Figurer (Vie des objets. Ch. 84)


Samedi 23 novembre 2019, 10h, 93bis. Cet objet qui nous regarde, cette tête, cette sculpture de terre cuite vernissée, vient de l’atelier Esat Ménilmontant de la rue des Panoyaux, Paris, 20e. Il est signé Clémence. Si son style a été qualifié d’art brut, on peut aussi le voir a compendiario, comme certaines statuettes de faïence, par exemple de Nevers, dont les formes sont soulignées d’un trait bleu. Ici dans la version Instagram.
Voir http://jlggb.net/blog6/2019/05/02/a-compendiario/

Nathalie Du Pasquier



Dimanche 20 octobre 2019, 18h30, Palais de Tokyo, exposition Futur, ancien, fugitif. Nathalie du Pasquier, Construction, Cabine, bois peint, 2019. Ce beau prolongement de Memphis, années 80, donne la seule part optimiste de cette « scène française ».
Voir crassula http://jlggb.net/blog2/?p=7762, tapis http://jlggb.net/blog4/?p=624 et céramiques http://jlggb.net/blog6/2019/01/09/ceramiques/

Mari Minato


Samedi 7 septembre 2019, 17h, galerie Éric Dupont, rue du Temple, Paris 3e. Mari Minato, après Vanishing Droplets in a River, sa grande exposition de Tokyo à la fondation Hermès, où elle a notamment peint un immense signe coloré sur la façade de verre der Renzo Piano, reprend et prolonge certains éléments de ses gestes au pinceau.

Drapeau


Lundi 29 juillet, 16h, Avenue de la gare, Lausanne. À la veille de la fête nationale, le canton de Vaud déploie ses couleurs : blanc coupé de vert. Mais, pour entrer dans la banque qui m’intéresse, je marche sur un granito d’or et de rouge, les couleurs du canton de Genève.

Une table de couleurs


Vendredi 12 avril 2019, midi, Musée Boijmans, Rotterdam. Entre les collections marquées par la peinture flamande et un Bauhaus attaché aux Pays-Bas, dans l’ambiance d’une cafétéria éphémère, le café des gobelets — Atlas du gobelet — s’entoure de reflets, de taches, de textures, de nuances, de strates, d’ombres, d’échappées.

Vasarely la concrétude




Mercredi 27 février 2019, 11h30, Fondation Vasarely, Aix-en-Provence. Ce que vise Victor Vasarely, un « folklore planétaire », des « structures universelles », un langage géométrique et chromatique étroitement défini mais propre à composer des œuvres à l’infini, peut paraître totalitaire. Cependant, la vision directe apporte une échappée, l’évidence d’une singularité concrète : matières, textures, reflets, dégradations, cassures, réparations. Un mur entier de carreaux se décolle, mais la porcelaine Rosenthal du Multiple des années 70 semble parfaite.

Peinture faite maintenant


Samedi 8 septembre 2018, 17h, galerie Florence Loewy, Paris. Charlie Hamish Jeffery, Yellow Fluo Painting, 2018, acrylique sur toile, 80 x 80 cm, pièce unique. L’exposition est titrée « Paintings for light fittings », peintures pour luminaires, qui s’adapte à l’éclairement. Le titre est objectif, évident, trop évident. La couleur vibrante l’emporte, mais elle n’est pas seule. Les traces s’affirment comme manuelles, comme faites, juste maintenant. Le cadre qui les interrompt y gagne le statut de forme nette et stable. Ayant à l’esprit la façon dont Godard cite Denis de Rougemont, « la vraie condition de l’homme, c’est de penser avec ses mains », il me vient que cette peinture est une pensée fabriquée, qui donne à penser.