Paris

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Workshop à la galerie Ars Longa, Paris, vendredi 5 juin 2009, 18h15.

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Lalya G., Paris, samedi 6 juin 2009, 15h.

Lalya G. est artiste et ingénieur, chercheuse et enseignante, malienne et suédoise (elle travaille à Göteborg). Elle parle le français comme à Genève où elle est née. Le 5 juin 2009, elle propose à la galerie Ars Longa, Paris, un workshop sur la captation sonore obtenue par des techno wear, des vêtements contenant de l’électronique et de l’informatique. Les micro-contrôleurs que l’on peut coudre (cousables) se nomment Arduino Lilypad.

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Micro-contrôleur Lilypad.

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Appel : les commentaires de ce billet restent ouverts pendant un temps (cliquer sur le titre « Identification d’une fleur » pour accéder à la case de commentaire), une aide à l’identification de la fleur — de la plante — photographiée ci-dessous est attendue (en attendant le système de reconnaissance des formes couplé à une flore universelle en base de données, qui arrive bientôt sans doute).

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Vendredi 29 mai 2009, 18h30.

Elle a poussé dans un soupirail de la cave ou entre les pavés, dans une cour intérieure du 11e arrondissement de Paris, au pied d’une façade au nord qui ne voit jamais le soleil. Pour les photographies, un reflet de soleil dans des vitres a donné une jolie lumière en fin d’après-midi. Plusieurs tiges sont en train de sécher : c’est qu’une personne de l’immeuble, qui s’occupe un peu des diverses plantes de la cour, a voulu prélever la plante pour la mettre dans un pot.

Réponse (commentaire par FB le 1er juin 2009) :
Cette fleur modeste et raffinée se nomme Cymbalaria muralis ou Cymbalaire des murs, ou encore Ruine de Rome, de la famille des Linaires, cousine des Gueules de Loup. On la trouve couramment au pied des vieux murs à condition qu’ils soient faits de pierres calcaires (à confirmer). Originaire du sud de l’Europe et d’Asie mineure. Sources : Flore d’Europe occidentale, Éditions Arthaud.

Documentation :

tela Photographies de spécimens de cymbalaria muralis à : Épinouze (Drôme); Paris 20e; Paris 8e; Saint Denis, etc. et informations scientifiques sur le site Flore en ligne de Tela Botanica (Base de Données Nomenclaturale de la Flore de France).


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Cymbalaria muralis, dessin, Institute of Botany of the Academy of Sciences of the Czech Republic.

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Vu en passant : le foyer de jeunes travailleurs (Résidence Eugène Napoléon), 105 Boulevard Diderot, Paris 12e, est en cours de rénovation profonde par la Ville. Architecture (1963) intéressante : un bloc haut pour les chambres et un auvent moderne qui abrite les salles communes, (qu’on ne voyait pas de la rue avant l’ouverture du chantier). Dans le passage du Génie, tout près, il y a un foyer de travailleurs immigrés.

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Jeudi 28 mai 2009, 15h.

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Hermann, éditeur, 6 rue de la Sorbonne, Paris 5e. Vendredi 1er mai, vers 16h.
Connue depuis toujours, cette devanture est remarquable par son style concret, constructiviste et graphique : caissons métalliques ouverts peints dans le beige parisien, assemblages par des boulons apparents, acier inoxydable, lettres de l’enseigne en rectangles minimalistes. Le site de l’éditeur mentionne une alliance avec Adrian Frutigier pour le graphisme des livres au début des années 60. Alors on pouvait supposer que la vitrine était elle-même dessinée par le typographe. C’est la question qui a été posée mercredi 6 mai 2009 vers 14h à une jeune dame travaillant là. Renseignement pris par elle dans le bureau à l’arrière du magasin, sa réponse est (mot écrit sur un post-it dans le creux de sa main) : « Frutiger ». Ça reste à vérifier.*

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Adrian Frutiger en 2004.
Copyright © 2009 Linotype GmbH.

« Né en 1928 à Interlaken en Suisse, Adrian Frutiger a consacré deux années de sa carrière à l’élaboration et à la réalisation du désormais célèbre caractère Univers [Deberny & Peignot]. Lancé en 1957, ce caractère a connu un succès immédiat et constitue l’un des plus importants de la deuxième moitié du XXe siècle. Dans les années 70, Frutiger a également conçu un nouvel alphabet, baptisé par la suite Frutiger, destiné au système signalétique de l’Aéroport Paris-Charles de Gaulle. »

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A.F. à sa table de travail (ses caractères sont tout en courbes, tracés à la main).

