Jeudi 14 juin 2012, 22h. Terrasse du Palais de Tokyo. On (re)découvre le bâtiment de 1937 désormais ouvert jusque dans ses profondeurs. Il hésite entre la ruine et l’inachevé. Là-dessus, des foules de personnes, jeunes, affairées et désinvoltes, peut-être en majorité féminines, qui boivent, qui fument, qui dansent quelque chose comme le swing. Dans la série des vues pseudo-Rolleiflex (appareil relancé ces derniers jours par la photographie officielle du président par Raymond Depardon).
Mois : juin 2012
Ivan Kožarić
Jeudi 14 juin 2012, 22h, Palais de Tokyo, Paris. Dans la nouvelle exposition, une œuvre inconnue, parmi beaucoup d’autres, très différentes. Ivan Kožarić est né en 1921 en Croatie et vit à Zagreb. Ces sculptures, nommées Shapes of Space, datent des années 60. Elles sont en carton, en fibre de verre, en plâtre, en bois, peintes en blanc ou dorées.
De l’air !
Mardi 12 juin 2012, 10h40, Université Paris 8, Saint-Denis. On entend dire que la fac est en ce moment dans la plus grande mélasse politique. En tout cas, le désamiantage est en cours : la machine qui est là est pour purifier l’air du chantier. Quand ces bâtiments ont été construits dans la plus grande hâte au cours de l’été 1980, personne n’a parlé de l’amiante — de ses dangers. Voir « Des archives : 12 photographies inédites d’août 1980 »
Où la musique rivalise avec l’optique
Vendredi 8 juin 2012, 19h, rue du Pas de la Mule, Paris, 4e. Pendant que M. René Ohana, opticien diplômé, remplace un verre de mes lunettes au sous-sol, je prends cette photo qui témoigne de sa passion pour la musique classique orientale et arabo-andalouse. Son ordinateur diffuse toujours des enregistrements ou des films qui semblent plus rares les uns que les autres, souvent réalisés par lui-même. Il joue du oud. À écouter ici.
Des collections : deux pièces de tissu offertes par Navin Rawanchaikul
Mercredi 6 juin 2012, 20h, Aix-les-Bains, rue Isaline. La loggia de la chambre était aujourd’hui habillée de deux pièces de tissus de couleurs vives qui proviennent de la biennale de Lyon de 2000 (Partage d’exotismes, Cinquième biennale d’art contemporain de Lyon, Halle Tony Garnier, Jean-Hubert Martin commissaire) où elles étaient données aux visiteurs pour leur libre usage. C’est-à-dire que l’œuvre de Navin Rawanchaikul, né en 1971, Thaïlandais et Indien, consistait précisément à donner ces pièces de tissus traditionnelles. Controversée (mais intéressante), cette exposition nous aura donc procuré, 12 ans après, des rideaux qui s’assortissent fort bien aux plantes et au paysage.
Vu au Mamco parmi beaucoup d’œuvres de l’accrochage de l’été 2012
Mardi 5 juin 2012, 18h30 – 20h30, Musée d’art moderne et contemporain — Mamco, Genève, vernissage du cycle L’éternel retour, séquence – été 2012. Alex Hanimann (Suisse, 1955), Ne pas éviter le destin — et exclure le hasard, lettres découpées, 2012. Sylvie Auvray (Paris, 1974), Masques, céramiques émaillées, 2012.
Jonction grand contraste
Mardi 5 juin 2012, 13h30, Genève, depuis le pont de la Bâtie, la Jonction — entre le Rhône et l’Arve. Nouvelle vue, où le contraste est particulièrement fort (voir : http://jlggb.net/blog3/?p=1777)
Jour de fête
Marseille vue de Tourcoing
Vendredi 1er juin 2012, 22h, Le Fresnoy, Tourcoing, inauguration de l’exposition Panorama 14, « Élasticités », des travaux des étudiants et professeurs. Trois heures de car pour y aller, autant pour le retour. La pièce la plus intéressante : Horizons des événements, 2012, de Maya Da-Rin (1979, Rio de Janeiro). Nous sommes à Marseille. La projection montre l’artiste qui s’éloigne dans le paysage, on entend ce qu’elle entend. Puis on la perd de vue lorsqu’elle s’enfonce dans le dédale de la ville, mais on écoute toujours au plus près d’elle-même, ses pas, les conversations et remarques des passants, les bruits de la rue. La caméra restera en son point élevé, mais elle va bouger, d’un mouvement mécanique, informatique, par petites corrections successives car elle reçoit par radio les coordonnées de la promeneuse et se recale constamment dans sa direction. Ces coordonnées terrestres s’affichent sur le sol, entre le grand écran et nous. On voit que l’altitude diminue : elle descend jusqu’à la mer. La vidéo surveillance est condamnée à la fixité — et à l’opacité — comme le sont généralement les panoramas. Le son — l’écoute — est fondamentalement mobile. Notre esprit, notre attention — et notre faculté d’imaginer — s’accrochent à lui.