Mercredi 27 novembre 2013, 16h, au carrefour de la rue de Grenelle et de la rue de Sèvres, Paris 6e. Tandis que des nuages bas apparaissent venant du sud, la couche supérieure semble matelassée par des vents contraires.
Catégorie : Moments
Châtillon ciel lavé
Dimanche 10 novembre 2013, Châtillon, Hauts-de-Seine, 17h. Il a plu longtemps et fort la nuit dernière. Une puissante dépression sur le nord de l’Italie a aspiré de loin l’air frais et les nuages. Alors que nous sortions de Paris vers le sud-ouest, le soleil bas très vif nous éblouissait. Le ciel lavé au-dessus de Paris s’étendait de l’Écosse au Dauphiné.
Si jamais
Jeudi 31 octobre 2013, 12h. La place du marché à Vevey, que nous avions déjà visitée, il y a des années, pour y repérer la maison de Madame de Warens. Soleil très vif pour cette fin octobre sur la Riviera, et l’envie de s’installer à l’abri de la bise à la terrasse du café Le Sunset. Allant au bar pour commander deux cafés, on entend la serveuse dire : « Service dehors, si jamais. » Cette tournure typique du français de Suisse romande m’est familière. Mais elle me surprend toujours par le goût de reproche qu’elle laisse. Ici j’entends : « Si vous voulez être à la terrasse, pourquoi ne vous installez-vous pas à attendre pour commander ? ». « Si jamais », ce n’est jamais que « au cas où ». Mais le suspens est troublant. J’ai connu Si jamais je te pince !… (de Labiche), et tous les si jamais suivis de quelque chose. L’ellipse est pourtant très efficace. Jamais n’est pas que l’envers de toujours, comme dans « Ne travaillez jamais ! ». Jamais est une variable qui prend son sens, positif, négatif, hésitant, au sein de la phrase et de l’énonciation. Jamais est un moment quelconque, une éventualité dans le temps, mais verse par nature dans le négatif, même sans négation préalable : « Jamais de la vie ». Pourtant, il y a le jà (comme déjà) et le magis (plus, davantage), qui fondent, par exemple, « À jamais ». Jamais, avec si, s’échappe dans le virtuel.
La République dans la brume
Fin d’occupation à Kyoto aussi
Samedi 28 septembre 2013, 13h, Kyoto. Situation symétrique de celle trouvée en arrivant à Tokyo. Dans la grande rue commerçante de Kawaramachi dori, nous avions nos habitudes dans un immeuble nommé Bal, occupé par un grand Muji et par la librairie Maruzen, avec une cafétéria agréable au sommet, à côté des livres. Il a été détruit (pour être reconstruit). Muji a ouvert, à quelques dizaines de mètres, un restaurant écologique où l’on peut se rabattre. Remarquer les chaises Fukasawa de la « Muji Life ».
Voir : « Occupation (34 : le signe est un visage) » du 26 juin 2011, http://jlggb.net/blog2/?p=6020 et « Fin d’occupation » du 17 septembre 2013, http://jlggb.net/blog3/?p=6519.
Fête de la lune
Lundi 23 septembre 2013, 17h, Tokyo. Au nord-ouest du parc de Ueno, de part et d’autre de la rue, les entrées de l’École des Beaux-Arts et du Conservatoire de musique, deux entités (sœurs et ennemies, dit-on) réunies sous le nom d’Université des arts de Tokyo (東京藝術大学, Tōkyō Geijutsu Daigaku ou Geidai), voient aujourd’hui leur symétrie renforcée par deux paires de drapeaux. Si la Fête de la lune, commune à toute l’Asie, tend à ne plus être marquée, le Japon a fait de l’équinoxe d’automne une fête officielle. Sous nos yeux, les drapeaux « Soleil levant » sont rapidement retirés à 17h10, au coucher du soleil. Ce drapeau national, déjà suspect, participe à la lutte entre le Soleil et la Lune.
Tokyo la nuit
Une chose qui me plaît au Japon
Mercredi 18 septembre 2013, 11h40, Tokyo. Face aux Beaux-Arts à Ueno, un café de la chaîne du café de Kobe « Precious Moment Coffee ». Une chose qui me plaît au Japon : parfois tout est presque parfait, matières, lumières, ambiance. Et aussi les objets (la tasse et la cuillère Sori Yanagi réglementaires), le graphisme de l’enseigne.
Voir : « Dossier : Sori Yanagi (1915-2011) », 8 janvier 2012, http://jlggb.net/blog3/?p=757.
Profondeur de temps
Mercredi 18 septembre 2013, 6h30, Tokyo. De la chambre 521 de l’hôtel Villa Fontaine Shiodome, vers le bas à droite, on voit la même chose que le 4 juillet 2011 (voir : http://jlggb.net/blog2/?p=6093), sauf que les travaux sont finis. Pour inscrire cette profondeur de temps, et donc avoir la profondeur de champ nécessaire, j’ai diaphragmé à 16.
Fin d’occupation
Mardi 17 septembre 2013, 17h30, Ginza, Tokyo. L’immeuble de la papeterie Itoya, dont le 9e niveau fut le lieu, en février 1995 et ensuite de façon rituelle, du constat d’une « occupation » (voir : http://jlggb.net/blog/?p=86) est détruit (pour être reconstruit). Fin de l’occupation. On remarque, ce qui est connu, que le Japon ignore les murs mitoyens et cultive les interstices entre les constructions (le vide ma, qui relie au lieu de séparer).