Samedi 12 octobre 2019, 14h – 21h, Nanterre-Amandiers, centre dramatique national. RER ligne A jusqu’à Nanterre-Préfecture, le parc André Malraux (là où se trouvait l’un des bidonvilles de Nanterre), puis ce que j’appelle le théâtre des Amandiers. Le Livre d’image est montré sur un écran plan, sans projecteur donc, suspendu sur la scène, les spectateurs étant sur des chaises tournées vers le rideau de fer et entourés de sept enceintes sonores. Dans la grande salle elle-même, Histoire(s) du cinéma est projeté sur un écran translucide suspendu au-dessus des gradins, visible donc des deux côtés. Dans les coulisses, un ensemble de films de Jean-Luc Godard, peu connus ou inconnus, des films d’Anne-Marie Miéville, de Fabrice Aragno. Dans une loge, sur un moniteur déjà ancien, Plus Oh ! clip pour France Gall, 4 minutes, 1996. Sous un escalier, Initiation au cinéma [révolutionnaire], de Jean-Paul Török, rushes 16 mm en vidéo, 24 minutes, 1969.
Étiquette : Jean-Luc Godard
Une histoire d’Histoire
Dimanche 23 juin 2019, 12h30, marché aux puces, avenue Daumesnil, Paris 12e. Pour composer une image qui en dise encore plus, je déplace un peu le coffret de quatre cassettes VHS d’Histoire(s) du cinéma. Le vendeur, en conversation, ne voit rien, mais, lorsqu’il se retourne, il me dit que je n’ai pas le droit de photographier. Je tente de dire qu’on peut prendre des vues avec son téléphone comme avec ses yeux, mais c’est pour recevoir une réponse encore plus violente : même si je veux acheter, il refuse.
Sur le plateau
Vendredi 16 novembre 2018, 21h30-23h, Théâtre de Vidy, Lausanne. Associant le vertical et l’horizontal, Le Livre d’image s’expose sur scène, comme le « film de chambre » qu’il est. Il est dit que le décor a été mis en place par Godard avec des meubles et des tableaux qui viennent de chez lui. Que, dans la commode, est restée une paire de chaussettes roulées. Nicole Brenez va commenter : « C’est comme Stroheim qui pour plus de véracité remplissait les tiroirs de ses décors d’accessoires destinés à rester invisibles. ». Devant l’écran, le livre Images en paroles, d’Anne-Marie Miéville. Le tapis qui est près de moi fait un pli qui me dérange, je le remets à plat. Fabrice Aragno dira : « C’est lui qui a décidé des plis dans les tapis. » Ce sont les indices des violences aux belles couleurs vives qui vont immanquablement nous marquer.
Le Livre d’image
Vendredi 20 juillet 2018, 16h13, Lausanne. Dans son studio de Casa Azul Films, Fabrice Aragno montre, spécialement pour nous, Elisabeth et moi — pour La Couleurs des jours —, le dernier film de Godard, Le Livre d’image, dont il est le principal artisan mais aussi le producteur, avec Mitra Farahani. Structuré comme « les cinq doigts de la main », le film ouvre sa cinquième partie avec le titre « La région centrale ». Il emprunte ici brièvement des images au film de Michael Snow, La Région centrale, 1970, trois heures d’une exploration panoramique de l’environnement, depuis le point où la caméra-robot répond à un programme de mouvements.
Supplément : Fabrice Aragno a saisi le moment, au début de l’année 2018, où Mitra Farahani rend visite à Godard pour qu’il lui explique le plan de son film.