Vendredi 22 novembre 2013, 22h, Genève. À Saint-Gervais Genève Le Théâtre, La Chinoise 2013, pièce écrite et mise en scène par Michel Deutsch. Détail des Cahiers du festival, direction Jean Vilar, Avignon, 1967 (archives jlggb) — le vrai sujet de La Chinoise : le théâtre. Dessin à l’âge de cinq ans tout juste (archives jlggb) — pourquoi ces croix sur les rideaux ?
Voir : « Un film en train de se faire », 3 février 2012, http://jlggb.net/blog3/?p=1263 et « Des archives : photographies inédites, Avignon 1967 », 7 août 2011, http://jlggb.net/blog2/?p=6783
Catégorie : Histoire
Raymond Pettibon
Jeudi 14 novembre 2013, 18h, galerie Michèle Didier, rue Notre-Dame de Nazareth, Paris 3e. Avant d’être reconnu comme artiste aux dessins puissants et troublants, d’une maladresse assumée, associant toujours image et texte, Raymond Pettibon (né en 1957) avait produit, de la fin des années 70 au milieu des années 80, un ensemble de flyers et couvertures de disques, essentiellement pour le groupe musical punk Black Flag fondé par son frère, ou encore une série de brochures photocopiées (vendues 1 ou 2 $). C’est ce qui est rassemblé et vendu ici. Le t-shirt, qui reproduit le logo inspiré et inimitable de Black Flag (1985), est évidemment une édition récente. Il peut être vu comme la marque d’une production rentrée dans le rang du bon goût et du marché de l’art — je remarque le cintre en aluminium de chez Muji. Mais Raymond Pettibon a déployé une œuvre dérangeante et paradoxale, provocatrice et lyrique, chaotique et ordonnée. Je me souviens l’avoir découvert dans l’exposition — qui a fait date comme démonstration de la face noire et incorrecte de l’art californien — Helter Skelter au Moca (Temporary Contemporary) de Los Angeles, le 11 février 1992, où il côtoyait Chris Burden, Mike Kelley, Paul MacCarty, Charles Ray, Jim Shaw, etc.
Des enseignes disparaissent
Dimanche 13 octobre 2013, 14h30 — 15h30, Paris 12e, Paris 4e. Il faut se reporter à :vendredi 3 avril 2009, 4 boulevard Henri IV, Paris 4e, http://jlggb.net/blog/?p=2068; et à : dimanche 8 mai 2011, rue de Cotte, Paris, 12e, http://jlggb.net/blog2/?p=5219; et pour constater que des enseignes remarquables ont été arrachées.
Le pavillon de thé du temple zen Koto-in à Kyoto
Dimanche 29 septembre 2013, 13h, Kyoto. Le temple zen Koto-in (高桐院), fondé en 1601, qui fait partie de l’ensemble Daitoku-ji (大徳寺), est celui que je préfère, parmi les temples que je connais à Kyoto. De dimensions modestes, il est d’une disposition très savante qui ménage des découvertes subtiles dans l’articulation des salles et galeries et du jardin — très proche, humide, très vert ou de couleurs flamboyantes en automne. Je m’étais attaché d’emblée au pavillon de thé car il en est le modèle absolu, tel que j’ai pu le percevoir dans les cérémonies du thé auxquelles il m’a été donné de participer à Kyoto, à l’école Urasenke en 1999 et 2000 — avec le dernier descendant du fondateur Sen-no-Rykyū, alors étudiant en philosophie —, ou à Saigyo-an en 2001, pour les deux projets d’installations Le Modèle du thé. On voit la petite porte coulissante, de 60 cm de haut, par laquelle les invités doivent passer. Faisant une visite rituelle dans ce temple à chacun de mes passages à Kyoto, j’avais cette fois le projet de le photographier sérieusement. J’avais oublié qu’il faut s’y protéger des moustiques; je me suis enfui après ces clichés du pavillon de thé.
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C’est l’un des lieux où l’on admire l’automne. Ici, le 20 novembre 2005 à 13h.
Le roi du ciment
Fête de la lune
Lundi 23 septembre 2013, 17h, Tokyo. Au nord-ouest du parc de Ueno, de part et d’autre de la rue, les entrées de l’École des Beaux-Arts et du Conservatoire de musique, deux entités (sœurs et ennemies, dit-on) réunies sous le nom d’Université des arts de Tokyo (東京藝術大学, Tōkyō Geijutsu Daigaku ou Geidai), voient aujourd’hui leur symétrie renforcée par deux paires de drapeaux. Si la Fête de la lune, commune à toute l’Asie, tend à ne plus être marquée, le Japon a fait de l’équinoxe d’automne une fête officielle. Sous nos yeux, les drapeaux « Soleil levant » sont rapidement retirés à 17h10, au coucher du soleil. Ce drapeau national, déjà suspect, participe à la lutte entre le Soleil et la Lune.
