Passage obligé


Jeudi 31 mai 2012, 13h, Nantes. Passage obligé dans ce court séjour, le passage Pommeraye (1841-1943). On l’avait visité au milieu des années 70 parce qu’on l’avait vu dans Lola, le film de Jacques Demy (1961, opérateur : Raoul Coutard). On avait donc vérifié ses qualités cinématographiques. Il n’était pas encore classé monument historique et avait une patine intéressante, en bon état mais plutôt désert.

Masaki Fujihata au Stereolux de Nantes


Mercredi 30 mai 2012, 23h, Nantes, Stereolux « espace de création et de diffusion » des « musiques actuelles » et des « arts numériques ». Éric Boistard le dirige, avec qui j’ai travaillé au projet de la Gaîté Lyrique de 2002 à 2005. Dans la petite salle nommée Micro, Masaki Fujihata présente en avant-première son projet Voices of Aliveness « un espace pour crier — une collection de voix », en projection stéréoscopique, comme il se doit ici. Il a collaboré, pour cette proposition, avec le musicien Yasuaki Shimizu. On aura probablement l’occasion d’en reparler, c’est très réussi. Voici le lieu, dans cet ensemble qui marque la vie culturelle de Nantes, avec La Fabrique, l’Éléphant, la Machine, etc. sur le site des anciens chantiers navals du port de Nantes, fermés en 1987. C’est toujours troublant de voir ces lieux industriels prestigieux (et immenses) transformés en « lieux d’art ».

Une aire de jeu signée Buren



Dimanche 27 mai 2012, 13h30, Grand Palais, Paris. Le Monumenta de Buren n’est pas monumental. Excentrique(s), Travail in situ offre une aire de jeu d’aspect démocratique, qui sait éviter le grandiose et le luxe. Dans un journal gratuit du métro, le 9 mai, jour de l’inauguration, je lisais :

« Comment imaginez-vous la réaction du public ?
— Je n’en ai aucune idée. Monumenta, c’est comme un don, sans fonction ni raison. Je sais ce que j’essaie de réaliser, c’est tout. En revanche, je fais en sorte de donner au public toutes les clés pour qu’ils en fassent ce qu’ils veulent. Plus c’est aléatoire, moins il y a de liberté. Plus c’est contrôlé, plus la liberté peut s’exprimer. C’est pour cela que j’aime les œuvres publiques, parce que ce sont elles qui posent le plus de contraintes. »

On peut être d’accord avec ça. Mais alors, il faudrait que l’exécution soit impeccable (les poteaux verticaux sont souvent de travers) et que la poussière soit constamment enlevée sur les disques colorés des « toits » et sur les miroirs circulaires au sol.

Des archives : vu du train


Mardi 22 mai 2012, 18h52, TGV de Genève vers Paris — et Paris, samedi 26 mai, 18h. Je suis passé ici des centaines de fois. Cette fois je me décide à prendre quelques clichés des vignobles. Dardagny est la dernière commune avant la frontière française. Les vignes de Dardagny sont associées pour moi depuis « toujours » au nom de Jean Hutin, qui fut un proche camarade du Théâtre des Drapiers de Strasbourg et du Théâtre populaire romand de La Chaux de Fonds, à la fin de l’année 1968 et en 1969. Je pourrais retrouver de nombreuses photos de lui : j’ai photographié des pièces où il jouait, L’Importance d’être d’accord, de Brecht, Quinze Rouleaux d’argent de Günther Weisenborn (d’après une pièce classique chinoise); il a été acteur dans le film 16mm pour F3 et dans deux de mes films en super 8 « expérimentaux », Deux manières de passer le temps, en février 1969 à la Chaux-de-Fonds (sur la chanson Eloise de Barry Ryan et avec le livre jaune Garnier de La Nouvelle Héloïse dans la poche — photogramme), Nécessité de quelques transitions en juillet 1969 à Cannes. Car, après le théâtre, revenant à la propriété familiale, il s’associa à son frère Pierre pour produire des vins de qualité, contribuant à porter les vins de Genève parmi les meilleurs de Suisse. Le Domaine des Hutins est dirigé maintenant par sa fille Émilienne. Je ne l’ai pas revu depuis quarante ans, sauf sur Internet : ici, ou et , etc.


Deux manières de passer le temps, super 8, 5mn, 1969.

En descendant du bus, une scène pittoresque


Vendredi 25 mai, 19h, rue du Faubourg Saint-Antoine, à l’angle de la rue des Immeubles industriels, Paris 11e. Descendant, comme souvent, du bus 86, nous trouvons le carrefour très animé par la présence des pompiers et de nombreux curieux. Ce qui fume abondamment sur le toit est une gaine d’aération. Comme on voit les cuisiniers du café l’Extra Old dans la rue, on peut se dire que c’est leur cuisine qui a pris feu. Rien de grave.

Rien à voir



Mercredi 23 mai 2012, 13h, Aix-les-Bains, passage Robert Doisneau. La décision de nommer « Robert Doisneau » plutôt que « Passage de la vieille poste » la « liaison piétonne avec escalier reliant la placette de la Chaudanne à la rue Davat » a été adoptée avec 25 voix pour et 7 contre lors des délibérations du Conseil municipal du 27 septembre 2007. On aimerait connaître les termes du débat. À mon avis, en dépit des stéréotypes, ce passage n’a rien à voir avec Doisneau. Les rosiers du premier plan habillent (joliment) les étages d’un parking public.

Numéro 45


Mardi 22 mai 2012, 8h, hôtel Adriatica, 21 Rue Sautter, Genève. Avec « Métissage » du 3 mars 2011 et « Qu’est-ce qu’un seuil suisse ? » du 14 juin 2011, cet hôtel situé face à l’hôpital de Genève avait eu les honneurs du blog. Les numéros de portes, leur style (une manière de Futura) et leur matériau (l’aluminium, qui ne devrait pas être vernis en jaune comme le contreplaqué), sont des détails qui réveillent la nostalgie de la modernité.