Une intense ligne de lumière rose qui respire


Vendredi 29 juin 2012, 21h, musée Mac/Val à Vitry-sur-Seine. Inauguration d’un nouvel accrochage. Nous avions vu dans la grande exposition Sarkis du Mamco de Genève (voir : http://jlggb.net/blog2/?p=5029) cette série de onze photos de films, onze enfants qui sont le plus souvent les personnages principaux de films de pays et de temps différents, confrontés à la cruauté du monde. Ici, la pièce est dans sa version la plus achevée et la plus impressionnante. Dans Trésors de la mémoire (les onze enfants de l’histoire du cinéma), 2002, un néon, dont la lumière monte et descend, faisant passer l’immense salle du noir au rose le plus intense au rythme de la respiration de l’artiste, relie les photographies les unes aux autres en passant par les yeux des enfants.

28 juin 1712



Jeudi 28 juin 2012, Panthéon, Paris 5e, inauguration de l’exposition Jean-Jacques Rousseau et les Arts pour le 300e anniversaire. L’invitation est au nom du président du Sénat, de la ministre de la Culture, de la présidente du Centre des monuments nationaux, de l’administrateur du Panthéon. Mais il semble qu’il n’y ait pas eu de discours (ni de musique). Du champagne à volonté et pas mal de petits-fours salés, puis sucrés. On cherche en vain une relation à la fête rousseauiste. Une petite foule dans laquelle nous ne connaissons personne et dont, à vrai dire, on se demande qui la compose. Deux volumes autographes pour la Maréchale de Luxembourg de La Nouvelle Héloïse sont exposés, avec leurs dessins originaux par Moreau le Jeune. Rousseau et le dessinateur rivalisent de finesse et d’élégance dans le trait : « monuments » magnifiques. Le buste en terre cuite daté de 1779 par Jean-Antoine Houdon (Musée du Louvre) est d’une présence extraordinaire, on peut le photographier comme un visage vivant. Des cartes à jouer où Rousseau a inscrit des ébauches des Rêveries sont prêtées par Bibliothèque publique et universitaire de Neuchâtel. On avait eu l’occasion de les toucher en les reproduisant, en 1999, pour les besoins du CD-Rom Moments de Jean-Jacques Rousseau (Gallimard, 2000) — sans utiliser ces prises de vues, finalement. Au dos de cet as de trèfle :

La honte accompagne (ordinairement, biffé)
l’innocence, le crime ne la connaît plus.

Je dis tout naïvement mes sentiments, mes opinions,
quelque bizarres, quelque paradoxales qu’elles puissent être;
je n’argumente ni ne prouve parce que je ne cherche à persuader personne et
que je n’écris que pour moi.

Voices of aliveness



Samedi 23 juin 2012, 14h-15h30, La Martinière, estuaire de la Loire. Les cyclistes volontaires empruntent un circuit spécialement aménagé. Leur image et leur voix (ils sont invités à crier leur nom codé en morse) sont enregistrées pour constituer le « monument » virtuel conçu par Masaki Fujihata et nommé Voices of aliveness.
Voir : http://www.fujihata.jp/)

Rue des Haies



Jeudi 21 juin 2012 (Fête de la musique), 23h, 73 rue des Haies, Paris 20e. La galerie Plateforme, cycle Résurgences, présente, notamment, le film de Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon, War.


War est un montage de vidéos de soldats américains, trouvées sur Internet. Filmées par les soldats eux-mêmes, elles les montrent sur le terrain de guerre ou dans les casernes en Irak ou en Afghanistan, en train de danser sur de la musique pop. On peut imaginer la nostalgie de la culture populaire chez ces soldats dansants, qui semblent définitivement séparés du territoire, de l’histoire et de la culture dans laquelle ils se retrouvent projetés, coincés dans des guerres immobiles, d’usure, dont les images officielles effacent toute trace de sang, de violence, et qui nous reviennent sous la forme faussement joyeuse de parodies de vidéo clips. Du site : http://www.nogovoyages.com/projects.html

Sortie de secours


Mardi 19 juin 2012, 20h, Gaîté lyrique, Paris, 3e. Vingt ans après être allé chez eux à Santa Fe (février 1992) et après avoir exposé leur installation Théâtre des automates hybrides dans Artifices 2 à Saint-Denis (novembre 1992) — de grands moments —, je suis venu revoir Steina (musicienne classique islandaise) et Woody Vasulka (ingénieur et cinéaste tchèque), les inventeurs de l’art électronique. Mais il a fallu entendre d’abord la propagande pour la série des festivals français « du domaine », sectarisme et mièvrerie, contre-vérités historiques : à fuir.


Woody Vasulka, The Theater of Hybrid Automata (Artifices 2, Saint-Denis, 1992) consists of and operates in two dialectically engaged spaces: the actual and the virtual. At the core of this space-exploring machine is a RPT (rotate, pan, tilt) robotic head capable of moving a video camera through an unlimited orbital range of all three axes. A pair of opposite-facing infrared transmitters are in position to calibrate and synchronize the motion control motor drives with a related visual representation of the abstracted space, stored and retrieved from laser disk. Vasulka Archive: http://www.vasulka.org/

Le futur passe par là ?



Samedi 16 juin 2012, 15h-18h, CentQuatre (ancien Service municipal des pompes funèbres), Paris 18e. « Futur en Seine » se veut ici « dédié aux nouvelles pratiques innovantes et collaboratives » capables, « demain, de polleniser (sic) l’écosystème industriel ». Il y a un côté salon, où l’on comprend qu’on peut passer de stand en stand, et des ateliers inspirés des « modèles d’innovation ouverte et horizontale de l’internet » que l’on peut prendre pour des activités de jours de pluie pour adolescents. Voir : http://www.reseaufing.org/