Repère codé


Lundi 21 octobre 2019, 16h, avenue de la Porte de Bagnolet, Paris 20e. Le « terrain » a consisté cet après-midi en un circuit par la rue d’Avron, la Porte de Montreuil, le long du périphérique, la Porte de Bagnolet, puis la Porte de Vincennes vers la Nation. Le punctum est ici une inscription très nette et pourtant incompréhensible.

Matériaux en mouvement


Dimanche 20 octobre, 19h, Palais de Tokyo, exposition Futur, ancien, fugitif. Une scène française. Linda Sanchez — née à Thonon les Bains en 1983 —, l’autre, 2019, détail, ciments, bitume, sable, charbon, peintures, pigments, corde, bidons, plâtre. Ici, des matériaux de chantier ont été manipulés collectivement selon une chorégraphie préparée en atelier par un film.

Godard partout




Samedi 12 octobre 2019, 14h – 21h, Nanterre-Amandiers, centre dramatique national. RER ligne A jusqu’à Nanterre-Préfecture, le parc André Malraux (là où se trouvait l’un des bidonvilles de Nanterre), puis ce que j’appelle le théâtre des Amandiers. Le Livre d’image est montré sur un écran plan, sans projecteur donc, suspendu sur la scène, les spectateurs étant sur des chaises tournées vers le rideau de fer et entourés de sept enceintes sonores. Dans la grande salle elle-même, Histoire(s) du cinéma est projeté sur un écran translucide suspendu au-dessus des gradins, visible donc des deux côtés. Dans les coulisses, un ensemble de films de Jean-Luc Godard, peu connus ou inconnus, des films d’Anne-Marie Miéville, de Fabrice Aragno. Dans une loge, sur un moniteur déjà ancien, Plus Oh ! clip pour France Gall, 4 minutes, 1996. Sous un escalier, Initiation au cinéma [révolutionnaire], de Jean-Paul Török, rushes 16 mm en vidéo, 24 minutes, 1969.

Maisons jumelles



Jeudi 19 septembre 2019, 10h45, Dessau. La dernière des Maisons de maîtres du Bauhaus de Dessau, un duo d’habitations ateliers agencées selon une géométrie savante par Gropius, celles de Wassily Kandinsky [et Nina] et de Paul Klee [et Lily]. Les façades et terrasses sont résolument blanches, avec un gris sombre, mais le dessous du balcon est d’un jaune citron soutenu. De quoi infléchir discrètement l’incroyable gamme de centaines de couleurs de l’intérieur.

Au creux du café du Bauhaus



Mercredi 18 septembre 2019, 12h15, Bauhaus, Dessau. Le bâtiment central du Bauhaus de Dessau, Gropius, possède une grande salle meublée, accueillante, le café bistrot au sous-sol. Un sentiment d’intelligence concrète de l’espace s’installe lorsque nous y prenons un café. Exactement à mi-hauteur, le pré vert se dessine au niveau des baies métalliques, au niveau de nos yeux, tandis que le creux du sol a son effet rassurant de stabilité. Nous y reviendrons quatre fois.

Les allongées



Dimanche 15 septembre 2019, 16h30, Galerie Neue Meister, Albertinum, Dresde. Otto Mueller, Liegende in Weiß, « Allongée en blanc », vers 1914, détrempe sur toile de jute. Appuyée sur les idées de El Lissitzky et son « espace de démonstration » de 1926 à Dresde, Céline Condorelli considère une approche plus active avec son installation Austellungsliege, « Canapé d’exposition », où des sièges sont recouverts de tissus aux motifs colorés africains. Coïncidence, une très jeune visiteuse fait ainsi l’expérience d’écouter, en allongée qui regarde une allongée en peinture.

Duo goblet/gobelet


Mardi 10 septembre 2019, 16h, 93bis. Dans la langue anglaise, goblet désigne un verre ou une tasse à pied (ou à jambe, selon le terme juste). La coupe en tronc de cône de ce verre à pied évoque le gobelet japonais nommé soba choko. Mais plus encore, un soba choko (en porcelaine de Arita, atelier Keizan) se loge très exactement dans le verre. Le goblet épouse le gobelet.

Pointage


Samedi 7 septembre 2019, 12h15, avenue Parmentier, Paris 11e. Le trottoir nord-est, devant le numéro 50, au carrefour de la rue Saint Ambroise. L’Atlas du Gobelet démontre ses capacités de désignation d’un point de l’espace, d’une zone du terrain orientée, du climat d’un instant, de la proximité d’objets, de matières, d’indices.

Soleils artificiels



Dimanche 25 août 2019, midi, rue d’Aligre, Paris 12e. Il arrive qu’on apprécie ou qu’on redoute les radiateurs infrarouge placés aux terrasses. On dit désormais que c’est un défaut écologique. Il est vrai que les diodes qui ont remplacé les filaments de tungstène des lampes à incandescence apportent une économie. Quand c’est une imitation d’ampoule ancienne, le décoratif peut se faire rappeler à l’ordre par le soleil.