Adrian Frutiger est donc resté à Paris de 1952 à 1992. Il a créé plus de 100 caractères. Il a également enseigné à l’École Estienne et à l’École nationale supérieure des arts décoratifs. Adrian Frutiger fut brièvement fréquenté en 1967 (et avec lui son esthétique fonctionnaliste et son autorité suisse) au moment où s’élaborait la charte graphique et la signalétique de la Maison de la culture de Grenoble pour son ouverture en 1968.

univers_67_mcLes caractères utilisés étaient l’Univers 67 (gras étroit romain) et l’Univers 68 (gras étroit italique) : facile à retenir !

univers
La matrice de l’Univers.

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Un livre intéressant et devenu rare d’Adrian Frutiger :
Des signes et des hommes, Delta & Spes, Lausanne, 1983.

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Note *. Vérification le 25 juillet 2009, librairie Orell Füssli à Zürich, dans le livre Adrian Frutiger Schriften. Das Gesamtwerk, Ein Birkhäuser Buch, 2009 : le magasin Hermann est signalé pour le dessin de l’enseigne, période 1957-1960.

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Mercredi 6 mai 2009, 11h30, à la sortie d’un rendez-vous, rue Notre Dame de Nazareth, Paris 3e. La rue est occupée presque exclusivement par des ateliers et magasins de confection mais laisse une place à des activités high-tech et à des bureaux de start-up. C’est un conservatoire d’immeubles de la fin du XIXe siècle qui échappent au luxe, où les cages d’escaliers sont souvent, comme ici, les exercices de style d’une rationalité élégante et de la vérité des matériaux.

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Dans ce système de repérage topographique et toponymique désormais universel qu’est Google Maps, on peut trouver la rue Roland Barthes à Paris, près de la gare de Lyon. Mais son nom n’apparaît pas sur la carte (dans Street View, si). Pourquoi ? Il y a pourtant une adresse dans cette rue, celle de l’Agence Française de développement.

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Agence Française de développement, 5 rue Roland Barthes, Paris 12e, 1998, Christian Hauvette / BCM (A. Bical, L. Courcier, R. Martinelli) rue Roland Barthes, rue de Rambouillet, bord gare de Lyon. Le siège de l’AFD se développe le long des voies de la gare de Lyon. Christian Hauvette et l’équipe de BCM ont créé un bâtiment largement vitré (avec une sérigraphie « frigorifique »), en redent sur les voies. Ces redents permettent d’éclairer en premier jour les bureaux encloisonnés. La façade côté mail se fait plus calme et linéaire, juste rythmée par les failles de lumière. (Archiguide).

Mais il semble évident que personne n’habite rue Roland Barthes. Ce serait pourtant pratique, à deux pas du tgv. Pourquoi cette rue courte, qui ne consiste qu’en une chaussée et un immeuble, a-t-elle reçu ce nom ? Cherchant chez Barthes lui-même, on pense tout de suite à cette remarque, souvent citée (mais finalement à demi fausse) :

« Les rues de cette ville n’ont pas de nom. Il y a bien une adresse écrite, mais elle n’a qu’une valeur postale, elle se réfère à un cadastre (par quartiers et par blocs, nullement géométriques), dont la connaissance est accessible au facteur non au visiteur […] » Roland Barthes, L’Empire des signes (Skira, 1970)

En vérité, sur place, il y a au moins 5 ou 6 plaques : ROLAND BARTHES, 1915-1980, écrivain et sémiologue français. Avant lui, aucun sémiologue n’avait donné son nom à une rue, ni à une place, ni à une avenue.

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Mardi 5 mai 2009, 17h.

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facebook

La demande urgente est une photo pour Facebook. Le résultat, une demi-heure après. D’habitude, ce genre de rideau photomaton, on appelle ça « studio catastrophe ».

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Portrait de É.B., Paris, le 3 mai 2009, 19h30.

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La photographie a été coupée pour satisfaire au « droit à l’image ». Les Converse grises sont suffisamment visibles.


La même photo, ajoutée le 29 juillet 2012. ©jlggb-paris-2009


Ajoutée après le 29 juillet 2012 : la vidéo prise dans les mêmes circonstances, à voir sur Vimeo.

