La Couleur des Jours

Depuis le numéro 1, à l’automne 2011, la chronique de J.-L.B. dans le trimestriel La Couleur des jours, Genève, à partir du choix, par la rédaction, de billets du blog jlggbblog, http://jlggb.net

http://www.lacouleurdesjours.ch/index.php


Deux textes sur les films de Jean-Luc Godard, Adieu au langage et Le Livre d’image.

Un jour dans les couleurs
[33] pages 34-35
En 2019, pour le centenaire du Bauhaus, nous avons tenté un voyage, pas seulement dans nos têtes, où notre histoire s’inscrit comme un épisode dans une histoire dure, qui n’en finit pas, mais tellement riche de ses contradictions. Nous retiendrons le moment de couleurs musicales qu’a été la maison Paul Klee à Dessau.

Compter sur ses doigts
[28] pages 50-52
Le Livre d’image est le nom d’un événement poétique dont Lausanne connaît les suites dès novembre 2018. Film énigmatique, film révolutionnaire, suprême objet d’art, il aura connu une condition de pauvreté transformée en situation de fortune. Son auteur, Jean-Luc Godard, s’est vu décerner, au festival de Cannes, une «palme d’or spéciale», attribut sans précédent. Le rappel d’un parcours d’une inventivité magistrale, pas plus que la dissection du film, ne sauraient fournir les clés d’une telle singularité. Godard l’énonce lui-même: «Dire c’est la clé, c’est oublier la serrure, c’est oublier l’image.» Essayons de former une suite d’images.

Palerme, jardin du monde
[28] pages 3-6
avec Elisabeth Chardon
Voyageant à travers l’Europe et l’Amérique du Sud et survivant à la violence des hommes comme aux catastrophes naturelles, le Candide de Voltaire finit, par une longue chaîne de causes à effets, dans une métairie en Turquie, se délectant de cédrats confits et de pistaches. Et répétant à qui veut l’entendre la leçon qu’il tient d’un vieux paysan: «Il faut cultiver son jardin». Sous-entendu, cela vaut mieux que de se mêler des affaires du monde. Cet été, en Sicile, où le cédrat et la pistache embaument les recettes, Manifesta 12 nous invite à cultiver ensemble le jardin planétaire.

L’écran comme mobile
[20] page 14
Commençons par un souvenir d’enfance, l’un des premiers films vus, avec L’École buissonnière et La Belle et la Bête. Le cinéma ambulant, sous un petit chapiteau de toile rayée, est le cœur de Jour de fête, 1949, film de Jacques Tati. Le «documentaire» qui y est projeté, montrant les exploits des postiers américains, leurs muscles et leur vitesse, leurs motos et leurs hélicoptères, marque l’intégralité du film, en contrepoint du village, de la campagne, de la fête foraine.
> L’écran comme mobile (Éditions du Mamco)

Godard et son truchement
[14] pages 23-29
Engagé à écrire dans La Couleur des jours sur Adieu au langage, j’entends «adieu au langage» non comme une disparition mais comme le salut familier à une connaissance de passage. «Adieu! Langage». J’ai dix jours pour cette entreprise. Je vais me mobiliser, compter sur les circonstances. Constater que, dès lors, les occasions vont se multiplier, qui me rapportent à Godard. Je suis entré dans le film, je suis porté par le film.

Chris Marker et l’édition
[9] pages 32-34
avec Hervé Serry
Le cinéaste a eu une fructueuse collaboration avec les éditions du Seuil durant une décennie.

Habiter les aéroports
[4] pages 14-17
avec Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon
Structure déterminée par le mouvement des avions qui le relient à la globalité du monde, l’aéroport croise différentes formes de mobilités, physiques ou virtuelles. Dans une juxtaposition de liberté et de surveillance, il cristallise les sentiments les plus contradictoires. Deux points de vue entre réflexion et expérimentation.
> Habiter les aéroports (Éditions MétisPresses)