Mercredi 22 novembre 2023, midi, Musée national de Kyoto. Il est dit que ce pétale massif — environ un mètre de haut —, de bois avec laque et feuille d’or, époque Kamakura-Nanbokuchō, 14e siècle, Collection du temple Sokushuin de Kyoto, faisait probablement partie du piédestal de lotus de la principale image de Bouddha du temple Tōfuku-ji, détruite dans un incendie en 1881. Aucune prise de vue n’est autorisée dans la belle exposition consacrée aux trésors artistiques de ce temple zen de Kyoto, sauf pour une grande main de Bouddha et pour le grand pétale. Les visiteurs photographient tous, comme réconfortés et obligés, cette mise en scène aux lumières et décors d’aujourd’hui.
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Catégorie : Art
La céramique de Tamba
Dimanche 19 novembre 2023, 15h, Musée d’Art céramique de Hyogo, Tamba Sasayama, préfecture de Hyogo. Des collections de ce musée récent, attaché à un site de poterie très ancien, une bouteille pour le saké estampillée Ichikono, à la glaçure kurikawa, à base de fer, de la fin de la période Edo, 19e siècle. Dans le style « forme de bougie japonaise » c’est-à-dire avec un court col vertical sur un corps cylindrique, avec une paroi mince, d’un brun brillant nommé « châtaigne », cette bouteille a été très connue, à la fin du 18e et au 19e siècle, dans la région de Kyoto et Osaka. Ce brun a pris la suite de l’engobe rouge akadobe du milieu du 17e siècle qui a fait la notoriété de la poterie de Tamba. Créée vers la fin de l’ère Heian, seconde moitié du 12e siècle, la céramique de Tamba a connu, avec l’apparition du four grimpant vers 1620, une modernité qui est encore manifeste.
Tissage d’Okinawa
Dimanche 19 novembre 2023, 11h, Musée d’artisanat populaire du Japon, Nihon Mingeikan, secteur culturel du parc commémoratif de l’Expo ’70 d’Osaka. Note : Le premier directeur de ce musée fut le céramiste Shoji Hamada. L’exposition de l’automne est « L’Histoire de Bashofu de Kijoka ». Le Bashofu est un tissu fabriqué à Okinawa, et en particulier à Kijoka, à partir des fibres de basho, un bananier spécifique. Ce tissu, réputé pour sa légèreté, est d’invention ancienne, vers le 13e siècle. Il a été relancé dans les années trente puis après la guerre. Il donne lieu, de la part des tisserandes, à un procédé savant de calcul de la teinture et du tissage à la main, une forme d’ikat de trame.
1970
Dimanche 19 novembre, 10h, Parc commémoratif de l’Expo’70, Osaka. L’exposition universelle de 1970, « Progrès humain dans l’Harmonie », existe encore pour des milliers de personnes qui viennent, ce dimanche, sous un grand soleil, sous la Tour du Soleil de Taro Okamoto. Un musée intéressant raconte l’événement, comment peut-être le Japon avait pu guérir. Une note : c’est ici que la compagnie de téléphone NTT présenta le premier téléphone portable.
Le digital soba choko
Vendredi 17 novembre 2023, 16h30, Hiraku Building, rue Nagase, Tajimi, Gifu, Japon. Deux soba choko manifestement actuels sont choisis. On est questionné assez souvent sur le pourquoi du titre « (digital) Soba Choko » de l’exposition à La Borne puis à Chaumont. Tout d’abord, digital est entre parenthèses, pour dire que c’est une option, un facteur d’interrogation. Il y a eu le projet de décoration par le jeu d’un pinceau robotisé. D’autres raisons se sont découvertes et concrétisées, comme le calcul et le savoir-faire qui ont accompagné historiquement la poterie : le digital des doigts qui comptent, du toucher et du travail à la main ; le digital des collections, des bases de données, de l’identification et des échanges sur le web. Ici, dans cette scène, on trouve plusieurs dimensions. Le décor, réalisé avec un procédé de réserve et d’impression, est de l’ordre de la mosaïque, du pixel. Au moment de payer, en numérique, je demande à la personne de m’indiquer la provenance. On voit ses doigts sur sa tablette pour trouver un lien. Ma recherche Google et Instagram va permettre de trouver que la céramiste est Yukari Nakagawa 中川夕花里. Née en 1995 dans la région d’Osaka, diplômée en céramique à l’Université Seika de Kyoto, elle a choisi l’atelier collectif « Tsukasa Electric Furnace Research Institute », dans cette même ville de Tajimi.
Autoportrait utile
Vendredi 17 novembre 2023, 13h00, Musée de l’art de la céramique Mino, Tajimi, Gifu, Japon. Sakuzo Hineno (1907-1984) a été connu pour sa culture, son imagination, ses techniques et pour sa façon de pratiquer le design d’une céramique utile : « Même si un objet est très pratique, il n’est pas intéressant si son design est médiocre. Par contre, même si, d’un design intéressant, il est difficile à manipuler, il finit par devenir une décoration. » Une pièce rarement vue : un bol à thé en autoportrait.
Trois cas
Vendredi 17 novembre 2023, 14h30, Musée de l’art de la céramique Mino, Tajimi, Gifu, Japon. Lieu célèbre, la vallée de la céramique Mino l’est devenu par ses styles de grès du début du 17e siècle, inventés et copiés. Le style est d’abord ici Oribe — du nom d’un des premiers maîtres de thé —, baroque, excentrique, on dirait aujourd’hui déconstruit. C’est aussi le style Karatsu — du nom de la ville du Kyushu, de sa céramique — pour sa simplicité comme pour sa puissance décorative.
Ike Taiga
Mardi 14 novembre 2023, 18h30, Musée (d’histoire) de Kyoto, Kyoto. Cette calligraphie, claire, amusante, impressionnante, sans être naïve, n’est pas dans la perfection qu’a atteint son auteur, car il est dit qu’il l’a tracée à l’âge de trois ans. C’est parce que Ike Taiga, 1723-1776, fut un grand peintre lettré, inspiré par la peinture de lettrés chinoise, que ces deux grands caractères, 金 山, kin yama [kinzan], or et montagne, sont ici célébrés.
Ningyo
Mardi 14 novembre 2023, 14h, Musée des arts appliqués et du design, Kyoto. Sont exposés 74 types d’arts appliqués présents à Kyoto. Dont la Poupée de Kyoto [京人形 Kyo ningyo], montrée dans son processus de fabrication. Une telle présence, une telle perfection, une telle virtuosité, attachées à une longue histoire, pourraient renverser mon indifférence à l’égard d’un objet jugé traditionaliste, à la fois précieux et convenu.
Kyoto Art Center
Lundi 13 novembre 2023, 16h30, vers Karasuma, Kyoto. Une école, l’école élémentaire Meirin, depuis 1869, est devenue un centre d’art en avril 2000 : le Kyoto Art Center. Un lieu pour des ateliers et des résidences artistiques, la danse, le théâtre, les beaux-arts, avec des spectacles, des conférences, des expositions et aussi une bibliothèque, un centre de documentation. En octobre et novembre 2000, notre exposition « L’Exercice du moment », à l’initiative de Koishi Mori et de Masayuki Towata, présenta huit installations vidéo interactives, une salle « Rousseau » et une salle « Expériences ». Le bâtiment a conservé sa couleur orange et son style « espagnol » des années trente, mais aussi son ambiance de rencontres, d’expériences, d’apprentissages, d’école. Il est notoire aussi pour son café. Site : https://www.kac.or.jp/eng/