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© Chris Marker. Deux des images prises (à la caméra vidéo) par C.M. et publiées en exclusivité le 6 mai 2009 par le site Poptronics. Voir sur Flickr : Sandor Krasna (et, par la suite sous le nom de Chris Marker : https://www.flickr.com/photos/poptronics/sets/72157617647293325/)

Paris, boulevard Saint-Michel, près des thermes de Cluny, vendredi 1er mai 2009, 17h20, défilé. C’est la première fois qu’on le voit ainsi en action, avec sa caméra bricolée. Pourtant, sa démarche, sa silhouette et son profil le désignent entre mille. Avoir été son chauffeur […] a laissé l’empreinte du code visuel qui permet de repérer un personnage réputé invisible. D’ailleurs, un homme encore jeune l’approche depuis le trottoir mais ne parvient pas à retenir son attention :

« Vous savez qui c’est ?
— J’étais sur Sans soleil ! ».

Il y a aussi des phrases retenues par cœur :

« Et lorsqu’il reconnut l’homme qui l’avait suivi…
il comprit
qu’on ne s’évadait pas du Temps. »
Chris Marker, La Jetée, 1962

marker_jetee2Voir aussi le billet « La Jetée » à Tokyo, décembre 2007.

« Mais d’abord la regarder — jusqu’à l’énigme, comme ces mots qu’on répète sans cesse et que soudain on ne reconnaît plus
— jusqu’à ce qu’entre toutes les choses incompréhensibles de ce monde, la plus incompréhensible soit qu’elle est là, en face de nous, comme un oiseau et comme un chiffre
— comme un signe. »
Chris Marker, « Description d’un combat », Commentaires, Seuil, 1961

description_d_un_combat_detail
Détail d’un photogramme, relatif au texte ci-dessus, de Description d’un combat, 1960,
France-Israël, 56 mn, 16 mm couleur,
directeur de la photographie : Ghislain Cloquet.
© doku.arts, Amsterdam

marker_commentaires2Archives personnelles, 1963.

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* Le Joli Mai, long métrage de Chris Marker et Pierre Lhomme, 1963.
Ci-dessus : une photo du Joli Mai
en couverture du numéro 2 de la revue Artsept, avril-juin 1963,
éditée à Lyon, rédacteur en chef : Raymond Bellour.
Archives personnelles, 1963.

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Paris, boulevard Saint-Michel, Luxembourg, rue Gay-Lussac, mardi 28 avril 2009, 14h30. Fin des manifestations convergentes des hôpitaux et des universités.

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Le mot « devanture » collecte, sur Google images, 48 500 liens  vers des photographies (consultation limitée à 1 000) et cela donne des planches intéressantes (si la vitrine a quelque chose à exposer, la devanture s’expose et possède donc une certaine photogénie). On avait dit que le Web était comme la rue. Peut-être une raison de plus pour ouvrir une rubrique « La vie des vitrines ». Les home pages sont des devantures autant que des vitrines. La toute petite devanture du Studio Henry avait été remarquée depuis 40 ans. Et on y a assisté à la disparition des portraits qui en faisaient un lieu de conservation de cet art « bourgeois ».

google-devanture
Google. Recherche d’images pour « devanture », 4 avril 2009.

wordpress

Francis Chouquet, Amaury Balmer et Xavier Borderie, WordPress,
Pearson, janvier 2009, 360 p.

Vendredi 3 avril 2009, vers 13h, sur le chemin du retour de la librairie Eyrolles (achat d’un livre technique sur WordPress, 31,35 euros ttc, déduction faite d’une remise de 5%), l’idée vient de réaliser ce qui était en projet depuis longtemps, photographier cette devanture remarquable pour sa qualité graphique, sa visibilité et sa modernité, pour la typographie en relief de son enseigne très haute et étroite, pour l’Isorel jaune perforé des vitrines et les parements en lames d’aluminium doré.

Pour publier la photo ainsi très simplement faite, un détour par Google Maps et Street View permet de vérifier l’adresse : 4 boulevard Henri IV, Paris 4e.

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Boulevard Henri IV, quai Henri IV. Images Street View, 4 avril 2009.

