Plattenbau


Jeudi 19 septembre 2019, 9h, Antoinettenstraße, Dessau. Dans ce qui peut être vu comme le centre de Dessau, un immeuble du temps de la République démocratique allemande. On apprend ici un mot, on aurait pu l’entendre dans toute cette RDA — bien qu’il eût ses équivalents dans bien des pays —, c’est : Plattenbau. La reconstruction en dalles de béton préfabriquées, solution technique mais aussi idéologique, faisait face à une irréparable crise du logement, avec une dimension de modernisme et d’animation de surfaces relevant du cinétisme, mais avec aussi une médiocrité se révélant très vite. Après la réunification de 1990, beaucoup de ces immeubles ont été restaurés et ici peints aux couleurs du Bauhaus, tourisme oblige.

L’effet Marianne


Mercredi 18 septembre 2019, 13h, Bauhaus, Dessau. Plusieurs photographies par Marianne Brandt, autoportraits dans une sphère miroir, dans le bâtiment où nous nous trouvons, sont connues dès qu’on approche l’histoire du Bauhaus. Artiste dans plusieurs directions, peintre, photographe, elle allait, en succédant à László Moholy-Nagy, briller par ses lampes et par ses ustensiles métalliques, édités aujourd’hui encore.

Au creux du café du Bauhaus



Mercredi 18 septembre 2019, 12h15, Bauhaus, Dessau. Le bâtiment central du Bauhaus de Dessau, Gropius, possède une grande salle meublée, accueillante, le café bistrot au sous-sol. Un sentiment d’intelligence concrète de l’espace s’installe lorsque nous y prenons un café. Exactement à mi-hauteur, le pré vert se dessine au niveau des baies métalliques, au niveau de nos yeux, tandis que le creux du sol a son effet rassurant de stabilité. Nous y reviendrons quatre fois.

Les balcons du Bauhaus Dessau


Mercredi 18 septembre 2019, 10h45, Dessau. Lorsqu’on vient du centre de la ville, en étant conduit par le passage souterrain de la gare puis par la Bauhaus Straße, on entre progressivement dans un autre monde, marqué par l’histoire stylistique du Bauhaus, jusqu’à se trouver au pied de ces étroits mais profonds balcons, étagères ordonnancées pour porter des acteurs. Cette façade unique et modeste était déjà dans notre pensée, comme un souvenir vivant en noir et blanc.

Le Ulm tabouret


Vendredi 12 avril, 14h, exposition Netherlands — Bauhaus, Musée Boijmans, Rotterdam. LE tabouret, tel qu’on le pratique chaque jour mais tel qu’on ne l’a jamais vu, d’origine et auprès de ses auteurs : Max Bill, Hans Gugelot, Hocker, tabouret Ulm, 1953, pin et hêtre, usé. Cartel : « Chaque étudiant de l’école de Ulm se voyait attribuer son propre tabouret, qui pouvait être utilisé comme siège, comme table ou comme établi. Cet exemplaire a appartenu à Hartmut Kowalke, qui est parti vers les Pays Bas en 1966 pour travailler au studio Total Design de Wim Crouwel. » Rappel : la Hochschule für Gestaltung d’Ulm, inspirée du Bauhaus, 1953-1968, fut créée par Otl Aicher, Inge Scholl et Max Bill.

Modèle de pot



Lundi 9 juillet 2018, 16h. Au magasin Muji des Halles, des pots à couvercle sont placés sous l’enseigne Found Muji, celle des objets « trouvés », répondant aux critères d’originalité et de simplicité tels qu’ils sont formulés notamment par le designer Naoto Fukasawa. De deux tailles, portant des inscriptions au pochoir, fabriqués en Allemagne, ils évoquent le Bauhaus, sans précision. Une heure plus tard, à la librairie L’Écume des Pages, à Saint Germain, le livre L’Esprit du Bauhaus [exposition du Musée des arts décoratifs, 2016-2017] s’ouvre tout seul sur une double page de récipients de faïence de Theodor Bogler, 1923, destinés à la maison modèle du Bauhaus. Cette production correspond au moment où la céramique du Bauhaus de Weimar s’oriente vers une fabrication industrielle.
Note : le pot est doublement signé HB, en creux et en noir au pinceau. Il s’agit de la fabrique HB-Werkstätten für Keramik, du nom de Hedwig Bollhagen (1907 – 2001), céramiste héritière pour une part du Bauhaus, une longue histoire intéressante.