Samedi 6 novembre 2021, 17h, Musée cantonal des beaux-arts, Lausanne. On n’identifie pas immédiatement l’artiste. Cependant, on connaît ce qu’énonce le cartel : « Olivier Mosset, Berne, 1944, Sans titre, 1982, Acrylique sur toile, Acquisition, 2016. Installé à New York dès 1977, Olivier Mosset se consacre à la réalisation de monochromes. Cette étape fait suite à sa période parisienne, durant laquelle il a notamment créé quelque deux cents peintures de forme carrée et de surface blanche, comportant toutes en leur centre un cercle noir de diamètre égal. S’il s’inscrit également dans une démarche sérielle- qui annule, par la répétition, la notion d’originalité en art –, ce monochrome frappe par son format monumental, alors rare chez l’artiste. Recouverte d’acrylique rouge appliquée uniformément, la toile fait preuve d’une absence totale d’événement, du rejet de la composition et de la bravoure artistique. Cette peinture ne prétend ainsi à rien d’autre qu’à sa simple présence dans l’espace d’exposition. » La dernière phrase pourrait suffire : rien d’autre que sa présence.
Catégorie : Éprouver
Ryan Gander
Mercredi 6 octobre 2021, 18h, galerie GB Agency, rue des Quatre Fils, Paris, 3e. Wrong Time Paradigm est le titre de l’exposition de Ryan Gander. L’idée d’une colonisation of time est indiquée par du bois à brûler déjà noir sans avoir changé de forme et encore par un cadran dédoublé entre le temps imposé et le temps dont chacun pourrait disposer.
Setsuko Nagasawa
Dimanche 12 septembre 2021, 13h30, Musée des beaux-arts, Lyon. Setsuko Nagasawa, Sans titre, 2019. Voir, 7 janvier 2019 : http://jlggb.net/blog6/2019/01/04/setsuko-nagasawa/
L’expérience du visiteur
Mardi 7 septembre 2021, 14h20, Triennale, Milan. Dans l’exposition Enzo Mari, une proposition de référence, la « Piattaforma di rechercha 8 », 1967, Allegoria Modulo 856 « Macchina per sperimentare le reazioni di un visitatore di mostra d’arte contemporanea ». En se baissant on entre dans un volume de section carrée terminé par un miroir et l’on se découvre. La même expérience avait eu lieu en décembre 2008 à Turin dans Enzo Mari, L’arte del design, Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea, avec cette note de l’artiste dans le catalogue : « Le visiteur, étonné, découvre de façon inattendue sa propre image reflétée dans un miroir. L’idée est qu’il puisse se demander pourquoi il est là. », http://jlggb.net/blog/?p=1013
Un théâtre des formes relationnelles
L’œuvre manifeste
Lundi 6 septembre 2021, 17h, Fondation Prada, Milan. La tour qu’OMA (dirigé par Rem Koolhaas) a ajoutée à son ensemble d’une usine transformée (une distillerie des années 1910) est ici la première œuvre que l’on retient. Si elle étage des galeries, elle donne à plus de 50 mètres de haut une vision époustouflante de tout Milan, avec un terrain vague en dessous, animé de trains.
Une table de terrain
Dimanche 29 août 2021, 15h, Chantemerle, Chindrieux, Savoie. Favoriser l’enquête, quel que soit le champ d’intérêt, faire du terrain. S’équiper pour en faire quelque chose : une table ajustée à la pente, pour dialoguer, noter, écrire, dessiner. Une autre façon de raconter ça est de dire qu’après les deux fauteuils pliants, achetés chez Lafuma (Drôme), une table de camping aux pieds de hauteur réglable est bienvenue sur le terrain Terrier.
Anne Imhof
Lundi 9 août, 17h — 19h, Palais de Tokyo, Paris, 16e. « Natures Mortes », la « carte blanche » à Anne Imhof — et à Eliza Douglas — détient l’immense ensemble des espaces par des cloisons de verre reprises d’un immeuble de bureaux détruit, des promontoires métalliques, des projections, des dessins et peintures, une trentaine d’artistes invités, et avant tout par une musique. Déversée par des haut-parleurs d’autant plus présents qu’ils peuvent circuler sur des rails du plafond, cette bande-son tient moins du cinéma que d’une chorégraphie dont nous nous découvrons, dans une exploration labyrinthique, les interprètes instinctifs.
Ciel du bord de la Seine
Lygia Clark
Jeudi 22 juillet 2021, 20h 15, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris, exposition « Elles font l’abstraction ». Lygia Clark (1920-1988, Rio de Janeiro), Bicho « Monumento a todas as situaçóes », 1964, sculptures en aluminium. Artiste marquante du mouvement néo-concret du Brésil, impliquant une manipulation, elle a produit notamment une série de sculptures en aluminium, composées de plaques reliées entre elles par des charnières, propres à être dépliées. La notion d’art concret fut formulée précédemment par Max Bill : « concret est le contraire d’abstrait : l’art figuratif est abstrait de la réalité, tandis que l’art non-figuratif, qui est une pure création de l’esprit, devient concret par sa matérialisation.»