Samedi 26 octobre 2019, 16h40, parking du supermarché Géant, Aix-les-Bains. S’ajoute à l’Atlas du gobelet, rencontré sur la route d’un chariot qui transporte une lourde batterie d’auto en manque de recharge.
Catégorie : Collection
Croix [noire]
Inopiné
Vendredi 18 octobre 2019, 13:11:32, gare de l’Est, Paris. Jour de grève surprise, notre train est annoncé « à l’heure ». Le temps d’acheter un café, « train annulé » s’affiche. Le gobelet tombe, la gare se reflète dans la flaque. Un agent dit : « c’est inopiné ». Un atlas, et donc aussi l’Atlas du gobelet, assemble non seulement des adresses, des lieux, mais aussi des instants, des moments, des mouvements, des forces et donc des événements et des circonstances.
Godard partout
Samedi 12 octobre 2019, 14h – 21h, Nanterre-Amandiers, centre dramatique national. RER ligne A jusqu’à Nanterre-Préfecture, le parc André Malraux (là où se trouvait l’un des bidonvilles de Nanterre), puis ce que j’appelle le théâtre des Amandiers. Le Livre d’image est montré sur un écran plan, sans projecteur donc, suspendu sur la scène, les spectateurs étant sur des chaises tournées vers le rideau de fer et entourés de sept enceintes sonores. Dans la grande salle elle-même, Histoire(s) du cinéma est projeté sur un écran translucide suspendu au-dessus des gradins, visible donc des deux côtés. Dans les coulisses, un ensemble de films de Jean-Luc Godard, peu connus ou inconnus, des films d’Anne-Marie Miéville, de Fabrice Aragno. Dans une loge, sur un moniteur déjà ancien, Plus Oh ! clip pour France Gall, 4 minutes, 1996. Sous un escalier, Initiation au cinéma [révolutionnaire], de Jean-Paul Török, rushes 16 mm en vidéo, 24 minutes, 1969.
Vers la porcelaine
Derrière une église
Mardi 17 septembre 2019, 18h, Dessau, Allemagne. Derrière un grand bâtiment, sur un pavement fait de diversité, un gobelet de carton marqué Eggelsmanns. Renseignement pris : points de vente de boissons dans les stations d’essence des autoroutes : Atlas du gobelet. La Marienkirche, église catholique Sainte Marie, détruite par les bombardements le 7 mars 1945, a été reconstruite entre 1989 et 1998 pour devenir une salle de spectacles et de concerts.
Économique
Lundi 16 septembre 2019, 9h30, hôtel Ibis Budget, Wilsdrufferstraße, Dresde. Ce fut un immeuble en barre du temps de la RDA. Il est maintenant la façade d’un immense centre commercial du centre de la ville. L’entrée est au premier étage. De part et d’autre de l’ascenseur, deux fois cent mètres de couloir rectiligne distribuent deux fois cent chambres modernes et très simples. La douche reçoit les porcelaines trouvées aux puces du bord de l’Elbe.
Wolfgang Mattheuer
Dimanche 15 septembre, 17h, Galerie Neue Meister, Albertinum, Staatliche Kunstsammlungen, Dresde. Wolfgang Mattheuer, 1927-2004, Das vogtländische Liebespaar (Les Amoureux du Vogtland), 1972, huile sur isorel ; Sisyphos behaut den Stein (Sisyphe sculpte la pierre) 1974, huile sur isorel.
À lire : « Positions artistiques en RDA, le Sisyphe de Mattheuer »,
https://journals.openedition.org/germanica/826?lang=de
Les allongées
Dimanche 15 septembre 2019, 16h30, Galerie Neue Meister, Albertinum, Dresde. Otto Mueller, Liegende in Weiß, « Allongée en blanc », vers 1914, détrempe sur toile de jute. Appuyée sur les idées de El Lissitzky et son « espace de démonstration » de 1926 à Dresde, Céline Condorelli considère une approche plus active avec son installation Austellungsliege, « Canapé d’exposition », où des sièges sont recouverts de tissus aux motifs colorés africains. Coïncidence, une très jeune visiteuse fait ainsi l’expérience d’écouter, en allongée qui regarde une allongée en peinture.
Un autre kraak
Dimanche 15 septembre 2019, 11h, Musée de la porcelaine, palais Zwinger, Dresde. De cette capitale de la porcelaine européenne, de cette collection de Chine, du Japon et de Meissen qui se veut l’une des plus précieuses au monde, un bol de porcelaine créé en Chine pour la Hollande, de type kraak, du nom des navires européens qui les rapportaient, première moitié du 17e siècle. Dessin en camaïeu au bleu de cobalt. Le charme d’une telle porcelaine peinte tient sans doute à la vitesse d’exécution d’un objet destiné à des clients étrangers ignorant le raffinement d’un luxe et encore au flou d’un trait de poudre diffusant doucement dans sa glaçure.
Voir un exemple photographié au musée Guimet : http://jlggb.net/blog6/2019/05/04/une-petite-coupe-de-porcelaine-blanche-et-bleue-de-type-kraak/
Objets transitionnels
Samedi 14 septembre 2019, 14h30, Alaunstraße, Dresde. Les mots « Hör auf deinen Bauch », Écoute ton ventre, sont à l’enseigne du café Sperling. Dans le quartier en vogue de Neustadt, revendiqué écologiste et artistique, deux cafés, une table agréable sur le trottoir, une soupe et une salade de pâtes au joli aspect, dans des porcelaines chic dépareillées. Le pot à lait dit quelque chose : le même a été trouvé avec son sucrier chez Emmaüs de La Motte Servolex, et montré le 8 août dans « Big data » http://jlggb.net/blog6/2019/08/08/big-data/. Marquées « CP Colditz made in GDR », ces pièces sont emblématiques d’une maison qui doit sa notoriété à son alliance avec Meissen pour l’invention de la porcelaine en Europe au début du 18e siècle. Elles démontrent leur pouvoir de liaison, y compris dans les temps du mur, et aujourd’hui même.
Une vue de l’Elbe historique
Samedi 14 septembre 2019, 11h50, Albertbrücke, Dresde. Vue du pont, vers l’est, l’Elbe. Sur sa berge sud, de nombreux petits groupes de gens sur l’herbe, et l’Elbeflohmarkt, marché aux puces. D’une foule de détails incitant à regarder l’histoire, deux duos crémier-sucrier viennent d’être extraits. La porcelaine est signée Ilmenau, Graf von Hennelberg Porzellan 1977, Halka, Made in Germany. C’est une entrée en matière pour lire de nombreuses notes sur la vie compliquée de l’importante fabrique de porcelaine de Ilmenau, en Thuringe, disparue en 2002. Après la guerre, pendant un temps, sa production a été entièrement dédiée aux réparations attendues par l’URSS. Daté probablement de la fin des années 50 et des années 60, le modèle « Halka » est caractéristique d’un design élégant propice à l’exportation et sans doute aussi à une modernité revendiquée par la RDA.