractère et de l’élégance. En oubliant son chapeau, elle a fait une très bonne candidate mug, version retour à la tradition. Elle est partie pour Paris.
Dans le bureau de H.D. à Xi’an, le 21 octobre 2009, un peu avant midi.
Pour celles et ceux qui voudraient la même : la marque de la tasse à couvercle chinoise, 冠福股份, Guangfu.
La fabrique est dans le Fujian : Fujian Guanfu Modern Co., Ltd.