Des pages d’histoire


Mercredi 8 février 2012; 13h30. Grand froid, temps gris. Je passe au métro Charonne et je photographie le livre d’Alain Dewerpe, Charonne 8 février 1962, Anthropologie historique d’un massacre d’État, Folio histoire inédit, 2006, que j’ai acheté en lu en grande partie en 2006 — il fait 898 pages (son éditeur est donc aussi « le mien », Éric Vigne). Mon camarade Alain Frappier (nous faisions de l’agitprop ensemble il y a près de 40 ans) vient de sortir une bande dessinée, Dans l’ombre de Charonne, Editions du Mauconduit. Ce soir, présentant Aalam Wassef, artiste égyptien engagé dans la Révolution au Caire (et sur Internet), que j’ai connu chez Gallimard en 1999-2000  à l’époque de Moments de Jean-Jacques Rousseau, invité par l’Observatoire des nouveaux médias, j’ai cité ce 50e anniversaire en disant que le 8 février 1962 avait eu tendance à masquer le 17 octobre 1961, date noire qui vit le massacre de plusieurs centaines d’Algériens dans Paris et à ses alentours. Un autre de mes camarades, Jean-Luc Einaudi, avait écrit un livre historique sur Octobre 1961 et il eut notamment le mérite de gagner son procès contre Maurice Papon (le préfet de police lors de ces deux événements) à l’époque où celui-ci était poursuivi à Bordeaux pour sa culpabilité dans la déportation de Juifs. En 1963, mon camarade de lycée Gérard Bois me montra le film de Jacques Panigel, Octobre à Paris, qui était interdit. Des années plus tard, mon ami André Iten me raconta comment il avait obtenu ce même film pour sa collection au Centre pour l’image contemporaine de Genève.