Mardi 7 septembre 2021, 14h50, Triennale, Milan. L’exposition Enzo Mari montre à quel point son approche artistique — un art programmé, axé sur la logique de la perception — se prolonge dans ses œuvres de design. Ici, Serie Elemantare, un système de 30 carreaux de céramique propres à des compositions, de 1968.
Catégorie : Exposer
Le temps des machines
Vendredi 20 août 2021, 13h 30, Valence. En face de la Salle des fêtes — devenue un théâtre —, où, dans les années 50, j’ai écouté les conférenciers de Connaissance du monde, dont Paul-Émile Victor et regardé des films classiques, dont La Belle et la bête, se tenait un bâtiment — aujourd’hui en cours de destruction — qui allait devenir la médiathèque et le siège du CRAC, Centre de recherche et d’action culturelle, futur Lux. Proposées par la directrice Françoise Calvez, les journées « Cinéma et littérature » s’intitulèrent, en novembre 1990, « Le Temps des machines ». Je fus invité à parler de mon Anthologie d’images de synthèses scientifiques, exposée précédemment au Centre Pompidou dans « Passages de l’image ». Avec le concours du Musée de Valence, cette installation vidéo fut présentée ici aux côtés de celles de deux stars, Present, Continuous, Past(s), de Dan Graham et Passage, de Bill Viola.
Lena Nyadbi
35 siècles
Miriam Cahn
Dimanche 1er août 2021, 18h, Bourse de Commerce, Paris 1er. Miriam Cahn, Lachversuch, 18.4.2011, photographie et huile sur bois. Cette « tentative de rire » — titre donné à un autre tableau, plus connu — est ici un objet daté, déterminé, dédoublé en deux supports affirmés dans leur matérialité par les clous qui les attachent au mur.
Louise Lawler
Dimanche 1er août 2021, 17h, Bourse du Commerce Pinault Collection, Paris, 1er. Louise Lawler, Helms Amendment, 1989, 94 photographies en noir et blanc, textes muraux en vinyle, mur peint en gris. Le 14 octobre 1987, le Sénat des États-Unis vote en faveur de l’amendement Helms qui concerne les dépenses du gouvernement et qui stipule : « aucun des fonds mis à la disposition des Centers for Disease Control ne doit être utilisé pour une éducation, pour des informations ou du matériel de prévention sur le Sida et des activités qui promeuvent ou encouragent, directement ou indirectement, les activités sexuelles homosexuelles. » 94 sénateurs votent oui, deux votent non et quatre ne votent pas. Louise Lawler répète à l’identique la photographie d’un gobelet en l’associant au nom d’un sénateur. S’ils identifient les votants, les gobelets de plastique évoquent un environnement médicalisé mais aussi un espace architectural classique. Cette œuvre peut rejoindre l’Atlas du gobelet.
Shomei Tomatsu et Daido Moriyama
Dimanche 1er août 2021, 15h30, Maison européenne de la photographie, Paris, 4e. L’exposition « Moriyama – Tomatsu : Tokyo » peut être vue comme une exposition ayant trait à Tokyo, par deux grands photographes japonais, ou comme deux expositions, l’une et l’autre d’un très grand photographe japonais, l’une de Shomei Tomatsu (16 janvier 1930 — 14 décembre 2012) et l’autre, dont il fut me maître, de Daido Moriyama (10 octobre 1938 —). Que photographier d’autre que les deux titres, en cherchant à les saisir sous le même angle ?
Alain Séchas
Vendredi 30 juillet 2021, 14h30, galerie Laurent Godin, rue Eugène Oudiné, Paris, 13e. « Fleurs et Cocktails » est le titre de l’impressionnante présentation d’Alain Séchas. Engagé semble-t-il aujourd’hui dans la peinture, il conserve l’ironie et le goût de la caricature, peut-être un peu mélancoliques — qu’on lui connaît. L’association de brillant et de grinçant trouve les mêmes gestes et les mêmes couleurs pour parler en écho de belles fleurs extravagantes et de scènes mondaines artistiques. La tendance présente est au bouquet.
Félix Vallotton
Samedi 24 juillet 2021, 16h30, Musée d’Orsay, Paris. L’enchaînement de petites salles de l’exposition « Modernités suisses » s’achève avec celle des peintures aux « dimensions cosmiques », dont Coucher du soleil, ciel orange, 1910, de Vallotton, éclatant, irréel ou peut-être trop réaliste. Avant, on a vu, superbe et inquiétante, La mare (Honfleur), 1909 et puis Le Dîner, effet de lampe, 1899, subjectivité quasi filmique, regards méchants tournés vers la fillette sidérée, depuis la silhouette noire d’un dos qui est le sien. Mais c’est dans l’avant-dernière salle, celle des natures mortes, qu’on est arrêté par Pommes, 1919. La présence tangible d’un Cézanne est traduite dans la facture d’un Ingres. L’étiquette imprimée de la bouteille d’eau minérale ou la matière tortueuse des couverts du Dîner se répètent avec la netteté du journal et le volume des pommes. Si le tableau joue au stéréotype, il s’en joue dans une forme de non-dit.
Olga Rozanova
Jeudi 22 juillet 2021, 19h 40, Musée national d’art moderne, Centre Pompidou, Paris, exposition « Elles font l’abstraction ». Les œuvres d’Olga Rozanova (1882-1918, Moscou) sont dans l’espace « Les Russes de l’avant-garde, Rozanova, Gontcharova, Exter, Popova, Stepanova ». Composition sans objet, vers 1916, huile et crayon graphite sur toile, s’affirme comme « réalité indépendante », terme qui relativise celui d’abstraction qui lui est associé ici. Sa présence matérielle, son intensité perceptive, en sont la manifestation.