Au Magasin

ya-cm
nivuniconnu

Samedi 28 novembre 2009, centre d’art Le Magasin, Grenoble. Il n’est pas possible de photographier les œuvres, mais on peut photographier le bâtiment.
— 15h30. « Ma collection parle de ce que certaines personnes ont fait à un certain moment à un certain endroit », Olivier Mosset, entretien.
— 16h40. Ni vu ni connu, peinture murale de Christian Robert-Tissot, 2009.
— 19h30. La halle industrielle du Magasin, récemment réparée, au soleil couchant.

Il y a 36 ans, il y a 24 ans, etc.

cl-21-11-08
cathédrale-1280
cathédrale-façade
Jeudi 29 octobre 2009, 11h35, Pékin. La Cathédrale Nantang, Cathédrale du Sud  ou Cathédrale de l’Immaculée Conception, la plus ancienne de Pékin, date du milieu du 16ème siècle. Elle a été reconstruite en 1657, détruite par un incendie en 1775, reconstruite en 1904 sous sa forme actuelle. Elle a été restaurée à l’occasion des jeux olympiques de 2008. Une messe en français s’y tient le dimanche à 18h. Pékin, au carrefour de Xuanwumen, le 21 septembre 1985 à 11:08. Photo extraite de Pékin pour mémoire, 1985-1986. Souvenir d’un dimanche de mai 1973 à Pékin : Robert Bosc (1909-1979) jésuite et professeur à l’Institut catholique de Paris, Jean Cardonnel (1921-2009), dominicain, considéré comme « prêtre rouge » en 1968, voulurent voir l’église Nantang. Ils constatèrent qu’elle était ouverte.

Siheyuan, 北京四合院宾馆

sihe-soleil
sihe-porte
sihe-cour
sihe-hutong
.Jeudi 29 octobre, 8h16, puis 10h, hôtel Si He, Dengcao, district de Dongcheng, Pékin. Lever de soleil sur la hutong ; porte de la chambre N°9 ; cour de l’hôtel. Voir le billet du 23 octobre : « Chantiers »

sihe-prospectus-2006
Le 16 avril 2006, Liliane sort de l’hôtel avec un prospectus à la main : il est dit que la maison à cour carrée (Siheyuan, 北京四合院宾馆) a été construite au début des Qing (1644-1911), qu’elle a été habitée par Mei Langfang (1894-1961) le grand acteur d’Opéra de Pékin.

Mei LanfangMei Langfang [dr].

Photographie interdite

shitao
lundi 26 octobre 2009, vers 11h, musée du Palais impérial, Pékin. Avoir sous les yeux un original de Shitao est plus que tentant. Malgré les pancartes « no photo » et la très faible lumière, on vole une image qui aura une autre valeur que les meilleures reproductions. Shitao, Zhu Ruoji, ca. 1642-1707, Fleurs de prunier et bambou, daté de 1706, rouleau horizontal, encre sur papier, 34,2 x 194,4 cm. Musée du Palais impérial. Photographie d’un détail, faite avec un téléphone portable. L’ouvrage de Pierre Ryckmans, qui emprunte au René Leys de Victor Segalen — livre fascinant sur la Cité interdite — son pseudonyme de Simon Leys, Shitao, Les propos sur la peinture du moine Citrouille-amère : traduction et commentaire du traité de Shitao, Paris, Hermann, 1984 a fait découvrir l’idée géniale d’« unique trait de pinceau ».

ryckmans

Éclairage zénithal

pace-2
pace-1
zhang-xiaogang-bloodline-1995
Mardi 25 octobre 2009, 15h, Pékin. Au « 798 », quartier de galeries et d’ateliers « indépendants », la Galerie Pace, Pace-Wildenstein, New York, expose des sculptures de Zhang Xiaogang. Sa pratique de la sculpture semble tout-à-fait nouvelle, on ne connaît pas de reproductions. Ce sont de très grands objets aux formes amollies, stylo, livre ouvert, etc. en bronze ou bien — très intéressants — une vaste série de socles en ciment avec des « haut-reliefs », moulages d’objets courants en ciment gris, associant des dessins et textes à l’encre argentée. Il est interdit de faire des photos mais il existe un catalogue avec un texte de Leng Lin, responsable de la galerie. Sculpture en ciment de Zhang Xiaogang, 2009, exposition à la Galerie Pace Beijing. C’est une chose désormais bien connue, les galeries de Dashanzi — ou zone artistique « 798 » — sont installées dans une ancienne usine de munitions joint venture avec la République Démocratique Allemande dans les années 50. L’architecture est assimilée à la tradition du Bauhaus puisque les architectes étaient de Dessau. La concordance des attentes des œuvres d’art et des machines-outils en matière de lumière, éclairage zénithal des toitures à sheds, c’est-à-dire en dents de scie, n’est pas pour rien dans le succès de la « zone artistique » depuis le début des années 2000. Notons encore les taches de lumière zénithales qui relient les personnages peints de Zhang Xiaogang et la lumière zénithale qui, dans cette exposition, fait briller ses lignes argentées. Zhang Xiaogang, Bloodline: The Big Family No. 3 1995. Note : Zhang Xiaogang 1958, Kunming, est l’un des artistes issus des écoles d’art chinoises, pour lui, l’Académie des Beaux-arts du Sichuan à Chongqing, 1977-1982, qui a connu les plus grands succès. Il apparaît qu’aujourd’hui en Chine on mesure la qualité d’un artiste au prix de ses œuvres. Zhang Xiaogang a battu un record en 2008 dans une vente chez Sotheby à Hong Kong : sa toile Bloodline: The Big Family No. 3, 1995, s’est vendue  six millions de dollards US.

