Mercredi 18 novembre 2020, 12h48, boulevard des Côtes, Aix-les-Bains. Pour un banc du musée Faure, du feuillage du laurier, prunus laurocerasus, intensément éclairé par la façade ensoleillée, éclate parfois le soleil, direct.
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Jeudi 24 septembre, 14h, Aix-les-Bains. Les noyers croisés hier sur le chemin vers Méry sont isolés et semblent souvent délaissés. Avant que les noix soient peut-être récoltées, des échantillons sont prélevés et vont pouvoir montrer comment le brou va s’ouvrir. On peut s’interroger sur l’intense ressemblance de cette photo de noix et de la photo de chemins qui la précède.
Mercredi 23 septembre 2020, 18h, Méry, Savoie. L’aubergine blanche, objet rare, a été achetée au marché auprès du Jardin des Hautins. C’est donc la destination d’une longue marche que de voir une entreprise maraîchère. Le chemin du retour passe — situation inédite — dans un rang de maïs, pour échapper à une route dangereuse sans bas-côtés. L’épi jaune en est rapporté.
Dimanche 30 août 2020, 16h, du sous-sol, Aix-les-Bains. Je me souviens qu’à l’âge de 8 ans, je me suis pris de passion pour cette locomotive mécanique Hornby, fabriquée par Meccano à Bobigny. La remonter sans cesse pour la voir jaillir sur son petit circuit, puis ralentir et finir par s’arrêter doucement à bout de forces. Pour mon entrée au lycée j’eus droit à une locomotive électrique, un modèle reproduisant une motrice électrique dernier cri, actionné par un moteur électrique. Mais mon goût resta pour le moteur à ressort. L’énergie venait de moi et s’exerçait dans le registre de la fiction. Gilbert Simondon a souligné, dans Du mode d’existence des objets techniques, 1958, la proximité du moteur à ressort avec une arbalète, plutôt qu’avec d’autres catégories, elles-mêmes distinctes, de moteurs, à essence ou électriques.
Mercredi 6 mai 2020, 17h. 93bis : Alfred Jarry, Ubu, mise en scène par Jean Vilar au Théâtre National Populaire, vu en mars 1958 (avec mes parents et ma sœur, notre premier voyage à Paris) ; à la biennale de Venise de 1993, le pavillon russe est de Ilya Kabakov, sous le titre Le Pavillon rouge, avec, à découvrir dans un enclos de chantier, un monument en bois peint, à la fois rayonnant dans son décorum soviétique et sa musique de haut-parleurs et dérisoire dans sa petite taille et son bricolage. Je ramasse et conserve une lame de bois scié qui a servi à remuer la peinture rouge.
Jeudi 23 avril 2020, 16h, 93bis : Henri Michaux, Passages (1937-1963), Le point du jour, NRF, Nouvelle édition revue et augmentée, édition originale, 1963 (en exergue : « C’est l’incomplétude qui est désirable.» p. 115 : « Les livres sont ennuyeux à lire. Pas de libre circulation. On est invité à suivre. Le chemin est tracé, unique. Tout différent le tableau : immédiat, total. ») ; pinceau de calligraphie japonais, 2018.
Lundi 20 avril 2020, 17h, 93bis : Jesús Rafael Soto, Kunsthalle de Berne, invitation pour le 21 mai 1968 (visite en juillet 1968) ; Joseph Beuys, Holzpostkarte, Edition Staek, Heidelberg, 1975 (achetée dans les années 80).