Ensuite, la seule référence du Web semble se trouver dans cet article d’un blog (le mot vieux est souligné par nous) :

Îlot. Si Paris est une ville fascinante, elle peut être aussi une ville vaniteuse, perdue dans une fuite en avant épuisante, dont la meilleure illustration reste la circulation à la fébrilité douteuse. J’y cherche toujours des ilots de paix, des endroits où le flux du temps se calme, où le cœur de la ville ralentit, abandonnant sa tachycardie démente. J’en ai trouvé un, magique. C’était tout à l’heure, j’étais à l’affut d’un photographe prêt à me tirer le portrait pour mon passeport, négligeant les photomatons accueillants comme des vespasiennes de gare. J’ai trouvé le « studio henry », perdu sur une grande avenue. Une petite devanture toute désuète, rien en vitrine, juste en très grand, en lettres de bois, sur un fond de planches, façon années ’50-’60, « studio henry ». Là, un très vieux monsieur casquetté, habillé comme dans Jean Gabin ou Noël-Noël dans les Vieux de la vieille, concentré sur une vieille télévision, seul, ne réagissant même pas quand j’ai poussé la vieille porte. Des photos d’identité ? Oui, oui, c’est possible… Engoncé dans ses vieux gilets et dans son accent auvergnat, il m’a emmené dans l’arrière-boutique, sombre, sale, le platras tombant… Là, tout au fond, de vieux projecteurs fatigués égratignaient de faisceaux blafards un vieux prie-Dieu poussiéreux — pour les photos de première communion ? —, un vieux cube sur lequel je dus m’asseoir pendant qu’il me tirait le portrait à l’ancienne, la casquette toujours bien vissée, comme il le devait le faire depuis des décennies, avec un vieux Polaroid mathusalémique. « C’est comme Pagnol, ici », me dit-il, tout fier, « y a pas de grand décor », et j’acquiesçai. Je me pris à lui parler en retrouvant l’accent de ma Hesbaye natale et on a discuté d’histoire, de Moyen Age. Période merveilleuse: il devait y avoir alors une nature plus belle que jamais, des animaux partout, or, voyez-vous, me confiait-il, « je suis chasseur, et j’aurais aimé vivre au Moyen Âge ». Je n’avais jamais songé à cela, le Moyen Âge comme paradis des chasseurs. Pourquoi pas ? Il a bien le droit, Henry, de rêver de ce Moyen Âge-là! Je suis parti de là tout heureux, comme si j’avais pris dix jours de vacances loin du tumulte, tout léger, je suis sorti, avec mes photographies, bien réussies. Je lui ai promis de revenir.
http://www.medievizmes.net/document444.php

Ce blog est celui de Paul B. chercheur médiéviste (CNRS, Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, section de diplomatique), spécialiste du traitement électronique des manuscrits et des archives. Un lien se présente vers un autre blog : http://www.lespetitescases.net/ celui de Gautier P, consultant en matière de Web sémantique ou Web3 — « un web ‘pénétrant’ qui comprend le sens des mots, les met en relation par des liens intelligents ». On va trouver aussi sa compagne, Emmanuelle B., conservateur au département de la bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France, et son propre blog : http://www.figoblog.org/. On pourra se documenter, par exemple, sur la « négociation de contenu » et on aura l’image de leur enfant, etc.

lod-datasets_2009-03-27
Graphe de l’Open Data Movement
. Représentation des ensembles de données qui ont été publiés et liés par le projet à ce jour, soit plus de 4,5 milliards de triplets RDF (Resource Description Framework) liés par 180 millions de liens RDF (Mars 2009).

bebeblog

Du relationnel au sémantique, de proche en proche, de la devanture sans photographies du photographe du boulevard Henri IV, on se retrouve là : http://liberfloridus.cines.fr/textes/cines.html. « Cette base recense les manuscrits enluminés issus des fonds des bibliothèques Mazarine et Sainte-Geneviève. Elle représente près de 1 600 manuscrits et 31 000 images, toutes consultables par feuilletage. »

c022896
Paris, Bibl. Sainte-Geneviève, ms. 0072. Bible glosée, 13e s. ; début : 1 200 ; fin : 1 224 ; Sainte-Barbe-en-Auge, prieuré ; codex; parchemin ; 245 ff. ; 358 x 240 ; © IRHT – BU – SDBD.

Post scriptum
Les lettres de l’enseigne STUDIO HENRY peuvent-elles se trouver sous forme de police ? Le iPhone dispose depuis peu de l’application WhatTheFont. La photo (redressée, recadrée, traitée envoyée par e-mail sur le téléphone) est soumise à analyse et confrontée à la base de données de MyFonts. Résultat le plus approchant : Tall Skinny Condensed de Outside the Line, designer : Rae Kaiser, 1999. Grand, maigre et étroit, ces trois caractéristiques sont rarement rassemblées. L’enseigne, aussi haute que la vitrine, avait besoin de ce radicalisme.

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studio

L’enseigne originale et sa version typographique approximative.

 

Note d’avril 2012
Le Studio Henry a fermé il y a quelques mois et une lettre de l’enseigne a été arrachée.

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