Samedi 16 novembre 2013, 15h30. Palais des études aux Beaux-Arts de Paris, salon Offprint — livres des « pratiques émergentes de l’art » –, une vue depuis la galerie des élèves à travers des vitres anciennes.
Catégorie : Monuments
La chute d’eau
Jeudi 31 octobre 2013, 10h45. Au-dessus du lac Léman, entre Lausanne et Vevey, au cœur du vignoble de Lavaux, le village de Chexbres, la cascade du Forestay à Bellevue. Elle est à l’origine de la dernière œuvre de Marcel Duchamp, Étant donnés : 1° la chute d’eau, 2° le gaz d’éclairage, 1946-1966. Du 5 au 9 août 1946, Marcel Duchamp séjourne, en compagnie de Mary Reynolds, à l’hôtel Bellevue, tout proche. Notre contribution à l’exégèse d’Étant donnés, c’est d’avoir fait en 1994 (en préparant Moments de JJR) l’hypothèse que l’intérêt de Duchamp pour Rousseau, renforcé par toutes les marques de Rousseau dans la région, a pu le fixer sur la cascade, figure rousseauiste s’il en est. Voir : « Le mémoratif réflexe » du 7 mars 2012, http://jlggb.net/blog3/?p=1608. Et aussi : Stefan Banz (éd.), Marcel Duchamp and the Forestay Waterfall, JRP|Ringier, 2010, http://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=1902.
Mobiles
Mercredi 23 octobre 2013, 20:18, 20:27, Grand Palais, inauguration de la FIAC. Alexander Calder, Snow Flurry, 1950, galerie xxx — une pièce identique (?) a été vendue en 2012 chez Christie’s à New York pour 10 000 000 de dollars. Alexander Calder, Black and Blue (c’est le disque à gauche qui est bleu), 1975, galerie Van de Weghe Fine Art. Magnétiques et inusables mobiles. Avec une raison particulière de les regarder de près, dont j’espère avoir l’occasion de parler.
Retour au café Kaiseiken
Mardi 24 septembre 2013, 13h30, Tokyo. Dans ce quartier Ningyocho (un peu à l’écart, qui a une unité particulière, ce dont témoigne le plan posé au carrefour), j’avais découvert fortuitement le café Kaiseiken le 4 juillet 2011, qui a ses habitués venus lire le journal (voir : http://jlggb.net/blog2/?p=7983). Puis j’ai trouvé qu’il avait une histoire, qu’il avait été le rendez-vous favori de l’écrivaine Kuniko Mukoda (1929-1981), qu’on pouvait le « visiter virtuellement » grâce à un panorama photographique d’un réalisme très spectaculaire : http://panolooks360.net/miyamoto_facebook/kaiseiken/k.html. Que son actuel patron, Eisuke, était de la quatrième génération après le fondateur Akira Sato (http://www.ningyocho.or.jp/contents/information.php?id=19). Et qu’il était agréable d’y revenir pour constater qu’il a très peu changé — la tapisserie reproduisant des briques est nouvelle.
Fin d’occupation
Mardi 17 septembre 2013, 17h30, Ginza, Tokyo. L’immeuble de la papeterie Itoya, dont le 9e niveau fut le lieu, en février 1995 et ensuite de façon rituelle, du constat d’une « occupation » (voir : http://jlggb.net/blog/?p=86) est détruit (pour être reconstruit). Fin de l’occupation. On remarque, ce qui est connu, que le Japon ignore les murs mitoyens et cultive les interstices entre les constructions (le vide ma, qui relie au lieu de séparer).
Archéologie domestique
Actualité du passé
Vendredi 16 août 2013, 12h. Dans l’escalier du 93bis, un pan de mur a été dégagé pour en traiter l’humidité. Dans la partie haute, on distingue, par ordre d’ancienneté, une couche d’enduit clair, un gris clair ou un gris moyen, une couche de beige très clair, un enduit blanc, une couche jaune. Dans la zone où se découvre une pièce de bois (les cloisons de l’immeuble, qui fut un ensemble d’ateliers de menuiserie et date d’environ 1900, sont construites ainsi), on distingue un vernis transparent, un brun clair, un brun sombre, un gris sombre, un beige clair, un enduit blanc, un jaune. Dans la partie basse (la limite du soubassement a changé de hauteur), on distingue un enduit, un brun clair, un gris moyen, un enduit blanc, un gris sombre. Les dernières couleurs, enduit, jaune et gris sombre, sont celles de la dernière rénovation, il y a une dizaine d’années. Parlant du passé et du présent, Deleuze nous a donné un bel exemple de définition du virtuel. Pour chacun de nous, le passé, y compris le passé immédiat, fait partie du réel mais entre dans le virtuel. Se le rappeler, c’est l’actualiser. C’est pourquoi le virtuel ne s’oppose pas au réel mais à l’actuel. Si les actions des peintres de l’escalier sont à ranger dans le virtuel, et peuvent éventuellement appartenir à nos souvenirs et être ainsi actualisées, les couches de couleurs, même si elles sont cachées, appartiennent bien à l’actualité du mur. Une remarque encore : l’ombre du photographe s’ajoute à toutes ces couches.