Fin d’occupation
Mardi 17 septembre 2013, 17h30, Ginza, Tokyo. L’immeuble de la papeterie Itoya, dont le 9e niveau fut le lieu, en février 1995 et ensuite de façon rituelle, du constat d’une « occupation » (voir : http://jlggb.net/blog/?p=86) est détruit (pour être reconstruit). Fin de l’occupation. On remarque, ce qui est connu, que le Japon ignore les murs mitoyens et cultive les interstices entre les constructions (le vide ma, qui relie au lieu de séparer).
Sardines en boîte
Samedi 24 août 2013, 23h30, 93bis. Les sardines en conserve sont à la mode. On parle des 200 ans des conserveries bretonnes, des « sardines de garde », des « sardines millésimées », etc. Cet été, long reportage dans l’émission Capital, article dans Le Monde Magazine, clip publicitaire sur « C’est extra » de Léo Ferré (les fans se sont offusqués, oubliant deux choses : qu’en 1969 Ferré surprend en déplaçant un mot dont use la publicité; et qu’extra appartient au vocabulaire culinaire). De mon enfance, une chose est restée dans un coin de ma tête, un malaise non éclairci : on nous citait un restaurant de grand luxe (Pic à Valence) où l’on pouvait commander des sardines en conserve, mais qu’alors elles étaient servies dans leur boîte. Je prenais ça pour du cynisme, une façon pour le restaurateur de se moquer du pauvre client, ou alors pour du snobisme de la part du client. J’ai vu depuis que, par exemple chez Lipp, on vous les sert dans leur boîte renversée sur une assiette. C’est peut-être cette histoire de High and Low qui m’intéresse et qui réveille la poétique de la boîte de sardine. La marque Connetable insiste sur sa boîte rouge. On voit qu’elle devient un cadre, d’autant que l’opération de mise en conserve est une mise à plat. Avant même d’être photographiée, c’est une image. C’est remarquable dans les photos de Wols, cette mise à plat relève de la pesanteur. On est bien obligé, sinon l’huile coule.
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Wols (1913-1951), photographie non datée (probablement à Paris vers 1937, pendant la guerre, à Dieulefit, Wols n’avait pas d’appareil) prise dans le livre : Laszlo Glozer, Wols Photograph, Schirmer/Mosel, Münich, 1978, pl. 69 et Wols Photographe, Centre Georges Pompidou, 1980, pl. 69. [dr]
Actualité du passé
Vendredi 16 août 2013, 12h. Dans l’escalier du 93bis, un pan de mur a été dégagé pour en traiter l’humidité. Dans la partie haute, on distingue, par ordre d’ancienneté, une couche d’enduit clair, un gris clair ou un gris moyen, une couche de beige très clair, un enduit blanc, une couche jaune. Dans la zone où se découvre une pièce de bois (les cloisons de l’immeuble, qui fut un ensemble d’ateliers de menuiserie et date d’environ 1900, sont construites ainsi), on distingue un vernis transparent, un brun clair, un brun sombre, un gris sombre, un beige clair, un enduit blanc, un jaune. Dans la partie basse (la limite du soubassement a changé de hauteur), on distingue un enduit, un brun clair, un gris moyen, un enduit blanc, un gris sombre. Les dernières couleurs, enduit, jaune et gris sombre, sont celles de la dernière rénovation, il y a une dizaine d’années. Parlant du passé et du présent, Deleuze nous a donné un bel exemple de définition du virtuel. Pour chacun de nous, le passé, y compris le passé immédiat, fait partie du réel mais entre dans le virtuel. Se le rappeler, c’est l’actualiser. C’est pourquoi le virtuel ne s’oppose pas au réel mais à l’actuel. Si les actions des peintres de l’escalier sont à ranger dans le virtuel, et peuvent éventuellement appartenir à nos souvenirs et être ainsi actualisées, les couches de couleurs, même si elles sont cachées, appartiennent bien à l’actualité du mur. Une remarque encore : l’ombre du photographe s’ajoute à toutes ces couches.
Le jardin de Mallarmé
Jeudi 15 août 2013, 11h30 — 12h30, Vulaines-sur-Seine, maison de Valvins, où séjourna Stéphane Mallarmé de 1874 à sa mort en 1898, avec sa femme Marie, sa fille Geneviève et de nombreux amis artistes de passage (aujourd’hui Musée départemental Stéphane Mallarmé), au bord de la Seine, non loin de Fontainebleau. Le jardin a été réaménagé pour restituer l’esprit et l’ambiance des jardins d’agrément des maisons de villégiature de la fin du XIXe siècle, que les occupants se plaisaient à créer et à entretenir eux-mêmes. « Ces artistes […] trouvent leurs sujets près de chez eux, à quelques pas seulement, ou bien dans leurs propres jardins » dit Mallarmé des impressionnistes.
Contre la façade, un rosier grimpant New Dawn (voir : http://jlggb.net/blog2/?p=2437)
Site du musée : http://www.musee-mallarme.fr