Dimanche 7 novembre 2021, 15h, Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne. C’est la grande rétrospective de Francis Alÿs. On s’était intéressé grandement à ses propositions, dont : The Green Line, 2004 [Une ligne est tracée par la peinture verte qui coule du pot qu’il porte tout au long de la « ligne verte » de Jérusalem] ; Paradox of Praxis, 1997 [Pendant plus de neuf heures, il pousse un bloc de glace à travers Mexico, jusqu’à sa fonte totale]. De Reel-Unreel, 2011, une image : le jeu d’un enfant de Kaboul poussant une bobine de film jetée par la censure. De Colors Bars, 2011-2012, une peinture qui évoque une mire de télévision, une pause dans les images de guerre en Afghanistan.
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Work in Progress
Mercredi 27 octobre, 13h, Mamco, Genève. Le cartel : « Muriel Olesen (1948-2020) et Gérald Minkoff (1937-2009), The Best of our Life, Work in Progress, 1992, vase en porcelaine restauré à la feuille d’or selon la technique du Kintsugi. Collection Mamco, legs Gérald et Muriel Minkoff-Olesen, inventaire 2021-258. » La progression de l’œuvre marquée il y a 30 ans s’est ralentie mais elle perdure en présence des visiteurs et aussi dans les réserves.
Reprendre (Vie des objets. Ch. 100)
Dimanche 8 août 2021, 19h29, place de la Nation, Paris. Dans l’autobus 57, emprunté à la gare de Lyon, deux jeunes filles me proposent, avec insistance, par signes, une place assise. Je dis que je ne vais pas loin. Elles se lèvent et je m’assieds. L’une d’elles, un peu plus tard, s’assied de nouveau, à côté de moi. Je descends à Nation et je vois que mon sac est ouvert et que mon portefeuille manque. Alors que l’autobus repart, je frappe à la porte et le conducteur m’ouvre. Je vais rapidement vers les jeunes filles, je les regarde en prononçant nettement, dans mon masque : « Mon portefeuille ». Celle de la vitre s’écarte légèrement, l’objet noir est là sur le siège, elle me le tend. Je ne dis rien, je sors mon iPhone, je les prends en photo et en même temps j’appuie sur le bouton d’arrêt, je descends : expérience assez rare d’un « temps réel » où la réflexion, la perception et l’action se superposent exactement ; satisfaction d’une prise de vue « parfaitement cadrée ».
Shomei Tomatsu et Daido Moriyama
Dimanche 1er août 2021, 15h30, Maison européenne de la photographie, Paris, 4e. L’exposition « Moriyama – Tomatsu : Tokyo » peut être vue comme une exposition ayant trait à Tokyo, par deux grands photographes japonais, ou comme deux expositions, l’une et l’autre d’un très grand photographe japonais, l’une de Shomei Tomatsu (16 janvier 1930 — 14 décembre 2012) et l’autre, dont il fut me maître, de Daido Moriyama (10 octobre 1938 —). Que photographier d’autre que les deux titres, en cherchant à les saisir sous le même angle ?
Le chat de Neptune
Vendredi 23 juillet 2021, 16h30, brocante Neptune, boulevard Paul Vaillant Couturier, Montreuil-sous-Bois, Seine-Saint-Denis. Allé là-bas pour voir. L’endroit est lui-même vintage. Rayons surchargés, allées très étroites, difficile de trouver ce qui pourrait intéresser. J’entends : « il est à vous ce chat ? Il est heureux. » Alors je le photographie.
Piéton équipé
Vendredi 4 juin 2021, 12h30, place de la Nation, Paris, 11e. Le panneau qui indique le passage pour les piétons peut avoir une flèche, comme on l’a vu il y a deux jours, mais aussi deux. Si elles sont tournées vers la terre ou le ciel, elles continuent à fonctionner très bien pour nous, regardeurs. Quant au piéton, il semble s’en dispenser, comme s’il avait une canne, il a un appareil dans la main. Des espaces virtuels sont plus ou moins calés sur l’espace actuel en chantier.
Des archives : « Toutes les copies »
Samedi 29 mai 2021, 23h, 93bis. Une demande de reconstituer peut-être l’installation « Toutes les copies », tenue dans « Les Immatériaux » en 1985 au Centre Pompidou, fait ouvrir des boîtes et considérer archives et souvenirs, tels qu’ils peuvent s’imprimer « avec l’objet comme matrice ». Le visage est celui de Liliane, le comté est la reprise de la tranche d’emmenthal signé par elle dans le catalogue.
Soba Choko messager
La lune à deux jours
Son regard frontal
Jeudi 28 janvier 2021, 22h. Son portrait a trouvé depuis plusieurs années un cadre qui lui permet de rester visible, d’exercer le regard qui, le 15 juillet 1983 se fixa dans l’objectif. C’était l’inauguration de l’objectif réputé pour les portraits, le 105 mm du Nikon F2, premier appareil à inscrire la date dans la pellicule. Il se vérifie qu’une fois saisi, un tel angle du regard persiste, quelle que soit la perspective qui décrit l’objet photographique.