Mercredi 30 juin 2021, 22h, Bâle. Au-dessus de l’hôtel Rochat, depuis la Labyrinthplatz du quartier Saint Léonard, des flèches et des tours s’assemblent à la tombée de la nuit. On a appris que Roche, le milliardaire pharmaceutique, agent mécène des arts, construit a construit deux gratte-ciel, et en attend bientôt deux autres, pour remplacer ses anciens locaux.
Mois : juin 2021
Aristide Maillol
Mercredi 30 juin 2021, 19h30, Kunstmuseum, Bâle. Aristide Maillol (1861-1944), Le Printemps, 1910-1911, bronze. Le musée, rigoureux, vaste, désormais doublé d’une aile tout aussi austère, va bientôt fermer. Très peu de visiteurs. Nous nous reposons dans son calme, au terme d’une journée de visites.
Note : « La Sammlung Online (Collection en ligne) permet le téléchargement gratuit de plus de 4 100 reproductions d’œuvres du Kunstmuseum Basel relevant du domaine public. » https://kunstmuseumbasel.ch/fr/collection/collectionenligne
Ernst Ludwig Kirchner
Mercredi 30 juin 2021, 18h40, Kunstmuseum, Bâle. Ernst Ludwig Kirchner, Die Freunde (Hermann Scherer und Albert Müller), 1924, bois de mélèze, peint à la détrempe. Le musée de Bâle fut pour nous le lieu d’une première vision « en vrai » de Kirchner. Cette fois, le bois en couleurs est plus que présent.
Sophie Taeuber-Arp
Mercredi 30 juin 2021, 18h30, Kunstmuseum, Bâle. Sophie Taeuber-Arp (1889–1943), Composition à carrés, rectangles et cercles coïncidents, 1939, huile sur toile. Trois semaines plus tard, c’est le Costume indien Hopi, 1922, dans sa réplique de 2015, qui se présentera comme œuvre antérieure d’elle, attachante et ironique, dans l’exposition « Elles font l’abstraction » du Centre Pompidou. Une photo montre Sophie Taeuber-Arp et sa sœur Erika Taeuber dans leurs costumes Dada en 1925.
La chaise Känguruh
Mercredi 30 juin 2021, 16h, Vitra, Weil am Rhein (Bâle). L’exposition « Deutsches Design 1949-1989, Zwei Länder, eine Geschichte » s’achève sur cet objet, un exemple devenu classique du design allemand des années 70. En 1968 à Stuttgart, cette chaise est conçue par Ernst Moeckl, designer formé à la Hochschule für Gestaltung d’Ulm, de Max Bill. Elle est alors produite à l’Est par la VEB Petrochemisches Kombinat Schwedt mais aussi à l’Ouest par la compagnie Horn. Moulée en polyuréthane de couleur brun moutarde elle a un revêtement orange. Son profil d’homme accroupi lui vaut le nom de Kangourou ou de Z-Chair. Sa référence est aujourd’hui très présente dans la vente en ligne, du fait d’un engouement pour une modernité associée à l’ostalgie — nostalgie à l’égard de la RDA, après la réunification.
Lustre d’une période
Mercredi 30 juin 2021, 15h, Vitra, Weil am Rhein (Bâle). Dans l’exposition « Deutsches Design 1949-1989, Zwei Länder, eine Geschichte », Peter Beyer et Martin Helm (conception), Peter Rokel et collectif de développement (design détaillé), Système d’éclairage à tiges avec lampes sphériques, VEB Narva Rosa Luxemburg, Leuchtenbau Leipzig im Kombinat Leuchtenbau. Cet éclairage était un élément architectural adaptable aux divers espaces du Palais de la République à Berlin Est. Siège du parlement de la RDA et centre de culture et de rencontre, il fut inauguré en 1976 à l’emplacement du Château de Berlin, largement endommagé par la guerre et détruit en 1950. Le palais moderne a été lui-même détruit entre 2006 et 2008 pour la reconstruction à l’identique de l’ancien château qui devait s’achever en 2020 comme centre d’affaires et de tourisme.
Zwei Länder, eine Geschichte
Mercredi 30 juin 2021, 13h30, Vitra Design Museum, Weil am Rhein (Bâle), Allemagne. Dans l’exposition « Deutsches Design 1949-1989, Zwei Länder, eine Geschichte », trois théières de verre presque identiques figurent en introduction. Au premier plan, celle de 1963, signée par Ilse Echo, pour la firme Jenaer Glass maintenue à Iéna, après 1945, dans ce qui sera la République démocratique allemande. Au centre, celle de 1952, par Heinrich Löffelhardt, pour la part de Jenaer Glass établie à Mayence, en République fédérale allemande. L’une et l’autre se réfèrent à celle de l’arrière-plan, dessinée par Wilhelm Wagenfeld en 1931, selon un design fonctionnaliste développé en particulier au Bauhaus, auquel Wagenfeld avait participé, et produite à Iéna en 1950. Dans ma jeunesse, me consacrant à la photo, j’ai connaissance du partage que connaît la célèbre entreprise d’optique Carl Zeiss avec Carl Zeiss Jena, entreprise d’État. La compagnie de verre de Iéna, nommée Jenaer Glaswerk Schott & Genossen, contribue avant la guerre et après, à la qualité de Zeiss. La théière en « verre à feu » participait à la brillante innovation technologique que connaissait la verrerie.
Le jardin Vitra
Mercredi 30 juin 2021, 13h, Campus Vitra, Weil am Rhein, Allemagne. On dit que c’est une nouveauté, le jardin entier conçu par Piet Oudolf (Pays-Bas, 1944—), en sachant que sa caractéristique est de n’être que de plantes vivaces. On l’avait vue en photo, la « maison » par Renzo Piano (« Diogène », 7m²) est séduisante, probablement mieux que le cabanon de Le Corbusier, sauf qu’elle n’est pas habitée par son auteur.
Kara Walker
Mercredi 30 juin 2021, 11h, Gärtnerstrasse, Bâle. Nous avons vu hier au Kunstmuseum, Neubau, la belle, intéressante — et grande — exposition de Kara Walker : « Pour la première fois, Kara Walker (*1969) présente plus de 600 dessins réalisés ces 28 dernières années et conservés sous clef dans son atelier. ». Voir : https://kunstmuseumbasel.ch/fr/expositions/2021/kara-walker. Impressionnante au point d’écarter la tentative ou tentation de photographier. Ici, en attendant le tramway pour Weill am Rhein, l’attention du preneur de vues est d’abord attirée par un graph rose, puissant et subtil.
Chute de neige
Mardi 29 juin 2021, 17h30, Kunstmuseum, Bâle. Joseph Beuys, Schneefall (Chute de neige), 1965, 32 couvertures de feutre sur 3 branches de sapin, Emanuel Hoffmann-Stiftung, dépôt dans la collection d’art public de Bâle, 1970. La neige fait partie du répertoire de Beuys, on sait qu’elle figure par des carrés de feutre et leur référence mythologique à son sauvetage durant la guerre. Mais elle est concrètement ressentie par sa façon de se courber en adoucissant les reliefs. On peut percevoir encore l’industrie pharmaceutique dont nous sommes dans la capitale et sa façon de milliardaire de couvrir les inégalités.