Micro-événement



Vendredi 26 décembre 2008, samedi 27, soir, matin, Hôtel HI, Nice. Il a été conçu par Matali Crasset. On lit sur un dépliant [no comment] : « Chaque concept repose sur une organisation particulière de l’espace à vivre et à expérimenter. Il ne s’agit donc pas de thématiques décoratives mais plutôt de typologies qui donnent des alternatives aux espaces habituellement très codifiés. La chambre devient une structure pour accueillir de micro-événements en relation avec le concept de l’espace. »

Perché è lì…



Mercredi 24 décembre 2008, 12h — 14h, musée GAM [Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea], Turin. Exposition Enzo Mari, L’arte del design. Enzo Mari, Modulo 856, construction en bois laminé de blanc, miroir, 1967. De cette pièce, critique à l’égard des grandes expositions collectives où les visiteurs n’ont pas la possibilité de juger, Enzo Mari dit : « il visitatore scopre inaspettamente la propria immagine, attonita, riflessa da uno specchio. L’idea è che possa domandarsi perché è lì… » [Le visiteur, étonné, découvre de façon inattendue sa propre image reflétée dans un miroir. L’idée est qu’il puisse se demander pourquoi il est là…]. Catalogue Enzo Mari, L’arte del design, Federico Motta Editore, Milan, 2008, p. 145. En 2021, la grande monographie d’Enzo Mari à la Triennale de Milan montrera de nouveau ce dispositif : http://jlggb.net/blog7/3727-2/

Davide Boriani, Chiggio, Gianni Colombo, Gabriele de Vecchi, Enzo Mari, Manfredo Massironi,
Percorso a passaggi programmati
, 1968,
théâtre mobile de la maison de la culture de Grenoble,
exposition Cinétisme-Spectacle-Environnement.

Le travail sur l’exposition de Grenoble en 1968 fut l’occasion d’une rencontre avec Enzo Mari et d’autres artistes italiens réunis pour cette œuvre collective. Le commissaire de l’exposition, Frank Popper, écrit dans son ouvrage Art, Action et Participation (Klincksieck, 1980, réédition en 2008) : « Quand Modulo 856 fut installé pour la première fois dans la rue à l’occasion de la sixième biennale de San Marino, le spectateur n’était pas seulement confronté à cet objet mais à un questionnaire sur la nature de l’objet, sur sa signification et sur son appréciation. » [traduction à partir de l’édition anglaise]. Voir aussi l’article de Birgit Lohmann, Designboom.

Enzo Mari
© designboom

Wunderkammer



Mercredi 24 décembre 2008, 12h — 14h, musée GAM, Turin. Exposition Enzo Mari, L’arte del design. En 1993, Enzo Mari dessine un Wunderkammer, une vitrine en bois mélaminé, aluminium et verre trempé, éditée par Zanotta, elle existe ou existait en plusieurs dimensions. Une neutralité solide indépendante des « merveilles » qu’elle doit contenir, une allusion aux panneaux-vitrines d’entreprises, le gris, la référence didactique font de cet objet un dispositif « distanciateur » d’inspiration brechtienne. Les objets proviennent du Wunderkammer personnel d’Enzo Mari.

La matière Enzo Mari



Mercredi 24 décembre 2008, 12h — 14h, musée GAM [Galleria d’Arte Moderna e Contemporanea], Turin. Exposition Enzo Mari, L’arte del design.
— Enzo Mari, L’arte del design, exposition à la GAM, Turin. Il reste beaucoup de matière pour des notices à propos d’Enzo Mari et de l’exposition de Turin. On pourrait faire des blogs simplement en reproduisant des visites d’expositions (ou des projections de films, des lectures de livres et de magazines, des séances de surf sur le web, etc.). Alors pourquoi ne pas reprendre le panneau d’entrée ?
— Enzo Mari, In attesa [en attente], corbeille à papiers, Danese, 1970. Là, c’est la corbeille à papiers en plastique, cylindrique, blanche, la seule au monde à s’incliner pour aider un peu à ne pas la rater lorsqu’on lance un papier froissé. Ironie du designer sur le design — et sur le monde des bureaux. On pense aussi à Rousseau qui mesure son destin en lançant des cailloux contre un tronc — et qui aide sa chance en s’approchant.

Graffiti palpable



Vendredi 19 décembre 2008, 14h, métro Bir Hakeim, Paris, 15e. Les adjectifs et substantifs formés avec le suffixe –able (capable, praticable, jouable, etc.) sont intéressants et utiles. D’ailleurs, le Grand Robert dit :

-able
Élément, du lat. -abilis, qui s’ajoute aux bases des verbes transitifs en –er (chanter, chantable) et en –ir (variante –issable : périr, périssable) pour former des adjectifs avec la valeur passive de «qui peut être…», ou à une base nominale avec la valeur active de «qui donne», «enclin à» (ex. : charitable, pitoyable). > -ible. La formation de tels adjectifs est libre, notamment en combinaison avec le préfixe négatif in- (in-, im-, ir-).

Dans sa matière colorée, son support à la texture ultra sensible, dans la trace manuelle et kinestésique de son geste, le graffiti (in)palpable est concrètement une démonstration du palpable (ou de l’impalpable), compris comme haptique.