Figurer (Vie des objets. Ch. 84)


Samedi 23 novembre 2019, 10h, 93bis. Cet objet qui nous regarde, cette tête, cette sculpture de terre cuite vernissée, vient de l’atelier Esat Ménilmontant de la rue des Panoyaux, Paris, 20e. Il est signé Clémence. Si son style a été qualifié d’art brut, on peut aussi le voir a compendiario, comme certaines statuettes de faïence, par exemple de Nevers, dont les formes sont soulignées d’un trait bleu. Ici dans la version Instagram.
Voir http://jlggb.net/blog6/2019/05/02/a-compendiario/

Sur papier


Jeudi 7 novembre 2019, 18h, 93bis. Cherché dès sa parution, trouvé le 10 octobre à la librairie La Petite Égypte, rue des Petits Carreaux, Paris 2e, Scriptopolis est un livre à la fois net et étonnant, paradoxalement modeste et concis dans son abondance : 54 mm d’épaisseur pour un format de 120 x 170 mm, 832 pages, 40 catégories de billets associant une page photographique en couleurs et un texte ne dépassant jamais une page. On reconnaît la structure d’un blog persistant, qui a un air de famille. Fondé en 2009, Scriptopolis est un atelier de recherche pour de « microenquêtes » sur les inscriptions, situées partout, de tous les outils et de tous les supports, de tous propos. Élodie Boyer, éditrice de Non Standard, Le Havre, l’a repéré et en a fait un beau livre, au sens non standard du terme.
https://www.scriptopolis.fr
Lire l’article Pierre-Yves Cachard : https://editions-non-standard.com/wp-content/uploads/2019/09/Le_dernier_livre_PYCachard_Scriptopolis.pdf

L’effet Marianne


Mercredi 18 septembre 2019, 13h, Bauhaus, Dessau. Plusieurs photographies par Marianne Brandt, autoportraits dans une sphère miroir, dans le bâtiment où nous nous trouvons, sont connues dès qu’on approche l’histoire du Bauhaus. Artiste dans plusieurs directions, peintre, photographe, elle allait, en succédant à László Moholy-Nagy, briller par ses lampes et par ses ustensiles métalliques, édités aujourd’hui encore.

Wolfgang Mattheuer



Dimanche 15 septembre, 17h, Galerie Neue Meister, Albertinum, Staatliche Kunstsammlungen, Dresde. Wolfgang Mattheuer, 1927-2004, Das vogtländische Liebespaar (Les Amoureux du Vogtland), 1972, huile sur isorel ; Sisyphos behaut den Stein (Sisyphe sculpte la pierre) 1974, huile sur isorel.
À lire : « Positions artistiques en RDA, le Sisyphe de Mattheuer »,
https://journals.openedition.org/germanica/826?lang=de

Le forgeron


Jeudi 5 septembre 2019, 19h45, Musée d’Orsay, Paris. Jules Dalou, Forgeron, 1879-1886, plâtre teinté. Il s’agit de la préparation du Triomphe de la République. Voir : [jlggbblog5, « Dalou à la Nation », 26 janvier 2016], où il est dit, « Le Travail » en forgeron, le modèle fut l’arrière grand-père de notre amie Marie-Christine. »

Mordu !


Vendredi 23 août 2019, 20h20, boulevard Voltaire, Paris 11e. Un tableau de notre voisinage m’inspire une publication Instagram politiquement ironique. Si les vélos rejoignent le camp de Uber, ils flatteront le goût de l’indépendance individualiste au bénéfice d’une vie gouvernée par le code technologique monopolistique. Par hasard sans doute, les trois vélos du cliché sont des Jump et la voiture est un Uber. Le vélo électrique rouge criard mime un saut en longueur dans la terre, plate-bande qui aura ses plantes, promesse écologiste dérisoire d’un vert qui devrait gagner les villes.

Tomatoes


Lundi 5 août 2019, 19h40, Aix-les-Bains. Elle est là avec la mission d’arroser le jardin de sa sœur, plus précisément les fleurs et les légumes. Elle peut aussi cueillir les tomates mûres. Elle les pose sur la table Grosfilex et me demande de reproduire sa composition spontanée pour la publier sur son Instagram sous le titre « Tomatoes », car ils sont à Vancouver.

Narcissisme


Mardi 30 juillet 2019, 15h, Exposition Gilles Clément : toujours la vie invente, Service des parcs et domaines de la ville de Lausanne, avenue du Chablais. On s’intéresse depuis longtemps à ce que peut faire et dire Gilles Clément, dont la présentation de son exposition rappelle à juste titre qu’il est « jardinier d’abord, mais aussi artiste, botaniste, voyageur et écrivain ». On aime bien nombre de ses mots qui sont ici attachés à des choses concrètement faites. Comme ce carton d’une de ses œuvres, Miroir à micas : « Anti-Narcisse. Miroir dans lequel on ne peut pas se voir. Écailles de micas glanées sur les bords de la Creuse. » Pourtant le visage qui parle est ici partout sur des écrans vidéos, comme ses avis, ses goûts, ses gestes, multipliés comme par les paillettes de mica mises en tableau par lui.

Drapeau


Lundi 29 juillet, 16h, Avenue de la gare, Lausanne. À la veille de la fête nationale, le canton de Vaud déploie ses couleurs : blanc coupé de vert. Mais, pour entrer dans la banque qui m’intéresse, je marche sur un granito d’or et de rouge, les couleurs du canton de Genève.