Mémorisation

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Vendredi 1er novembre 2019, 24h, Aix les Bains. Un polaroïd est marqué au dos : « Valence, le 30 XII 1972 ». Il ne fut jamais clair et lisible. Pourtant les sujets savaient que cette photographie instantanée au flash avait été prise pour être le moment d’une présentation. Aujourd’hui, durant cinq heures, le rectangle de 82 x 85 mm, scanné, a été retouché par l’effacement, une par une, de plusieurs milliers de taches et rayures, et encore éclairci et ravivé.

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Mercredi 30 octobre 2019, 11h30, Vinay, Isère. Au-delà du mur, juste au-dessus du nom des disparus, un paysage se prête à être reconnu, simple, ou bien trop compliqué.

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Samedi 26 octobre 2019, 12h13, TGV de Paris vers Aix-les-Bains. Ce trajet va durer 2h 50mn, plus rapide qu’avant. Relevé rituel du point de repère. Comme : http://jlggb.net/blog6/2018/08/24/point-de-repere-17/ Vérification du caractère non standard de la photo, ou plutôt de la vue.

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Samedi 19 octobre 2019, 16h, galerie Perrotin, Paris, 3e. Takashi Murakami, Fish Paintings, peinture, 2019. Il dit que se croisent, dans cet immense tableau, le bleu de porcelaine d’un vase chinois des Yuan, et un souvenir d’enfance, avec son père à regarder les carpes d’une rivière.

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Dimanche 6 octobre, midi, Musée d’art et d’histoire d’Albertville, Conflans, Savoie. Le cartel dit : Grande Table, chêne, XVIIIe siècle. Elle présente, sous le plateau, des espaces où ranger des provisions, des restes de repas, du pain. Elle me rappelle la « table à manger » en noyer, chez mon oncle Henri et ma tante Émilie, à Buissonnière, Vinay, Isère, dans les années cinquante.

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Samedi 5 octobre 2019, 11h, Aix-les-Bains. La noix ramassée à Vinay fait partie de mes souvenirs d’enfance les plus nets. Elles viennent de Monoprix, elles sont du Dauphiné. Elles sont très fraîches, difficiles à manger, ce qui contribue à leur attrait. Il en reste seize, avec chacune leur caractère, de quoi composer un carré que je poste sur Instagram, comme un fait d’actualité.

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Mercredi 2 octobre 2019. La rubrique DES ARCHIVES / 50 ANS reçoit un moment des plus décisifs. Frank Popper, connu depuis la Biennale de Paris de 1967 et surtout par le travail sur Cinétisme-Spectacle-Environnement à Grenoble en 1968, organise pour la Biennale de 1969 L’Atelier du spectateur. Un « groupe anonyme » prépare des « propositions » susceptibles d’inciter une véritable participation du public. Avec l’après 68, deux tendances se heurtent dans la préparation : provoquer des thèmes politiques ou fournir des instruments. C’est la deuxième qui est retenue mais, le jour de l’ouverture, le jeudi 2 octobre 1969, au palais Galliera, la participation se traduit en actions violentes, avec bombes de peinture, banderoles, slogans criés et occupation. La salle fermera et Frank Popper sera accusé de complicité dans la détérioration du musée. Le projet de l’un des anonymes figure dans son carnet. C’est Délai sonore, un dispositif produisant un retard de trente secondes entre ce qui est prononcé devant un micro et l’amplification de ces paroles dans un haut-parleur. Les circonstances ont fait que cela n’a jamais eu lieu mais qu’une explication destinée aux étudiants en art de la toute nouvelle université de Vincennes va ouvrir un exercice de plus de quarante ans.

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Jeudi 19 septembre 2019, 9h, Antoinettenstraße, Dessau. Dans ce qui peut être vu comme le centre de Dessau, un immeuble du temps de la République démocratique allemande. On apprend ici un mot, on aurait pu l’entendre dans toute cette RDA — bien qu’il eût ses équivalents dans bien des pays —, c’est : Plattenbau. La reconstruction en dalles de béton préfabriquées, solution technique mais aussi idéologique, faisait face à une irréparable crise du logement, avec une dimension de modernisme et d’animation de surfaces relevant du cinétisme, mais avec aussi une médiocrité se révélant très vite. Après la réunification de 1990, beaucoup de ces immeubles ont été restaurés et ici peints aux couleurs du Bauhaus, tourisme oblige.

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Mercredi 18 septembre 2019, 13h, Bauhaus, Dessau. Plusieurs photographies par Marianne Brandt, autoportraits dans une sphère miroir, dans le bâtiment où nous nous trouvons, sont connues dès qu’on approche l’histoire du Bauhaus. Artiste dans plusieurs directions, peintre, photographe, elle allait, en succédant à László Moholy-Nagy, briller par ses lampes et par ses ustensiles métalliques, édités aujourd’hui encore.

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Mercredi 18 septembre 2019, 10h45, Dessau. Lorsqu’on vient du centre de la ville, en étant conduit par le passage souterrain de la gare puis par la Bauhaus Straße, on entre progressivement dans un autre monde, marqué par l’histoire stylistique du Bauhaus, jusqu’à se trouver au pied de ces étroits mais profonds balcons, étagères ordonnancées pour porter des acteurs. Cette façade unique et modeste était déjà dans notre pensée, comme un souvenir vivant en noir et blanc.

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