Samedi 2 juillet 2023, midi, Paris. Rapportée il y a exactement 60 ans d’un voyage en auto-stop à Stockholm, photographiée aujourd’hui à Paris, une petite bouteille en verre rouge de Erik Höglund. Déjà décrite en 2009 : http://jlggb.net/blog/?p=2169
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Dimanche 27 août 2023, 17h, Palais de la Porte Dorée, Paris, 12e. Elles sont tant bien que mal clouées dans une vitrine du musée national de l’histoire de l’immigration. Un écriteau les identifie pour partie. Elles furent celles de Serge Bac, né en 1906, juif, originaire de Bender, ville de l’Empire russe devenue roumaine en 1918. À Paris depuis 1928, il s’était engagé dans un régiment de volontaires étrangers au début de la guerre. Fait prisonnier en juin 1940, captif à Fürstenberg-sur-Oder, Allemagne, il est resté protégé des persécutions par la convention de Genève, mais a subi, comme juif, des brimades et discriminations. Il ne saura pas, avant son retour à Paris en juin 1945, que sont épouse et son fils ont été déportés. Le 24 septembre 1942, au 146 rue Ordener, Gisèle Bac, née à Grojek, Pologne, et leur fils Abel, qui n’avait pas encore quatre ans, avaient été emmenés par la police française au camp de Drancy. Le lendemain, tous les deux étaient déportés par le convoi n°37, peut-être séparés, et assassinés dès leur arrivée à Auschwitz-Birkenau. Les lunettes ont été conservées dans leur étui, elles apparaissent dans le témoignage du fils de Serge Bac, Arnold :
Dimanche 27 août 2023, 15h, Palais de la Porte dorée, Paris, 12e. Le petit donne le nom et l’adresse du « Premier traiteur gourmand et engagé ». Ce nom au premier plan peut-il faire oublier la centaine de ceux qui sont gravés à l’échelle de l’immense mur ouest du bâtiment, de l’Exposition coloniale de 1931.
Samedi 26 août 2023, 13h50, Boulevard de la Madeleine, Paris, 1er. Mission d’enquête pour #atlasdugobelet au magasin show room avec cafétéria Ikéa, bon nombre d’objets marqués de la couleur jaune, de Hej ! — Bonjour ! — y compris ceux destinés à la poubelle.
Samedi 26 août 2023, 13h20, Boulevard de la Madeleine, Paris, 1er. Le télétravail pousse à faire chez soi un coin bureau. La table pour ordinateur a un porte gobelet. Un gobelet en verre dans ce rayon est bien particulier, sa base est haute et rouge, comme s’il était déjà rempli.
Vendredi 18 août 2023, 12h44, L’Effet Café, Chamnord, Chambéry, Savoie. Gobelet et contexte identiques à ceux du 11 août 2022. Voir : http://jlggb.net/blog8/2022/08/11/chambery-chamnord-atlas-du-gobelet/
Dimanche 13 août 2023, 16h30, Saxel, Haute-Savoie. Le village fait partie de « l’aire d’attraction de Genève », il conduit à la montagne des Voirons et à ses panoramas vers le Mont Blanc comme vers le Léman. Ici, au col, à l’altitude de 940 mètres, le gobelet attend d’être débarrassé. Il est en mélanine, fabriqué à Saint-Claude, dans le Jura.
Mardi 8 août 2023, 23h, Aix-les-Bains. La clé du système est une pince à dessin d’acier nickelé, du format 41 millimètres, peut-être la plus grande du genre, qui ne se fait plus semble-t-il. Son métal, marqué « Double Clip 223 » s’accorde au chrome de la barre du rideau de douche, vingt millimètres de diamètre. Avec le peu de jeu qui serre fortement, pour la suspendre, la serviette-éponge marquée, en anglais et en français : « 100 % coton organique, Fabriqué au Japon ». Une telle rencontre, à dessein, d’usages ordinairement distincts, de provenances et d’histoires identifiées mais étrangères, adopte le nom « serviette » puisqu’il s’agit d’être au service, de servir à essuyer le visage, tel quel depuis quinze ans.
Samedi 5 août 2023, 18h, Mamco, Genève. Eugen Gomringer, éditeur (avec Dieter Roth et Marcel Wyss) de la revue d’art Spirale, 1954 ; couverture de Max Bill, Variation 15, gravure sur zinc. On dit que voir les objets réels plutôt que leurs reproductions est heureux et utile. Et les photographier ? Le vert, le bleu et le noir, le format, la texture, sont transformés par la prise de vue. La série d’arcs de cercles engendre un mouvement de semi-spirale qui se trouve ici rejoint, activé, par des traits de tubes fluorescents et la silhouette de l’appareil tenu en mains.
Samedi 5 août 2023, midi, Rue de l’École de Médecine, Genève. Ici à Genève, c’est l’heure de manger. On se fait plaisir avec un modeste délice, associé ici à la viande séchée, un petit pain qui doit son goût et ses couleurs à la saumure, du bicarbonate dilué dans de l’eau. La recherche de « délice suisse », sous Google, place en tête un « groupe de produits de boulangerie surgelés et précuits », avec pour label « Suisse garantie » attaché au drapeau, « certificat des matières premières produites et apprêtées en Suisse ». Un second label, « Genève Région – Terre Avenir », garantit « l’origine locale, la traçabilité des denrées et le respect de conditions de travail équitables ». Un autre site, lui aussi assorti d’un drapeau, nommé « Pain suisse », vante les 26 « pains cantonaux suisses », avec la mention : « concernant la qualité du pain et le choix des variétés de pains, la Suisse occupe une position dominante au niveau international ».