Détruire (Vie des objet. Ch. 87)


Mardi 31 décembre 2019, 16h30, rue Vauvilliers, rue Saint Honoré, Paris 1er. Dire « la vie des objets » est une métaphore commode, embarrassante si on veut échapper à l’anthropomorphisme. Une dose d’animisme peur faire du bien pourtant. Une moto en bon état de marche est détruite par le feu. Dira-t-on qu’elle est morte, qu’elle a perdu la vie ?

L’oiseau au soleil


Mardi 31 décembre 2019, 12h30, 93bis. Il pourrait être dans la rubrique « Sur mon étagère » comme dans la rubrique « La vie des objets ». Je le sors pourtant et le donne à tenir au soleil du passage Turquetil, pour lui donner un rôle à part entière, hors catégories. L’oiseau de toit en terre non vernissée m’a été confié au cours de l’été 1981, lors d’un « voyage d’étude des arts populaires de Chine » conduit par Jean-Pierre Guilhem. Le nord du Shaanxi, le Shaanbei, la région de Yan’an, étaient signalés par le professeur des Beaux-Arts de Pékin Jin Zhilin, devenu le premier expert et militant de l’étude, de la sauvegarde et de la prolongation de pratiques artisanales et artistiques, à commencer par les papiers découpés des paysannes, de la région des plateaux de lœss, du district de Yan Chuan. La documentation générale accessible sur les tuiles faîtières, sur les figures animales ornements de toitures, ne fait pas mention d’un tel oiseau. Retourner voir ?

Ko-Imari soba choko


Vendredi 27 décembre 2019, 10h30, 93bis. Imari, au nord de de l’île de Kyushu, préfecture de Saga, fut le port d’exportation de la porcelaine vers l’Europe. C’est ainsi que les objets produits non loin de là, à Arita en particulier, ont pris le nom d’Imari, ou de Ko-Imari, vieil Imari, pour signifier leur ancienneté. Sur eBay, un soba choko de la deuxième moitié du XIXe siècle, très abordable, présente exactement un motif classique et populaire attendu comme référence de l’histoire et du devenir de ce type d’objet. Le colis vient d’arriver, l’antique soba choko est emballé dans du papier journal qui offre un fond, un contexte d’aujourd’hui.

Barrer (Vie des objets. Ch. 85)


Mardi 17 décembre 2019, 15 h, place de la Nation. Je suis capable de vibrer frénétiquement dans le vent, avec mon rouge et blanc, mais aussi d’attendre très calmement. On m’a déroulé pour être attaché entre deux poteaux de feux pour barrer la rue. Je connais ma fragilité mais aussi ma force symbolique. Ce soir j’ai un rôle dans une très grande manifestation qui vient de la République en passant par la Bastille.

Un art de la carte


Samedi 14 décembre 2019, 17h, exposition Quand les artistes dessinaient les cartes, Vues et figures de l’espace français, Moyen Âge et Renaissance, musée des Archives nationales, Hôtel Soubise, Paris 3e. Figure de la Veyle (Ain), 1548, encre et lavis sur papier, Archives municipales de Mâcon, détail. Cette carte fut destinée à résoudre un conflit, pour reconnaître quel était le bras de rivière principal et déterminer ainsi un droit de pâturage à attribuer aux Mâconnais ou aux Bressans de Pont-de-Veyle. La procédure voulait qu’une entente s’inscrive dans une « figure accordée ». Mais il semble que ce ne fut pas le cas ici. On admire l’effet juridique et poétique de dessins et de mots de la même plume. La carte apparaît par excellence comme l’alliage de signes qui viennent de l’écriture et de la figuration.

Son petit panier d’osier


Samedi 7 décembre 2019, 14h, 93bis. C’est son anniversaire. En 1982, peu de temps après sa naissance, Étienne a reçu, par l’intermédiaire de son grand-père Émile, un petit panier d’osier tressé pour lui par son cousin André, de Buissonnière, à Vinay.

Une gouache rapide


Vendredi 6 décembre 2019, 20h. Pour son anniversaire, Étienne peint en cinq minutes à la gouache une interprétation de la Madonna dagli Occhi Grossi, peinture sur bois en relief du Maestro di Tressa, Sienne, deuxième quart du XIIIe siècle.

Charlotte du Japon


Mercredi 4 décembre 2019, 14h30, Fondation Louis Vuitton, Paris. En 1941, pour l’exposition Sélection, Tradition, Creation à Tokyo, Charlotte Perriand avait commandé des échantillons de sudare, rideaux extérieurs de bambou. Dans l’exposition Le Monde nouveau de Charlotte Perriand on voit comment les objets de Charlotte Perriand révèlent leurs attaches avec les manières de faire traditionnelles et populaires lorsqu’ils sont traduits ou métissés.