zhangxiaogangZhang Xiaogang [document Pace]

Ai Weiwei (suite)

ai-monde
ai-tas
ai-graines
ai-lits
ai-fauteuil
Dimanche 25 octobre 2009, Ai Weiwei à la galerie Faurschou-Beijing du « 798 », Pékin. Parallèlement, une grande exposition a lieu à la Haus der Kunst de Munich, une autre commence à Bruxelles. Ai Weiwei joue de sa notoriété pour s’engager encore plus. S’étant rendu à Chengdu pour témoigner au procès de Tan Zuoren, un militant des droits de l’homme qui a entrepris comme lui de répertorier, sur un blog, les victimes des écoles du Sichuan abattues par le tremblement de terre, il a été frappé par la police et, quelques semaines plus tard à Munich, il a du subir une opération du crâne. Il met en scène cette opération qui se trouve avoir lieu pendant le mois culturel chinois en Allemagne :
— Ai Weiwei, World Map, 2006-2009, tissu de coton, 120 x 800 x 400 cm.
— Ai Weiwei, Kui Hua Zi (graines de tournesol), 2009, porcelaine, 500 kg, dimensions variables.
— Ai Weiwei, Fairytale Dormitory, 2007, projet pour Documenta 12. Chaque chambre de toile comprend 10 lits. La proposition de Ai Weiwei à la Documenta de 2007 avait consisté en l’invitation de mille et un Chinois. Voir Le blog d’avant le blog, «17.07.2007, Ai Weiwei ».

ai-weiwei-in-munich— Ai Weiwei, Munich, 14 septembre 2009.
Image mise par lui-même sur  Twitter.
Voir (en chinois) le Twitter  http://twitter.com/aiww
Voir l’entretien de Arte, 10 octobre 2009.
Voir son blog (version Europe) : http://www.bullogger.com/blogs/aiww/
Voir le blog : http://chinedesblogs.blog.lemonde.fr/2009/04/07/le-journal-d’enquete-citoyen-d’ai-weiwei-sur-les-ecoles-du-sichuan/

La pesanteur

stèle
dragon
dongyue-1
dongyue-2
Samedi 24 octobre 2009, de 14 à 15h, temple Dongyue, Chaoyangmenwai Dajie, Pékin. À l’est de la plupart des villes, il y avait un Temple du Pic de l’est, Dongyue miao, dédié au culte — rattaché au taoïsme — du dieu du mont Taishan, la plus importante des montagnes sacrées taoïstes où les empereurs se rendaient dans le passé pour y avoir la confirmation de leur mandat divin. Celui de Pékin, a été fondé sous les Yuan au début du XIVe siècle, agrandi sous les Ming, détruit par un incendie en 1698, reconstruit aussitôt, embelli sous Qian long, endommagé au XXe siècle.  Source : le guide Nagel Chine, Genève, 1978, qui indique aussi : « Depuis 1949, le temple a été transformé en école et on ne peut visiter. » Déclaré Trésor national en 1996, il a été restauré en 2002. On y voit quelques moines taoistes. Des dizaines de stèles, beaucoup ont été abattues, brisées et réparées. De très très vieux robiniers sont soutenus par des portiques décorés de volutes bleues.

Escalier en sursis

youyi
Vendredi 23 octobre 2009, 14h45, Friendship Store, Jianguomenwai Dajie, Pékin. La façade du bâtiment a été refaite dans les années 80, mais l’escalier est d’origine : 1973 (on note le décalage stylistique : la modernité chinoise des années 70 — manifestation du sortir de la Révolution culturelle — ressemble aux années 50 européennes). Dans le quartier diplomatique, à l’est du grand axe est-ouest de l’avenue Chang’An, le Youyishangdian ou Friendship Store, ou Magasin d’amitié, de Pékin a été longtemps une institution du régime destinée à satisfaire des touristes forcément amis et une communauté d’expatriés, auxquels il fallait ajouter des Chinois eux aussi en possession de devises étrangères, ou certificats de devises, les fameux FEC, en manque de produits appartenant à leur standard de vie, souvent importés : magazines, épicerie fine, cosmétiques. Des tissus de qualité étaient là pour commander aux tailleurs tel vêtement répliqué à l’identique. Tout cela n’a plus de sens : s’il y a encore beaucoup de vendeuses, il n’y a plus aucun client. Il est étonnant qu’on puisse encore emprunter cet escalier qui ne conduit qu’à des souvenirs, ceux des anciens visiteurs qui en avaient fait un passage rituel, ceux des quelques touristes d’aujourd’hui orientés par des guides périmés, en quête des valeurs sures que seraient les pulls en cachemire et les vases en cloisonné.

youyishangdianLe bâtiment du Youyishangdian à l’époque de son ouverture en 1973. [dr]
Certaines constructions d’après 1950 sont aujourd’hui classées à Pékin, y compris les résidences diplomatiques proches du Youyishangdian qui, quant à lui, semble promis à la destruction, l’emplacement étant désormais l’un des plus chers du monde.