Le tombeau des Mallarmé
Jeudi 15 août 2013, 13h, cimetière de Samoreau, village voisin de la maison de Valvins où séjourna Stéphane Mallarmé. Tombe des Mallarmé, à la fois très simple et très particulière, Stéphane (1842-1898), sa femme Marie (1835-1910), leurs enfants Anatole (1871-1879) et Geneviève (1864-1919). Non loin, la tombe du docteur Bonniot (1869-1930), gendre de Mallarmé, et de sa seconde femme, Louise Saquet (1886-1970), reprend la même forme.
Le jardin de Mallarmé
Jeudi 15 août 2013, 11h30 — 12h30, Vulaines-sur-Seine, maison de Valvins, où séjourna Stéphane Mallarmé de 1874 à sa mort en 1898, avec sa femme Marie, sa fille Geneviève et de nombreux amis artistes de passage (aujourd’hui Musée départemental Stéphane Mallarmé), au bord de la Seine, non loin de Fontainebleau. Le jardin a été réaménagé pour restituer l’esprit et l’ambiance des jardins d’agrément des maisons de villégiature de la fin du XIXe siècle, que les occupants se plaisaient à créer et à entretenir eux-mêmes. « Ces artistes […] trouvent leurs sujets près de chez eux, à quelques pas seulement, ou bien dans leurs propres jardins » dit Mallarmé des impressionnistes.
Contre la façade, un rosier grimpant New Dawn (voir : http://jlggb.net/blog2/?p=2437)
Site du musée : http://www.musee-mallarme.fr
Il y a 33 ans, la faculté de Vincennes
Vendredi 9 août 2013, 16h30, café Le Préau, rue de Birague, Paris 4e. Sadie est étudiante en littérature française (et études féminines) à Harvard. Au cours d’un séjour de deux mois à Paris avec sa professeure, Alice Jardine, qui fut étudiante à Paris dans les années 70, elle a choisi, dans le thème généra « Paris et ses révolutions », de conduire une étude sur la démolition de Vincennes en 1980. Ce sont mes photos publiées ici (voir : « Des archives : 12 photographies inédites d’août 1980 ») qui l’ont conduite à s’adresser à moi. J’ai donc répondu à ses questions : « Pourquoi cette décision brutale de raser totalement les bâtiments ? »; « Quelle résistance s’est exprimée en 1980 ? »; « Comment l’université a-t-elle évolué après son transfert à Saint-Denis ? »; etc.
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Démolition de la faculté de Vincennes, août 1980 (photo © JLggB).
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Pour en savoir plus et comprendre cette histoire, il convient de regarder ces deux films, réalisés par des collègues de l’université Paris 8 :
Le Vent de Vincennes, de Katharina Bellan, VLR Productions, 2005, 53mn, avec Monika Bellan, Jean-Maurice Dumas, Hélène Cixous, Alain Badiou, Bernard Cassen, Michel Debeauvais, Jacques Rancière, Claude Frioux, Jean Narboni et Jean-Paul Fargier;
Roman noir pour université rouge de Yolande Robveille et Jean Condé, Zarafa Films, 2008, 91 mn, avec François Châtelet, Gilles Deleuze, Jean-François Lyotard, Michel Foucault, Hélène Cixous, Bernard Cassen, Alain Badiou, Daniel Defert, Denis Guedj, Gérard Miller et d’autres.
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Le Vent de Vincennes, Julie Loi, Katharina Bellan, 2005.
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Roman noir pour université rouge, Paul Chaslin, 2008.
La disparition récente de Paul Chaslin, constructeur des bâtiments de Vincennes, grand militant de la culture populaire, a permis de rappeler son engagement et sa personnalité hors du commun :
Paul Chaslin. Souvenirs d’un entrepreneur tout terrain, Les éditions du Linteau, 2013;
« Paul Chaslin, entrepreneur, militant culturel », Le Monde, 24 janvier 2013. Continuer la lecture de Il y a 33 ans, la faculté de Vincennes