Dimanche 27 octobre 2013. Retour sur les « soba choko » (1). On voit ici un choix de deux séries de quatre de ces tasses, dont on rappelle qu’elles sont en principe destinées à manger les pâtes de soba (sarrasin) en les trempant dans le bouillon qui les accompagne. Les premières sont du four Keizan à Arita (le berceau de la porcelaine japonaise venue de Chine et de Corée, et en particulier de la porcelaine blanche et bleue) : la porcelaine est très blanche, légèrement bleutée et transparente. Les dernières sont du four Dainichi, dans un village proche : la porcelaine est un peu plus épaisse et plus rustique. Les dimensions sont comparables : 75 mm de diamètre en haut, 60 mm de diamètre en bas, 60 mm de hauteur. La décoration est peinte au pinceau à la main avant cuisson, ce qui donne un bleu sous glaçure sur fond blanc. Les motifs de ces deux séries s’apparentent à la tradition populaire (soulignée par le mouvement Mingei), avec une tendance plus marquée à Dainichi. On a vu dans les visites documentées dans des billets précédents que l’atelier Keizan est de taille moyenne alors que l’atelier Dainichi est de trois personnes. La forme en tronc de cône — un gobelet « démocratique » car il permet l’empilement — a historiquement connu, et peut connaître, des variantes. Mais elle donne à toute collection de soba choko une unité étonnante. La variation extrême des motifs dans l’unité de la forme est, de façon certaine, la source d’une vocation à la collection qui est avérée par les ouvrages qui leur sont consacrés (voir : http://jlggb.net/blog/?p=133). Dans les magasins d’ateliers, cette variation est souvent mise en scène et stimule l’acquisition et la collection.