Mercredi 23 juin 2021, 17h, parc du musée Ariana, Genève. Le spleen précède le parfum qui lui-même parle avant les fleurs à toucher. La stature répond aux ramées de nuages. Voir « L’odeur du tilleul », http://jlggb.net/blog2/?p=5448.
Mois : juin 2021
Vasque de motifs
Danse de la Chine vers l’Allemagne
Mercredi 23 juin 2021, 15h30, musée Ariana, Genève. Le couple de danseurs créé vers 1740 par Johann Joachim Kändler (1706-1775) pour la porcelaine de Meissen, en Allemagne, a connu vers 1750 une imitation à Jingdezhen, en Chine. La capitale fondatrice de la porcelaine répondait ainsi à l’« imitation » de la porcelaine qui intervenait presque 1000 ans après son « invention ».
Ce n’est ni un drapeau ni une poubelle
Mercredi 23 juin 2021, midi, rue de Rive, Genève. Sur le trottoir des rues basses, ici à côté de Davidoff. C’est à la fois un drapeau et une poubelle. Sauf qu’ici une poubelle n’est jamais une poubelle. Le préfet Poubelle a donné son nom au nom des autorités françaises. La première chose qui impose un gouvernement, un État, c’est la permanence des routes, des rues, des trottoirs, et aussi des égouts, des collectes de déchets. Le drapeau ne s’abaisse pas, les sacs parlent au nom de la Confédération.
Giorgio Morandi
Jeudi 17 juin, 15h, Musée des beaux-arts, Grenoble. Giorgio Morandi, Nature morte, 1953, huile sur toile. L’exposition Giorgio Morandi est la raison d’une venue, qui va renforcer ce qu’on a compris de sa peinture. La citation de Philippe Jaccottet — disparu en février — semble juste : « Plus l’art de Morandi progresse en dépouillement, en concentration, plus les objets de ses natures mortes prennent sur fond de poussière, de cendre ou de sable, l’aspect et la dignité de monuments. » J’aperçois une parenté des tableaux de Morandi avec ma “ Vie des objets», avec mon « Atlas du gobelet », avec la céramique relationnelle de mes « Digital Soba Choko ».
Le gobelet drapeau
Jeudi 17 juin 2021, 12h, cafétéria du magasin Ikéa, Grenoble. Atlas du Gobelet. Cet épisode se déclare comme une ouverture, un renouveau. Le gobelet, dont le jaune de la base est tellement marqué qu’il se dispense du bleu, est dans son rôle de décideur : c’est lui qui se fait payer pour aller recevoir « librement » café, cappuccino ou caffè latte. À retenir pour comprendre le pouvoir des récipients.
Ce tronc de cône là
Dimanche 13 juin 2021, 13h30, Chaumont. Jean-Michel prend un café. Sa tasse vient d’Helsinki. Motifs de reconnaissance de la Finlande, le motif Poppy Maija Isola de chez Marimekko est sur une faïence, comme il l’est sur la nappe. On suppose que le designer est Kaj Franck, dont la signature est attachée à la compagnie Iitala et notamment à la série Teema, toute en troncs de cônes. Mais l’anse est étrangère à son style. Une recherche internet désigne l’objet comme « Arabia, Marimekko mug, Poppy (Unikko), Maija Isola, 1951-2001, 6.4 cm, 8 cm, 143 g. » Je ne vois pas le dessous de la tasse car je ne veux pas la renverser. On aurait un objet dual branding, double marque, mais l’image internet de la marque imprimée oublie Arabia au profit de Marimekko. Le motif emblématique nommé Unikko provient d’une création en 1964 de la designeuse vedette Maija Isola. Sa fille Kristina Isola travaillera avec elle et lui succédera, en adaptant par exemple les couleurs — c’est le cas ici — jusqu’à devoir s’écarter après avoir été dénoncée pour plagiat d’une artiste ukrainienne en 2013. Il faut revenir à ça : ce qui nous réunit est le projet d’une manifestation « soba choko », gobelet japonais à collectionner, à traduire, à produire, avec cette constante du tronc de cône, qui vient précisément de se montrer dans ses dimensions exactes.