Le professeur Jean Douchet


Dimanche 24 novembre 2019, 23h55, 93bis. Beaucoup parlent de la disparition, à l’âge de 90 ans, de Jean Douchet. J’ai souvent dit qu’il avait été pour moi un professeur de substitution. Me voyant un avenir dans la réalisation de films, et donc préférant étudier le cinéma, je me retirais progressivement, à partir de 1966, de mes études de physique. Je me trouvais très engagé comme animateur du Ciné-club universitaire de Grenoble et de l’antenne de la Cinémathèque française. Des camarades annéciens y étaient aussi très actifs. Ils organisèrent pour février 1966 à Annecy des journées de projection d’un ensemble de film de Fritz Lang, à la Maison des Jeunes et de la Culture des Marquisats, avec les présentations, les analyses de Jean Douchet. Après avoir quitté Les Cahiers du cinéma, il était devenu le grand orateur de la Fédération française des ciné-clubs, en avait fait son métier. Entre le jeudi 17 février et le dimanche 20, nous avons vu : Les Nibelungen – La Mort de Siegfried, La Vengeance de Kriemhild ; Furie ; Règlement de comptes ; Les Espions ; Le Testament du docteur Mabuse ; Règlement de comptes ; Les Bourreaux meurent aussi ; Le Diabolique Docteur Mabuse ; M le Maudit ; La Femme au portrait ; Les Contrebandiers de Moonfleet ; Le Tigre du Bengale ; Le Tombeau hindou. Photo ©Jean-Louis Boissier, 1966

Figurer (Vie des objets. Ch. 84)


Samedi 23 novembre 2019, 10h, 93bis. Cet objet qui nous regarde, cette tête, cette sculpture de terre cuite vernissée, vient de l’atelier Esat Ménilmontant de la rue des Panoyaux, Paris, 20e. Il est signé Clémence. Si son style a été qualifié d’art brut, on peut aussi le voir a compendiario, comme certaines statuettes de faïence, par exemple de Nevers, dont les formes sont soulignées d’un trait bleu. Ici dans la version Instagram.
Voir http://jlggb.net/blog6/2019/05/02/a-compendiario/

Sur papier


Jeudi 7 novembre 2019, 18h, 93bis. Cherché dès sa parution, trouvé le 10 octobre à la librairie La Petite Égypte, rue des Petits Carreaux, Paris 2e, Scriptopolis est un livre à la fois net et étonnant, paradoxalement modeste et concis dans son abondance : 54 mm d’épaisseur pour un format de 120 x 170 mm, 832 pages, 40 catégories de billets associant une page photographique en couleurs et un texte ne dépassant jamais une page. On reconnaît la structure d’un blog persistant, qui a un air de famille. Fondé en 2009, Scriptopolis est un atelier de recherche pour de « microenquêtes » sur les inscriptions, situées partout, de tous les outils et de tous les supports, de tous propos. Élodie Boyer, éditrice de Non Standard, Le Havre, l’a repéré et en a fait un beau livre, au sens non standard du terme.
https://www.scriptopolis.fr
Lire l’article Pierre-Yves Cachard : https://editions-non-standard.com/wp-content/uploads/2019/09/Le_dernier_livre_PYCachard_Scriptopolis.pdf

Perdue


Samedi 2 novembre 2019, 11h, Aix les Bains. La clé du garage était attachée à une chaînette élastique qui, elle, n’était pas attachée à la ceinture du conducteur. La voiture s’est garée sur le parking du cimetière puis sa porte s’est ouverte, sous la pluie. Le lendemain, la clé du garage a été cherchée ici d’abord.

Retoucher (Vie des objets. Ch. 83)



Vendredi 1er novembre 2019, 24h, Aix les Bains. Un polaroïd est marqué au dos : « Valence, le 30 XII 1972 ». Il ne fut jamais clair et lisible. Pourtant les sujets savaient que cette photographie instantanée au flash avait été prise pour être le moment d’une présentation. Aujourd’hui, durant cinq heures, le rectangle de 82 x 85 mm, scanné, a été retouché par l’effacement, une par une, de plusieurs milliers de taches et rayures, et encore éclairci et ravivé.